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jeudi 27 février 2020

Morts dans la rue : et si on faisait quelque chose ?




                                                    Les Lignes Bougent

Morts dans la rue : et si on faisait quelque chose ?

Chers lecteurs,
Depuis quelques années, à chaque fois que je me rends à Paris, je suis frappé par le nombre de SDF que l’on y croise.
Lorsque j’y ai fait mes études, il y a un petit moment maintenant, j’en voyais beaucoup moins. Mais les impressions sont trompeuses. Notre vision est toujours limitée, aussi je ne prenais pas mon observation pour une certitude absolue.
Hélas, ce ressenti était juste.
Le nombre de SDF a augmenté, ainsi que le nombre de décès dans la rue. Entre 2017 et 2018, il y a eu une augmentation de 15% des décès de SDF.  30% ont lieu à Paris.
Ces chiffres ont été révélés par le “Collectif Les Morts de la Rue”, organisation qui réunit des travailleurs sociaux et d’anciennes personnes à la rue, dans une étude parue le 19 octobre 2019 (1). Le but de ce travail est de recenser le nombre de décès de SDF en France car cette mission statistique n’est pas, à ce jour, assurée par les pouvoirs publics. 
Sans surprise donc la première demande que formule le collectif auprès de l’Etat est de s’intéresser un peu à ce qui se passe dans la rue. La dernière publication officielle sur le sujet date de… 2012 !
Voilà bientôt 10 ans que l’Etat ne se soucie absolument plus des personnes les plus laissées pour compte de notre société.

Ne laissons plus les SDFs mourir en toute impunité !!

La France se targue d’être le pays des Droits de l’Homme, et pourtant, des femmes et des hommes continuent de mourir dans nos rues jour après jour, dans l’ignorance générale.
Je signe la pétition

Féminisme médiatique et inaction de terrain…

L’augmentation du nombre de femmes à la rue est un autre fait frappant révélé par cette étude.
9% des personnes décédées dans la rue sont des femmes.
31% d’entre elles sont décédées de causes externes, c’est à dire d’accident, d’agression ou de suicides.
Ces femmes ont un taux de mortalité 20 fois supérieur à la population des plus de 64 ans.
Leur situation est tragique.
Ces femmes sont particulièrement vulnérables à la violence de la rue ainsi qu’à la précarité de leur condition de vie. Le manque d’hygiène et la menace permanente d’agressions sexuelles rend leur quotidien particulièrement rude.
Pourtant, au niveau politique, pas un mot n’est prononcé sur ces femmes. Ni le mouvement #Metoo, ni la Secrétaire d’Etat à l’égalité entre les hommes et les femmes n’ont eu le moindre égard pour le sort des femmes de la rue.

Mobilisons nous !

Cette cause mérite toute votre attention.
Il est temps de se mobiliser pour ces femmes et ces hommes qui traversent la pire période de leur vie.
Leurs schémas de vie, hélas, se répètent souvent.
Ces personnes perdent un jour leur travail.
Au chômage, elles se trouvent isolées. Elles perdent le contact avec le monde professionnel, avec leur familles et leurs amis. Elles se séparent de leur conjoint. Elles se mettent à boire de l’alcool, puis c’est la chute : la rue, la perte des repères, les troubles mentaux, l’enfer qui ne cesse qu’au jour du décès dans des conditions souvent violentes…
Personne ne voit cette réalité, ces trajectoires de vie. Peut-être est-ce que personne ne veut les voir…
Et pourtant ! A chacune de ces étapes, la société pourrait agir et tenter d’enrayer la chute.
Je ne parle pas que de l'État bien sûr.
Il y a les collectivités, les associations de terrain, les individus…
Mais pour cela, il faut une conscience collective du problème et des proportions qu’il est en train de prendre. Lors du terrible hiver de 1955, c’est l’abbé Pierre qui avait lancé un appel pour aider les pauvres.
Et en 2020? Qui va lancer l’appel ?
La misère d’aujourd’hui, contrairement à celle que la France a connue par le passé, est d’abord psychologique.
Ce qui met ces personnes en dehors des circuits de la vie de la cité, c’est leur isolement, leur fragilité émotionnelle, parfois leur santé mentale.

Un problème insoluble ?

Pauvreté et exclusion sociale ont toujours existé. Les éliminer totalement paraît difficile. Car malgré les progrès techniques, les richesses collectives créées, le système social protecteur, la misère semble perdurer. Peut-être est-ce parce que les solutions purement matérielles ne suffisent pas toujours.
Pour sortir une personne de la détresse et de l’isolement, il faut : du temps, de la compétence, une chaîne de solidarité, des perspectives…

Que peut-on faire ?

Personne ne peut sauver toute la misère du monde, c’est certain. Chacun a déjà bien assez de problèmes à résoudre dans sa vie pour ne pas s’ajouter une couche de mauvaise conscience qui de toute façon ne sert à rien !
Pour autant, la situation de ces hommes et de ces femmes dans la rue doit nous interpeller. D’abord parce que ce sont nos semblables. S’ils sont oubliés, s’ils deviennent invisibles, si leurs souffrances sont tues, cachées, méprisées, c’est une part de nous-mêmes en réalité qui se trouve dans l’ombre.
Nous sommes tous liés les uns aux autres. Penser à ceux qui, dans notre société, traversent les moments les plus difficiles, c’est aussi nourrir en nous ce qu’il y a de plus beau, de plus généreux, de plus sensible.
Il est possible cependant que vos moyens soient limités et que vous disiez que, vous ne pouvez pas faire grand chose.
Je vous propose dans ce cas de simplement faire connaître la pétition lancée en soutien du “Collectif Les Morts de la Rue”.
Les demandes formulées sont à la portée du Gouvernement, qu’elles soient ses priorités et défis par ailleurs :
1/ Faire publier par l’INSEE ou tout autre organisme officiel des statistiques sur les personnes dans la rue. Ce travail sera utile aux associations de terrain pour mieux agir et mieux faire connaître ce problème auprès de tous.
2/ Créer des lieux d’accueil sûrs pour les femmes pour qu’elles puissent accéder au minimum d’hygiène nécessaire et passer une nuit à l’abri des pires agressions de la rue. Elles représentent la minorité fragile des SDF. Il est grand temps que notre société s’occupe de les protéger et leur évite une fin tragique.
La pétition se trouve ici.
Si vous souhaitez aller plus loin, rendez-vous sur le site du Collectif ici.
Merci pour votre soutien !
Solidairement,
Julien


P.S. : Vous avez déjà signé cette pétition ? Faites passer le message à votre entourage : transférez tout simplement cet email à vos contacts ou partagez cet article sur Facebook en cliquant ici.

P.P.S. : vous voulez réagir à cet article ? Evoquez votre ressenti lors de la signature de la pétition ou cliquez ici pour laisser un commentaire au bas de cet article.
morts sdf

Ne laissons plus les SDFs mourir en toute impunité !!

La France se targue d’être le pays des Droits de l’Homme, et pourtant, des femmes et des hommes continuent de mourir dans nos rues jour après jour, dans l’ignorance générale.
    Je signe la pétition     
Source
  1. http://www.mortsdelarue.org/IMG/pdf/RAPPORT_A5_2018_WEB.pdf
www.leslignesbougent.org

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Les Lignes Bougent
21, Place de la République
75003 Paris
France

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