| | | | | Bonjour à chacune et chacun, Une semaine où les lueurs de luttes mondiales montrent le visage du courage et la montée en conscience des peuples et des jeunesses. Saluons d’abord et soutenons avec énergie le mouvement des femmes iraniennes qui nourrit les feux d’une révolution en formation. Un mouvement fédérateur qui mobilise désormais de larges fractions de la société des travailleuses et des travailleurs iraniens, de la jeunesse des universités. Donnons-leur de la force en multipliant les initiatives de solidarité. Il a fallu bien du courage à l’équipe iranienne de football à Doha pour boycotter l’hymne national en signe de soutien aux mouvements transformateurs et contre les répressions dans leur pays. Aux États-Unis comme en Allemagne, au Royaume-Uni, en France le mouvement syndical et social pour vivre mieux, pour des augmentations de salaire, marque des points dans de nombreuses branches d’activités. Et voici que contre le capitalisme numérique mondialisé, les travailleurs de la firme Amazon ont lancé vendredi dernier une journée d’action mondiale contre leurs conditions de travail partout sur la planète. Un acte audacieux, une initiative très prometteuse alors que le grand capital international s’acharne à mettre les travailleurs en concurrence sur la planète. La Coupe du monde de football au Qatar est l’occasion de débats et de mouvements importants pour l’environnement, contre la corruption et le respect de la personne humaine jusqu’à des actes d’équipes nationales de football comme celle de l’Allemagne bravant les ordres de la Fédération internationale au service du régime qatari ainsi que les protestations de la Fédération du Danemark. Il ne peut y avoir de compétition mondiale sportive sans fraternité entre les peuples, sans respect de la personne humaine et ses droits fondamentaux. Le mouvement mondial des femmes marche vers leur libération totale, leur émancipation du patriarcat, des inégalités et la conquête du respect. Que dans ce contexte, contre une tendance des libéraux-nationalistes partout dans le monde y compris au sein de l’Union européenne l’Assemblée nationale vote un texte pour constitutionnaliser le droit à l’avortement est un pas en avant important après les lois de Mme Veil permise par le soutien clair à l’époque des forces de gauche. Quatre ans après le mouvement des Gilets jaunes, le mouvement revendicatif et protestataire se poursuit en France dans le prolongement des actions pour le « vivre mieux », les luttes de 2019 ou 2020 des cheminots, celles contre le démantèlement du droit social, ou les contre-réformes des retraites. Les braises restent très chaudes dans les tréfonds de la société pour le pouvoir d’achat incluant le développement des services publics, la fin de la spéculation sur les prix et pour contrer la nouvelle contre-réforme des retraites qu’annonce le gouvernement, alors que se poursuit l’appauvrissement des salariés, le mépris de classe, le développement de la précarité, le recul de l’État social.
La contestation de l’ordre existant travaille en profondeur les sociétés. Les débouchés politiques progressistes sont à l’ordre du jour contre les forces de régression qui accouchent du capitalisme mondialisé tout en en constituant sa nouvelle béquille. Seulement une question est posée à toutes et tous : celle du débouché politique, celle d’une perspective transformatrice. Y parvenir implique évidemment pour une force de transformation sociale et écologique de soutenir les revendications sociales, mais plus. Porter le débat politique sur le cœur du système capitaliste pour le dépasser dans la perspective de l’abolir. Par exemple, il faut agir pour « une répartition de la valeur », « une autre répartition des richesses », « agir contre l’évasion fiscale », mais pour être efficace et utile une force révolutionnaire portant la visée d’une autre société, d’un autre monde doit, en plus du soutien au mouvement social, aider son développement en portant le fer dans la plaie des contradictions capitalistes. D’abord, il convient d’agir aussi sur une nouvelle manière de les produire en respectant le travail humain et la nature. Au-delà faut-il s’habituer à contester de s’attaquer au capital « après-coup » (ce qui est déjà beaucoup) en laissant perdurer la domination du monde des affaires aux commandes dans les sociétés et les entreprises, ou s’attaquer au processus de domination qui engendre cette production de richesses, son accaparement, les lieux où elles se décident, se forment et se produisent soit dans le travail lui-même lié aux formes de production. Voilà qui pose le cadre de la révolution à faire vivre partout dès maintenant celle valorisée par Marx puis Jaurès : la souveraineté du travailleur sur le travail avec toutes ses implications sur le sens et le contenu du travail, ses modes d’organisation au sein des unités de production, les modes de prise de décision, le respect de la démocratie, l’utilité des productions pour la consommation utile en quantité comme en qualité, contre les gaspillages de toutes sortes, pour la préservation du climat et de la biodiversité, la nécessité de coopérations entre les peuples contre les mises en concurrence et un développement humain général sur toute la planète. Inévitablement, cette souveraineté sur le travail pose la question de la nature de la propriété des grands moyens de production et d’échanges, une propriété sociale et démocratique d’un type nouveau. C’est cette combinaison entre luttes immédiates, action syndicale, sociale et visée de transformation sociale et écologiste, visée communiste au sens du communisme originel, qui est à l’ordre du jour. C’est le niveau de ce débat et ces actions qui sont la condition pour barrer la route aux extrêmes droites.
