L'ECONOMIE
mercredi 29 juin 2016
Le Sénat vote une loi travail sans les 35 heures |
La ministre du travail, Myriam El Khomri, au Sénat, le 28 juin. BERTRAND GUAY / AFP
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Le Sénat a adopté mardi le projet de loi travail par 185 voix contre 156, après l’avoir rendu nettement plus libéral lors de ses travaux, alors que le texte était à nouveau contesté dans la rue par des dizaines de milliers d’opposants. Les sénateurs socialistes, communistes, écologistes et RDSE (à majorité PRG) ont voté contre, tandis que la droite, majoritaire au Sénat, a voté pour. A l’issue du vote, la ministre du travail, Myriam El Khomri, a assuré qu’elle restait « tenace et déterminée à amener ce projet de loi jusqu’au bout ». Au nom des socialistes, Nicole Bricq a dénoncé un texte« complètement déséquilibré » par la chambre haute. « En plein débat des primaires, il vous fallait montrer vos muscles et donc faire des prises de guerre. Mais était-il bien nécessaire de revenir sur les 35 heures ? », a-t-elle lancé à la majorité sénatoriale. L’écologiste Jean Desessard a, lui, dénoncé un texte qui amène au « moins disant social ». En revanche, pour Alain Milon, président (LR) de la commission des affaires sociales, le texte du Sénat « constitue une vraie réforme qui ne tombe pas dans la caricature que certains ont dénoncée ».
Dans la foulée du vote, députés et sénateurs, réunis au sein d’une commission mixte paritaire (CMP), devaient tenter de proposer un texte commun, un échec paraissant inéluctable au vu de l’évolution du projet lors de son passage devant la chambre haute. En effet, les sénateurs ont mis fin au verrou des 35 heures, supprimé la généralisation de la garantie jeunes, partiellement vidé le compte personnel d’activité, revu à la hausse les seuils sociaux, ou encore rétabli le plafonnement des indemnités prud'homales (à quinze mois de salaire).
Cette version devrait toutefois être détricotée par les députés lors d’une nouvelle lecture à partir du 5 juillet, pendant laquelle le gouvernement n’exclut pas de recourir à nouveau à l’article 49.3 pour faire adopter sa version sans vote. Et si le premier ministre, Manuel Valls, a fait un pas en acceptant de recevoir mercredi et jeudi les organisations syndicales et patronales, Matignon a prévenu qu’il n’était pas question pour autant d’ouvrir des « négociations » sur le texte, mais de « faire un point » avec chacun sur les points d’accord et de désaccord. A la veille de cette rencontre, entre 64 000 et 200 000 manifestants ont pour la onzième fois manifesté partout en France mardi contre le projet de loi travail, une mobilisation proche de celle du 23 juin et qui s’est déroulée sans incident majeur. Les syndicats hostiles au texte restent déterminés. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a déjà annoncé une « nouvelle journée d’actions » à l’occasion du retour du texte devant les députés. |
Déficit : l’avertissement de la Cour des comptes. Les dépenses nouvelles engagées par le gouvernement depuis le début de l’année risquent de l’empêcher d’atteindre son objectif de déficit budgétaire en 2017, fixé à 2,7 % du produit intérieur brut, a prévenu mercredi la Cour des comptes. « Les objectifs de déficit retenus pour 2017 à 2019 supposent une maîtrise sans précédent des dépenses publiques, alors qu’aucune indication n’est donnée sur les réformes à mettre en œuvre pour l’atteindre et qu’à l’inverse de nombreuses décisions récentes vont conduire à des dépenses supplémentaires importantes », explique la Cour.
Promouvoir la défense européenne. La chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Federica Mogherini, a appelé mardi les Européens à « investir »et « coopérer » plus en matière de défense et de sécurité, dans sa « stratégie globale » pour l’action extérieure de la communauté européenne. C’est undocument de référence de 32 pages, qui est paru à l’occasion du sommet consacré à la sortie à venir du Royaume-Uni, seule vraie puissance militaire de l’UE avec la France. « Nous devons exercer nos responsabilités ensemble, en tant qu’Européens, et nous ne pouvons faire cela qu’ensemble », a insisté Mme Mogherini avant de présenter le texte aux dirigeants, tout en reconnaissant que le « Brexit » créait de l’« incertitude » et du « chaos ».
