OLIVIER METZGER
Ceux qui ont connu Olivier Metzger se souviennent de son enthousiasme, de sa disponibilité, de sa gentillesse et de son perfectionnisme… mais, surtout, tout le monde a en tête ses images en or: des photographies superbes, mélange subtil de force et d’étrangeté, de lumière mordorée et d’ambiance entre chien et loup, avec des personnages, des paysages ou même des animaux, comme une biche apeurée, transfigurés par sa lentille douce et précise à la fois. Son lévrier afghan, museau dans le vent et poils en bataille, lévitant dans une course au bord de la mer, reste une image marquante de ce motard dans l’âme qui aimait les grands espaces. Dans sa courte et fulgurante carrière de photographe, Olivier Metzger traitait tous les sujets en y apportant une touche singulière et une aura quasi fantastique. Très investi, il abordait inconnus et personnalités médiatiques à égalité, avec le même esprit de sérieux. Apprendre sa disparition mercredi, d’un accident tragique sur la route des Saintes-Maries-de-la-Mer, alors qu’il se rendait en voiture auprès d’un artiste qu’il appréciait beaucoup pour une prise de vue, est un choc terrible. Olivier Metzger vivait sa photographie «comme un road-movie» avait-il déclaré à la caméra du centre d’art GwinZegal. Il aimait que son «regard circule», il construisait son travail «comme un scénario». Il vivait dans un film et est mort sur la route. Libération, les Echos, Elle, Télérama se disputaient ses reportages et ses portraits. Œil précieux et très apprécié de la photographie française, Olivier Metzger avait un immense talent. David Lynch, notamment, adorait ses images. Né en 1973 en Alsace, de nationalité franco-suisse, élevé près de Bâle, ce diplômé de l’Ecole nationale supérieure de la photographie d’Arles en 2004 s’est d’abord établi à Arles, puis dans les Alpilles, pour mieux sillonner une région qu’il photographie magnifiquement. S’il pratique la photo dès l’adolescence en autodidacte, Olivier Metzger arrive à l’image sur le tard, après avoir suivi des études d’infirmier et après avoir exercé ce métier pendant cinq ans dans les hôpitaux publics. Mais il quitte les malades pour l’image. C.M.
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Photo: Olivier Metzger
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