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| | | | Certains d’entre vous n’ont pas pu trouver le livre chez leur libraire ces deux dernières semaines à cause de ruptures de stocks et d’approvisionnements. Désormais toutes les librairies sont réapprovisionnées. Les prochaines rencontres « pour gagner la paix » :
- 30 novembre Pantin Fédération du PCF 14 rue Victor Hugo,
- 8 décembre Choisy-le-Roi,
- 9 décembre Les Ulis,
- 14 et 15 décembre Mende puis Saint Chelly Lozère,
- 20 janvier Quimper,
- début février Besançon…
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| | « Ne crache pas dans la main qui te nourrit » Voici une interjection qui mérite d’être plus étudiée au-delà de ses apparences. Ce n’est pas qu’un dangereux dérèglement médiatique ! Les déréglementations et privatisations acharnées de l’audiovisuel ont fait passer la télévision française de Pierre Desgraupes, Bernard Pivot, José Arthur Stéllio Lorenzi, Raoul Sangla, Maurice Faillevic, Claude Villers à un petit imposteur nommé Cyril Hanouna. De la création culturelle, de l’exigence informative, du débat argumenté, nous sommes passés aux bas-fonds des pitreries d’un cracheur d’insultes et de crasses bêtises, d’un bouffon des princes et des puissants, l’un des pilotes d’une voiture-bélier chargée des idéologies explosives des droites extrêmes.
La combinaison des émissions qu’il anime sur la chaîne de son maître, M. Bolloré, dans lesquelles coulent à flots simplisme et démagogie, avec les réseaux mal nommés « sociaux », alimentent jour après jour la machine à laminer les débats politiques, scientifiques, culturels ou de société, à alimenter la défiance envers toute institution, à répandre des fausses ou approximatives informations, à nourrir émotions, angoisses et peurs. Bref, le spectacle et le tacle sont mis au service de la dépolitisation et de la soumission afin de brouiller la vue de l’immense majorité de celles et ceux qui ont intérêt à un profond et radical changement progressiste.
Il est bien évident que les incarnations du grand capital ne possèdent pas les médias dans l’objectif abolir leur propre système. Ajoutons que les études montrent que ce nouveau complexe médiatique renforce la polarisation des opinions, conforte la segmentation des publics tout en abaissant le niveau de connaissance politique et la participation électorale. La conversation avec un responsable politique sur un plateau est un travail journalistique, pas de saltimbanque. Les conditions du débat et ses règles doivent être connues de tous les participants. L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) doit garantir l’exercice de la communication, rappeler à l’éditeur la convention dans laquelle sont inscrites des obligations telles que sa responsabilité dans le contenu de ses émissions. Cette autorité a mis C8 en demeure pour « manquement à l’obligation de traiter avec mesure une affaire judiciaire en cours et méconnaissance de l’obligation de respecter l’expression des différents points de vue à l’antenne sur un sujet prêtant à controverse » après l’assassinat de Lola mi-octobre à Paris. La chaîne aura reçu deux mises en demeure en une semaine après l’émission à laquelle participait le député Boyard. La contradiction, le débat, la dialectique, la pensée complexe, souvent la pensée tout court, la pédagogie du droit est remplacée par les clashs et le buzz alimentant le populisme mortifère. Dans un tel contexte, les médias traditionnels vacillent, entraînant avec eux dans un torrent d’effluves une part de démocratie au nom de l’audience vendue à des annonceurs, du bon mot qui se retrouvera en boucle sur les réseaux sociaux. C’est le contraire de la politique et du raisonnement. D’ailleurs, dans ces émissions, on veut de moins en moins de journalistes ou d’éditorialistes au profit de « polémistes ». Mais le comportement de l’animateur de la chaîne privée de M. Bolloré n’est pas seulement celui d’un vulgaire aboyeur-insulteur. Il est bien plus : celui d’un pion de la guerre idéologique et sociale que livre le capital, contre les travailleurs. En effet les insultes ont été proférées contre le député Boyard parce qu’il a osé tenter d’expliquer comment M. Bolloré, en surexploitant des terres et des hommes en Afrique, accélérait les migrations. Il n’y eu pas une version le contredisant, seulement des injures et des cris ! Pas touche au maître répéta, le sieur Hanouna avec un argument trop peu relevé et qui pourtant dit tout du système de soumission qu’induit le capitalisme. « On ne crache pas dans la main qui te nourrit » ânonna-t-il à plusieurs reprises. Au-delà de la prévarication, de tels propos contiennent une forte charge idéologique. Ils actent l’étouffement de l’indépendance des journalistes ou des chroniqueurs qui ne porteraient pas la voix du maître. Dans sa chaîne de télévision, même un député de la République se voit interdit de dire que le dit-maître est poursuivi