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jeudi 29 août 2019

Les cigognes sont de retour : toutes les réponses aux questions que l’on se pose le 29.08.2019

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OISEAUX MIGRATEURS

Les cigognes sont de retour : toutes les réponses aux questions que l’on se pose

Chaque fin d’été, des groupes se posent sur les toits, dans les champs du Nord-Isère, pour le plus grand bonheur des habitants qui les attendent avec impatience.  Photo Le DL/Dominique JOSSET

Chaque fin d’été, des groupes se posent sur les toits, dans les champs du Nord-Isère, pour le plus grand bonheur des habitants qui les attendent avec impatience. Photo Le DL/Dominique JOSSET

Les cigognes blanches passent deux fois par an dans nos régions : de mi-août à septembre, elles volent en direction de l’Afrique où elles passeront l’hiver. Elles font le chemin inverse entre février et avril.  Photo Le DL/Albert BELMONT
Les cigognes blanches passent deux fois par an dans nos régions : de mi-août à septembre, elles volent en direction de l’Afrique où elles passeront l’hiver. Elles font le chemin inverse entre février et avril. Photo Le DL/Albert BELMONT














Depuis une dizaine de jours, les cigognes ont fait leur retour en Nord-Isère. D’où viennent-elles ? Où vont-elles ? Pourquoi s’arrêtent-elles chez nous ? Comment l’espèce évolue-t-elle ?

C’est un spectacle qui continue de fasciner chaque année les habitants du Nord-Isère. Le passage des cigognes est toujours attendu, et s’accompagne de certaines croyances. Mais connaît-on vraiment cet oiseau atypique ?
Alexandre Gauthier, chargé d’études faune à la Ligue de protection des oiseaux, répond aux questions que l’on se pose sur les cigognes.

1| Quelles sont les cigognes que l’on voit chaque fin d’été en Nord-Isère ?

La cigogne blanche est un oiseau migrateur. Elle passe par nos contrées deux fois par an : « Il y a une migration prénuptiale (avant la nidification) entre février et avril, et une migration postnuptiale (après la nidification) entre mi-août et mi-septembre, avec un pic fin août », indique Alexandre Gauthier. La plupart des cigognes qui passent chez nous nichent dans le nord-ouest de l’Europe : en Allemagne, en Hollande et dans les pays scandinaves. Fin août, elles partent en direction du sud de l’Europe pour aller passer l’hiver en Afrique. Elles migrent pour pouvoir se nourrir. « Les cigognes mangent des invertébrés, des amphibiens, des reptiles, des rongeurs et parfois des poissons, ainsi que des écrevisses. En hiver, ces animaux sont moins faciles à trouver, c’est pourquoi les oiseaux migrent vers le Sud. »

2| Y en a-t-il de plus en plus ?

Dans les années 1960-1970, la cigogne n’est pas passée loin de l’extinction. Des opérations de réintroduction ont été engagées au début des années 1970, notamment en Alsace, et ont porté leurs fruits. Aujourd’hui, la France compte 2 200 couples nicheurs. « Leur nombre augmente mais il faut la préserver », estime le spécialiste de la LPO. Terre de passage, l’Isère, elle, ne compte que deux ou trois couples nicheurs installés dans les Terres froides, vers Biol, Torchefelon et Doissin.
LE CHIFFRE : 2 200
C’est le nombre de couples de cigognes nicheurs en France. 1 500 restent en France en hiver. Ceux qui migrent en passant par nos régions viennent essentiellement du nord-ouest de l’Europe.

3| S’arrêtent-elles toujours aux mêmes endroits ?

L’Isère et notamment la vallée du Rhône sont sur leur “route” entre l’Europe du Nord-Ouest et le détroit de Gibraltar, qu’elles empruntent pour rejoindre l’Afrique car elles ne peuvent pas traverser les grands bras de mer. « Pour voler, elles utilisent les courants d’air ascendants », explique Alexandre Gauthier. Les cigognes s’arrêtent pour se nourrir et reprendre des forces. Elles choisissent ainsi les sites d’arrêt en fonction de l’accès à la nourriture. Ce ne sont donc pas toujours les mêmes endroits d’une année sur l’autre.

4| Annoncent-elles un hiver précoce ?

C’est une remarque que l’on entend à chaque passage de cigognes en août : elles seraient associées à l’arrivée de l’hiver. Pour autant, on ne peut pas faire de lien entre la date de leur venue et la fin de l’été. « Elles partent quand même bien avant l’arrivée de l’hiver, indique Alexandre Gauthier. Donc c’est difficile de dire si on aura un hiver froid à partir de leur date de migration. Ce sont plus des croyances populaires. »

5| Comment le réchauffement climatique impacte-t-il les cigognes ?

Si les dates de départ en migration n’évoluent pas tellement, le réchauffement climatique a un impact fort sur les cigognes : elles pourraient devenir sédentaires, en tout cas dans le sud de l’Europe. « Il y en a de moins en moins qui traversent le Sahara pour aller hiverner, indique Alexandre Gauthier. De plus en plus de ces oiseaux passent l’hiver chez nous, en Espagne et sur le littoral méditerranéen européen. En France, la cigogne est déjà sédentaire dans certaines régions comme au bord de la Méditerranée et sur le littoral Atlantique, même s’il y en a quand même moins l’hiver que l’été pour l’instant ».
Les cigognes blanches passent deux fois par an dans nos régions : de mi-août à septembre, elles volent en direction de l’Afrique où elles passeront l’hiver. Elles font le chemin inverse entre février et avril.  Photo Le DL/Albert BELMONT
Les cigognes blanches passent deux fois par an dans nos régions : de mi-août à septembre, elles volent en direction de l’Afrique où elles passeront l’hiver. Elles font le chemin inverse entre février et avril. Photo Le DL/Albert BELMONT
LES POTEAUX ÉLECTRIQUES, LE PRINCIPAL DANGER
L’électrocution lorsque l’oiseau se pose sur les fils et la collision avec les poteaux électriques en plein vol sont le plus grand danger pour les cigognes durant leur migration. C’est d’ailleurs leur principale cause de mortalité en Europe occidentale. La cigogne choisit aussi parfois les poteaux électriques pour y faire son nid et cela peut poser des problèmes pour l’animal mais aussi pour la structure du pylône vu la taille et le poids important du nid.
Depuis la mi-août, la Ligue de protection des oiseaux de l’Isère (LPO) a déjà comptabilisé six décès de cigognes liés à des poteaux électriques, dans le secteur de La Tour-du-Pin et de Roussillon. Deux autres cas ont été signalés aux Côtes-d’Arey, près de Vienne.

Des opérations de sécurisation

Une problématique que l’on retrouve à chaque migration. Depuis 2014, la LPO travaille en partenariat avec les entreprises d’électricité (Enedis, RTE) et les gestionnaires d’espaces naturels pour évaluer les zones les plus à risques, les poteaux les plus dangereux, et organiser des opérations de sécurisation. Plusieurs dispositifs existent : l’installation de balises avifaune afin que l’oiseau voit le câble et ne le percute pas, la mise en place de protections en caoutchouc ou de pièces de métal sur les fils là où l’oiseau entre en contact pour le protéger.
Ces dispositifs sont dédiés aux cigognes mais aussi aux grands rapaces, notamment dans les zones de montagne.
En Afrique, la cigogne est davantage menacée par les pesticides, l’indisponibilité de nourriture ou encore la chasse.




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