À la veille du G7 à Biarritz, dont il est ressorti
la tête coiffée de lauriers, Emmanuel Macron s’est posé en sauveur de l’Amazonie en proie aux flammes. Sans prendre soin de convier aux discussions les pays d’Amérique latine pourtant concernés au premier chef, ce qui lui a valu d’être taxé de
« colonialiste » par le président brésilien Jair Bolsonaro, le président français a profité de l’occasion
pour verdir son blason, un an après le départ du gouvernement de Nicolas Hulot.
Alors que la rentrée s’annonce riche en événements internationaux consacrés à la défense de notre planète (sommet de l’ONU, marche mondiale des jeunes, etc.), Mediapart a voulu mesurer la responsabilité de la France dans la détérioration de la forêt amazonienne.
En Guyane, tout d’abord, dans cette collectivité héritée de l’histoire coloniale, comment se comporte Paris ?
« Aujourd’hui, on entend de grands discours mais on constate que les moyens mis par l’État français ne sont pas suffisants pour contrer les appétits féroces des orpailleurs », répond la présidente du conseil scientifique du Parc amazonien, qui observe une aggravation de la situation depuis la fin des années 2000. En plus de porter atteinte à l’intégrité des populations riveraines, les chantiers illégaux des chercheurs d’or s’accompagnent du déversement de mercure dans les cours d’eau et de la destruction de milliers d’hectares de forêt ancienne. Les activités minières légales, soutenues par l’État qui délivre des autorisations à tour de bras, sont tout aussi néfastes, comme le rappelle l’Organisation des nations autochtones de Guyane et le Grand Conseil coutumier.
Et si, dans le domaine de l’agroalimentaire, les entreprises françaises sont elles aussi impliquées en achetant
des milliers de tonnes de soja en provenance des terres déboisées d’Amérique latine, c’est encore l’État qui louvoie sur la question des
droits des peuples autochtones, en refusant de signer la convention 169 de l’Organisation internationale du travail, dans le but de garder les mains libres en Guyane.
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