| | | | | | Salut , c'est Charles Villa de Brut. Au début du mois d’octobre, je me suis rendu en République Démocratique du Congo (RDC). Là-bas, j'ai rencontré un enfant-soldat. C'est cette histoire-là que je vais vous raconter. | | | | |
| | | | | | Crédit : Charles Villa | | | | |
| | | | | « Il y a énormément de groupes armés là-bas »
Au Kivu, à l'est de la RDC, il y a énormément de groupes armés. Certains sont congolais, d’autres sont d’origine étrangère, comme les ADF, un groupe islamiste ougandais qui commet régulièrement des massacres.
Sur place, j’ai aussi voulu rencontrer un chef de guerre pour mieux comprendre la violence qui gangrène le pays. J’ai réussi à obtenir un contact pour aller voir Constantin Bashunga, le chef du MNLC. C’est un groupe armé nationaliste congolais qui combat les milices étrangères présentes dans le Sud-Kivu. | | | | |
| | | | | « Son visage était beau, il avait un regard innocent » | | | | |
| | | | | « Je me dis immédiatement que c'est un enfant-soldat »
Les soldats du groupe vivent loin des villes, dans les montagnes, parce que plusieurs d'entre eux sont recherchés par l’armée congolaise. Quand je finis par les rejoindre, parmi les éclaireurs qui viennent me chercher, il y a un très jeune garçon. Je me dis immédiatement que c'est un enfant-soldat, aucun doute.
Cet enfant, il tenait dans ses mains une kalachnikov. Il était là, au milieu d’autres jeunes, qui avaient, eux, plutôt entre 18 et 20 ans. Il portait un T-shirt de foot, un jean usé, des bottes jaunes et un fusil d'assaut en bandoulière. Je n'en revenais pas. C’était surréaliste, sa présence au milieu du groupe armé : son visage était beau, il avait un regard innocent et un joli sourire.
Un peu plus tard, je l’ai vu danser pendant une parade militaire. Il tenait en l'air son arme, presque aussi grande que lui. Il n’avait pas conscience de ce qu’il faisait, je pense. Je me suis demandé à plusieurs reprises d’où il pouvait venir. Je pense que ses parents avaient probablement été tués et qu’il avait fini par être recueilli par ce groupe armé.
« De ce qu’il m’a expliqué, il avait 13 ans »
J’ai entamé une conversation avec lui. De ce qu’il m’a expliqué, il avait 13 ans, et ça faisait un an qu’il était dans la milice. Quand les autres soldats ont vu que je parlais beaucoup avec lui et les autres jeunes, ils lui ont très vite dit d’arrêter de me causer. Envoyer un enfant de moins de 15 ans au combat, c’est considéré comme un crime de guerre.
J’en ai donc rencontré un, mais c'est sûr qu'il y en a plein d’autres dans la région. Le chef de guerre que j’ai interviewé a complètement esquivé ma question quand je lui ai demandé pourquoi ils utilisaient des enfants-soldats. Il m’a répondu, en colère, que ce n’était pas un enfant, qu'il était déjà marié, mais qu’il était tout simplement petit… Cette histoire, je vous la raconterai bientôt dans un documentaire pour Brut. | | | | |
| |
| |
|
---|
| |
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire