Où va le POI ?
Voilà un nouvel article émanant certainement d'un ex - compagnon de route du <<lambertisme>>..... BV
http://clubpolitiquebastille.org
De quoi l’entrisme est-il le nom (1)
mardi 10 novembre 2015, par
Ce message est un nouveau message politique personnel relatif à la crise du Parti Ouvrier Indépendant (POI). Je commencerais par une synthèse des premiers épisodes. De mon point de vue, l’actuelle crise du POI, la scission entre le POI de Marc Gauquelin et le POI de Daniel Gluckstein, est la crise finale du POI, c’est le produit de toute l’histoire, en particulier des cinquante dernières années du courant lambertiste.
Le courant lambestiste, sous ses appellations successives, était un courant politique d’origine trotskyste dont la principale activité était apparemment la construction d’un parti politique indépendant révolutionnaire. Rien n’est plus faux. C’était une vitrine, une activité légale totalement secondaire, et cette vitrine servait de couverture à une activité secrète clandestine principale.
Le courant lambertiste était une secte et sa stratégie était la stratégie du coucou, la stratégie d’entrisme à l’intérieur des organisations politiques et syndicales du mouvement ouvrier français.
Dans ce message, je répondrais seulement à deux ou trois questions supplémentaires.
Premièrement, cette présentation, cette caractérisation et cette analyse du courant lambertiste pose une question sémantique. Quand les principaux acteurs et commentateurs de cette histoire passent de la négation à la révélation, ils contestent généralement la caractérisation de la stratégie lambertiste comme une stratégie entriste, ils posent une question sémantique, la stratégie lambertiste ne serait pas une stratégie entriste.
De quoi l’entrisme est-il le nom ? Ils proposent en général d’autres définitions, travail de tendance, travail de fraction, espionnage policier ou bien infiltration. On appelle cela comme on veut. Je ne pratique pas le fétichisme des mots. Une autre question est la question d’un certain nombre de comparaisons historiques et internationales.
Il y a d’abord la question de la comparaison entre, d’une part, la tactique entriste de Léon Trotsky à l’intérieur de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) dans les années 1930 et, d’autre part, la stratégie entriste de Pierre Lambert à l’intérieur du Parti Socialiste dans les années 1970.
De mon point de vue, cette comparaison n’est pas pertinente. La réduction de la situation politique française et européenne des années 1930 à la tactique entriste de Léon Trotsky à l’intérieur de la SFIO pendant une période inférieure à deux ans est déjà extrêmement discutable. Les deux ou trois questions politiques les plus importantes en Europe dans les années 1930 étaient l’extermination des trotskystes par Joseph Staline en union soviétique, la montée du fascisme en Allemagne et en Italie, la guerre d’Espagne et l’existante d’importantes organisations centristes en Europe occidentale, ce n’était pas du tout ni la SFIO ni les problèmes internes de la SFIO.
L’action politique la plus importante n’était déjà plus une action politique à l’intérieur de la sociale démocratie, c’était déjà une action politique à l’extérieur de la sociale démocratie, ce n’était déjà plus la question de l’entrisme, c’était déjà la question du sortisme. La comparaison entre, d’une part, la stratégie entriste de Michel Pablo à l’intérieur du Parti Communiste Français (PCF) dans les années 1950 et, d’autre part, la stratégie entriste de Pierre Lambert à l’intérieur du Parti Socialiste et des confédérations syndicales françaises depuis cinquante ans est déjà plus pertinente. Pierre Lambert inventait à posteriori un combat contre Michel Pablo dans les années 1950. Ce combat n’existait pas et il y avait très rapidement une scission entre le courant lambertiste et les véritables organisateurs de ce combat.
Une autre comparaison est totalement fausse, c’est la comparaison entre l’entrisme des lambertistes dans le Parti Socialiste français et l’entrisme des trotskystes britanniques dans le parti travailliste britannique.
On ne comprend rien à l’histoire du mouvement ouvrier international si on ignore volontairement les particularismes nationaux. Il y a une distinction fondamentale entre le mouvement ouvrier français et le mouvement ouvrier britannique du point de vue des rapports entre les partis et les syndicats. Les bases les plus fondamentales de l’histoire du mouvement ouvrier français, ce sont la charte d’Amiens du congrès de la Confédération Générale du Travail (CGT) en 1906, le syndicalisme révolutionnaire et la question de l’indépendance réciproque des partis et des syndicats. Les bases les plus fondamentales de l’histoire du mouvement ouvrier britannique, c’est exactement le contraire, c’est l’intégration des syndicats britanniques dans le parti travailliste britannique.
Les jeunes militants l’apprenaient récemment à l’occasion de l’élection de Jeremy Corbyn comme leader du parti travailliste, les syndicats britanniques participent à l’élection du leader du parti travailliste et ce n’est pas une nouveauté, c’est la pratique constante depuis plus d’un siècle, depuis la fondation réciproque du parti et des syndicats.
Voilà où nous en sommes, au début du commencement de la discussion. Il y a maintenant une abondante documentation relative à la question de l’entrisme des lambertistes à l’intérieur du Parti Socialiste français, le récent témoignage de Charles Jérémie, responsable de ce travail entriste pendant sept ans entre 1971 et 1978, en est une preuve supplémentaire.