Impact négatif du « Brexit » sur la croissance européenne. Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a déclaré aux dirigeants de l’Union européenne lors du Conseil européen de mardi qu’il était d’accord avec des économistes du secteur privé qui estiment globalement de 0,3 % à 0,5 % l’impact négatif du vote en faveur du Brexit sur la croissance en zone euro sur les trois prochaines années, a déclaré un responsable de l’Union européenne.
Pauvreté en hausse et niveau de vie en baisse. La crise de 2008 a fait diminuer le niveau de vie médian en France et augmenté la pauvreté, notamment celle des enfants, car les familles monoparentales et nombreuses ont été le plus affectées, selon une étude de l’Insee publiée mardi. Entre 2008 et 2013, le niveau de vie médian (une moitié de la population gagne plus, l’autre moins) a diminué de 1,1 % à 20 000 euros par an (1 667 euros par mois).
Gros contrat à l’export en Italie pour Alstom. Les groupes français Alstom et japonais Hitachi ont remporté mardi un contrat pour la construction de 450 nouveaux trains régionaux italiens, et le suisse Stadler a été sélectionné pour la fourniture de 50 trains diesel, mais avec une réserve possible, a annoncé Trenitalia. L’appel d’offres, en trois lots, représente quelque 4,5 milliards d’euros.
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Micro-Macro |
par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
La génération Y prête à travailler… jusqu’à la mort |
Jeune Suisse à l’Euro 2016. FRANK AUGSTEIN / AP
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En Suisse, 53 % des interrogés s’attendent à rester actifs au-delà de 65 ans. De plus, 8 % des personnes nées entre 1982 et 1996 (génération Y), interrogées en Suisse par Manpower, estiment qu’elles ne prendront jamais de retraite, selon La Tribune de Genève. Par ailleurs, 84 % des personnes sondées prévoient des pauses significatives durant leur carrière. Pour maintenir leur niveau d’employabilité, 69 % souhaitent consacrer une partie de leur temps et de leur argent à la formation et 77 % estiment important de développer leurs compétences en cours de carrière. Cette génération est ouverte à des formes non traditionnelles d’emploi et, dans un avenir proche, 42 % des jeunes envisageraient de travailler en indépendant, de petits boulots (gig work) ou en portefeuille, c’est-à-dire cumuler plusieurs emplois, malgré les risques connus de ces formes de jobs.
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Etudes & documents |
Le coût de la vie en Polynésie française plus élevé qu’en métropole. Les prix à la consommation sont supérieurs de 39 % en Polynésie française à ceux de la métropole, a indiqué l’ISPF (Institut de la statistique en Polynésie française) dans une étude publiée vendredi. L’écart s’est creusé en six ans : une étude de 2010 établissait un écart de 26 %. C’est sur le tabac et l’alcool que les différences de prix sont les plus marquées : ils coûtent 112 % plus cher en Polynésie. En dehors de l’éducation, dont le coût pour les Polynésiens est le même que pour les habitants de métropole, tous les biens et services sont plus chers : les communications (+ 95 %), les produits alimentaires (+ 48 %), le logement (+ 35 %) et même la santé (+ 11 %). En raison de l’éloignement, les prix sont plus élevés dans tout l’outre-mer qu’en métropole, mais cette différence est bien moins marquée dans les DOM qu’en Polynésie française, une collectivité qui dispose d’une grande autonomie, notamment fiscale. L’institut estime que la fiscalité indirecte choisie par la Polynésie explique ces différences par les droits et les taxes qui s’ajoutent au prix d’origine, notamment la TVA et les droits de douane.
L’économie collaborative, réservoir d’innovations pour le développement durable. Partage de véhicules, vente d’objets d’occasion, ateliers de réparation… l’économie collaborative pourrait mieux contribuer au développement durable, pointe jeudi une étude, qui invite notamment les pouvoirs publics à s’en saisir. Les plates-formes collaboratives sont un réservoir de solutions environnementales et sociales. Mais elles apparaissent comme un grand « fourre-tout », aux motivations diverses, souligne ce rapport publié par l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), en collaboration avec plusieurs universités. Le potentiel est grand : les biens que les ménages peuvent se revendre entre eux, ou se donner, représentent un quart de leur budget et un tiers de leurs déchets, soulignent les chercheurs. Pour autant, « l’impact environnemental réel de ces plates-formes est à nuancer ».
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À lire sur Le Monde.fr |
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Les sans-abri, une chronique de San Francisco
Les « homeless » sont omniprésents dans la capitale des technologies. Mercredi, plus de 70 médias lancent une offensive pour parler des causes et remèdes à la crise du logement.
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Sources Le monde.fr
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