par des villageois camerounais l’accusant du pillage de terres pour y développer des palmiers à huile au détriment des cultures vivrières, poussant celles et ceux qui en sont victimes dans le peu confortable bain de l’émigration. Dans ces conditions, « la main qui te nourrit » n’est autre que celle qui ne doit sa fortune qu’à l’exploitation des hommes et de la nature. Et, il faudrait le cacher ! Sans doute de nombreux téléspectateurs peuvent penser que cette interjection du bouffon du maître est frappée du coin du bon sens. De même, celles et ceux qui répètent « ne te plains pas de ton patron, il te donne du travail ». En vérité il ne donne rien du tout ! C’est le travailleur qui vend sa force de travail à partir de laquelle l’entreprise dégage de la plus-value. Cette fameuse prétendue « main qui te nourrit » n’est donc que la fortune amassée sur le travail des êtres humains et l’exploitation de la nature pour accumuler du capital, acheter des chaînes de télévision et les journalistes. Dès lors qu’il y a une prétendue « main qui te nourrit » le journaliste, le travailleur le chroniqueur est aussi propriété du propriétaire de la chaîne. Le clown de service répète sans cesse que cette chaîne c’est la liberté. En vérité derrière cette liberté débridée se cache une vaste entreprise d’asservissement. Celui qui, pour animer cette émission, gagne 40.000 euros par mois tout en se permettant de faire la leçon à un syndicaliste de l’entreprise Total qui en gagne 3.000 euros, développe par ces quelques mots le programme politique des puissants. S’il ne faut rien dire contre « la main qui te nourrit », alors le travailleur exploité doit se taire, ne pas se syndiquer, ne pas revendiquer ou faire grève, accepter la destruction du Code du travail ou la fin du système d’allocations chômage. Ce n’est pas « touche pas à mon poste », mais « touche pas au grand capital ». Il est temps de légiférer contre la concentration des médias et pour un renouveau du pluralisme. À défaut, la démocratie va continuer de s’assécher et ouvrir le chemin du pire. Voici qui renforce la nécessité de défendre les journaux et revues du groupe L’Humanité. |
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| | | | La Terre a organisé mercredi dernier son premier forum portant sur les urgences de sécurité alimentaire nationale et internationale. La qualité des participants qui se sont exprimés devant une centaine de personnes au cours de la journée ont beaucoup apporté d’idées, de réflexion pour un modèle agricole et alimentaire durable, permettant à chaque peuple de défendre sa souveraineté alimentaire. Ainsi ont participé aux différentes tables rondes : Patrick Le Hyaric (directeur de publication de la revue La Terre), Jocelyne Hacquemard (économiste et secrétaire de la FNAF-CGT), Christian Guilbard (président du Crédit Mutuel Agricole et Rural), David Cayla ( économiste, chercheur et maître de conférences à l'université d'Angers, membre du collectif des économistes atterrés), Yanick Fialip (président de la commission économique de la FNSEA), Gérard Lahellec ( sénateur des Côtes d’Armor, membre de la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable), Jean-Jacques Hervé (président de l’Académie d’Agriculture) et les interventions vidéos de Guillaume Pepy (président d’Initiative France) et de Sébastien Windsor ( président des Chambres d'Agriculture), Raymond Girardi (dirigeant du Modef), Laure Verdeau (directrice générale de l’Agence Bio), Jérome Szlifke (président de Progexa), Alexis Roux de Bézieux (président des Épiciers de France) Gérard Choplin (agronome, analyste sur les politiques agricoles, commerciales et alimentaires), Alain Vidal (membre de l'Académie d'Agriculture de France, Ingénieur Général des Ponts, des Eaux et des Forêts, Docteur en sciences de l'eau), Marine Raffray (agroéconomiste, chargée de missions dans le Service études, références et prospective aux Chambres d'agriculture France), Thierry Pouch ( économiste chef du service études et prospective de l'assemblée permanente des chambres d'agriculture). Le prochain numéro de La TERRE qui paraîtra le 22 décembre donnera un premier compte rendu de ce colloque puis un compte rendu plus exhaustif fera l’objet d’un numéro spécial de la Terre vers le 18 janvier.
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| | Les premières images des tables rondes du Forum de La Terre | |
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| | | | | En vous adressant mes amicales salutations, je vous souhaite une bonne semaine. Patrick Le Hyaric |
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| | Vous pouvez partager cette Lettre autour de vous comme outil de débats |
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| | | | Pour m'écrire: L'Humanité - Patrick Le Hyaric 5, rue Pleyel - immeuble Calliope 93528 Saint-Denis cedex 01 49 22 72 18 |
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