On est allés à Besançon, dans le Doubs, pour rencontrer Ahmed et Florence qui ont entamé une grève de la faim depuis le 20 septembre pour alerter l'opinion sur leur situation. Ahmed risque en effet d'être expulsé vers le Maroc à tout moment, après avoir vu sa demande de régularisation rejetée par la préfecture du Doubs. Il est marié à Florence depuis janvier 2020 et a une promesse d’embauche pour un CDI dans le BTP. Mais au niveau légal, durant les trois premières années du mariage, rien ne protège Ahmed de l'expulsion. "Notre vie est en suspens", souffle Florence. "Ahmed est là pour vivre une vie normale, pour travailler, pour enrichir le pays"
En alertant l'opinion publique, le couple espère obtenir un rendez-vous avec le préfet du Doubs pour qu'il "prenne conscience" de ce qu’ils vivent. "On veut qu'il prenne conscience qu'Ahmed est là pour vivre une vie normale, pour travailler, pour enrichir le pays, pas pour en profiter ou pour abuser de nos acquis sociaux", insiste Florence.
Ahmed est arrivé en France de façon irrégulière après avoir perdu son travail au Maroc. Il a alors rejoint sa sœur à Besançon qui y vit légalement depuis plus de 20 ans. Mais aujourd'hui, Ahmed doit justifier d'une attache assez forte en France pour, au moins, bénéficier d'un permis de travail. "La préfecture nous a quand même mentionné qu'Ahmed n'avait pas d'attache familiale assez profonde en France. C'est-à-dire que moi, sa femme, je ne suis pas une attache familiale assez profonde pour l'État français", déplore Florence.
Contacté par Brut, le directeur de l'entreprise de BTP De Giorgi Constructions confirme qu'une promesse d'embauche en CDI a été adressée à Ahmed il y a deux ans. Ahmed doit actuellement retourner au Maroc pour y faire une demande de visa mais rien ne lui garantit ensuite de pouvoir retourner en France. Le couple a reçu le soutien de la mairie de Besançon et de plusieurs associations et attend toujours un retour du préfet du Doubs.
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