Nous discuterons une autre fois des questions les plus importantes, des relations entre le courant lambertiste et les confédérations syndicales françaises, de l’intégration des syndicats dans l’état français et donc de la participation du courant lambertiste à la défense des institutions de la cinquième république française. Nous constaterons en même temps la place centrale de l’antiphrase dans le discours idéologique lambertiste.
Bernard (8 novembre 2015)
Le courant lambestiste, sous ses appellations successives, était un courant politique d’origine trotskyste dont la principale activité était apparemment la construction d’un parti politique indépendant révolutionnaire. Rien n’est plus faux. C’était une vitrine, une activité légale totalement secondaire, et cette vitrine servait de couverture à une activité secrète clandestine principale.
Le courant lambertiste était une secte et sa stratégie était la stratégie du coucou, la stratégie d’entrisme à l’intérieur des organisations politiques et syndicales du mouvement ouvrier français.
Dans ce message, je répondrais seulement à deux ou trois questions supplémentaires.
Premièrement, cette présentation, cette caractérisation et cette analyse du courant lambertiste pose une question sémantique. Quand les principaux acteurs et commentateurs de cette histoire passent de la négation à la révélation, ils contestent généralement la caractérisation de la stratégie lambertiste comme une stratégie entriste, ils posent une question sémantique, la stratégie lambertiste ne serait pas une stratégie entriste.
De quoi l’entrisme est-il le nom ? Ils proposent en général d’autres définitions, travail de tendance, travail de fraction, espionnage policier ou bien infiltration. On appelle cela comme on veut. Je ne pratique pas le fétichisme des mots. Une autre question est la question d’un certain nombre de comparaisons historiques et internationales.
Il y a d’abord la question de la comparaison entre, d’une part, la tactique entriste de Léon Trotsky à l’intérieur de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) dans les années 1930 et, d’autre part, la stratégie entriste de Pierre Lambert à l’intérieur du Parti Socialiste dans les années 1970.
De mon point de vue, cette comparaison n’est pas pertinente. La réduction de la situation politique française et européenne des années 1930 à la tactique entriste de Léon Trotsky à l’intérieur de la SFIO pendant une période inférieure à deux ans est déjà extrêmement discutable. Les deux ou trois questions politiques les plus importantes en Europe dans les années 1930 étaient l’extermination des trotskystes par Joseph Staline en union soviétique, la montée du fascisme en Allemagne et en Italie, la guerre d’Espagne et l’existante d’importantes organisations centristes en Europe occidentale, ce n’était pas du tout ni la SFIO ni les problèmes internes de la SFIO.
L’action politique la plus importante n’était déjà plus une action politique à l’intérieur de la sociale démocratie, c’était déjà une action politique à l’extérieur de la sociale démocratie, ce n’était déjà plus la question de l’entrisme, c’était déjà la question du sortisme. La comparaison entre, d’une part, la stratégie entriste de Michel Pablo à l’intérieur du Parti Communiste Français (PCF) dans les années 1950 et, d’autre part, la stratégie entriste de Pierre Lambert à l’intérieur du Parti Socialiste et des confédérations syndicales françaises depuis cinquante ans est déjà plus pertinente. Pierre Lambert inventait à posteriori un combat contre Michel Pablo dans les années 1950. Ce combat n’existait pas et il y avait très rapidement une scission entre le courant lambertiste et les véritables organisateurs de ce combat.
Une autre comparaison est totalement fausse, c’est la comparaison entre l’entrisme des lambertistes dans le Parti Socialiste français et l’entrisme des trotskystes britanniques dans le parti travailliste britannique.
On ne comprend rien à l’histoire du mouvement ouvrier international si on ignore volontairement les particularismes nationaux. Il y a une distinction fondamentale entre le mouvement ouvrier français et le mouvement ouvrier britannique du point de vue des rapports entre les partis et les syndicats. Les bases les plus fondamentales de l’histoire du mouvement ouvrier français, ce sont la charte d’Amiens du congrès de la Confédération Générale du Travail (CGT) en 1906, le syndicalisme révolutionnaire et la question de l’indépendance réciproque des partis et des syndicats. Les bases les plus fondamentales de l’histoire du mouvement ouvrier britannique, c’est exactement le contraire, c’est l’intégration des syndicats britanniques dans le parti travailliste britannique.
Les jeunes militants l’apprenaient récemment à l’occasion de l’élection de Jeremy Corbyn comme leader du parti travailliste, les syndicats britanniques participent à l’élection du leader du parti travailliste et ce n’est pas une nouveauté, c’est la pratique constante depuis plus d’un siècle, depuis la fondation réciproque du parti et des syndicats.
Voilà où nous en sommes, au début du commencement de la discussion. Il y a maintenant une abondante documentation relative à la question de l’entrisme des lambertistes à l’intérieur du Parti Socialiste français, le récent témoignage de Charles Jérémie, responsable de ce travail entriste pendant sept ans entre 1971 et 1978, en est une preuve supplémentaire.
Nous discuterons une autre fois des questions les plus importantes, des relations entre le courant lambertiste et les confédérations syndicales françaises, de l’intégration des syndicats dans l’état français et donc de la participation du courant lambertiste à la défense des institutions de la cinquième république française. Nous constaterons en même temps la place centrale de l’antiphrase dans le discours idéologique lambertiste.
Bernard (8 novembre 2015)
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