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jeudi 11 janvier 2018

Immigration : en marche à droite

10 janvier 2018
Laurent Joffrin
La lettre politique
de Laurent Joffrin

Immigration : en marche à droite

Lyndon Johnson s’était un jour moqué des capacités intellectuelles de Gerald Ford, qui deviendrait président des Etats-Unis, en disant «qu’il avait du mal à marcher et à mâcher du chewing-gum en même temps».Godillots qui ont du mal à s’exprimer en marchant, les députés LREM tentent d’échapper à cette malédiction. Ils s’efforcent d’être En marche tout en réfléchissant : méritoire entreprise. Sonia Krimi, députée de la Manche qui n’est pas manchote, a lancé le mouvement fin décembre en interpellant vigoureusement le gouvernement sur sa politique migratoire. Dans son viseur : les circulaires Collomb qui autorisent, entre autres, la police à intervenir dans les centres d’accueil tenus par des associations. Son algarade a résonné comme un rappel à l’ordre. Un certain nombre de députés anciennement de gauche se rendent compte qu’ils soutiennent un gouvernement de centre droit décidé à jouer la fermeté en matière d’immigration. Tardive lucidité… Avec un certain retard à l’allumage, ils ont des états d’âme.
Effroi au sommet, où l’on voit se dresser le spectre des «frondeurs» qui ont tant coûté à la légitimité du précédent gouvernement socialiste. Depuis, on multiplie les pow-wow de déminage pour étouffer dans l’œuf ce début de contestation. Les chamans Philippe, Castaner, Grivaux, ont été commis d’office à cette opération d’apaisement tribal, sous l’œil du Grand Esprit qui siège à l’Elysée. On argue de la nécessaire distinction entre demandeurs d’asile et migrants économiques, qui a sa pertinence. Mais comme on est déjà chiche en matière d’accueil des réfugiés, l’argument augure d’une gestion policière nettement plus musclée. Or si la France reçoit des «migrants économiques», c’est aussi parce qu’ils occupent des emplois souvent dédaignés par les résidents. Va-t-on expulser les sans-papiers qui ont un travail et vivent en France depuis plusieurs années ? On peut le craindre. Car il y a derrière tout cela, et il faut aussi le craindre, un froid calcul politique. L’opinion souhaite la fermeté. Aux yeux des stratèges d’En marche, celle-ci a le mérite de priver d’air l’opposition de droite qui tente de se remettre en ordre de bataille. Où est la gauche ?
LAURENT JOFFRIN
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