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mardi 17 novembre 2015

L'éditorial par Daniel Gluckstein - la Tribune des travailleurs du 10 novembre 2015 : Les rapaces ont toujours faim

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                                                           La Tribune des travailleurs

Les rapaces ont toujours faim

L'éditorial par Daniel Gluckstein - la Tribune des travailleurs du 10 novembre 2015        

Alexis Tsipras avait tout signé et tout accepté des exigences de l’Union européenne et du FMI.
Pourtant, les ministres de la zone euro réunis le 9 novembre à Bruxelles risquent de différer une nouvelle fois le versement du prêt de deux milliards d’euros en principe consenti à la Grèce. Motif : le gouvernement grec ne va pas assez loin. Le FMI et l’Union européenne exigent que les saisies immobilières puissent frapper la majorité des ménages grecs endettés, et non une partie d’entre eux comme le propose le gouvernement Tsipras.
Tsipras avait tout signé, mais les rapaces ont toujours faim. Le FMI et l’Union européenne exigent maintenant de connaître le détail de la réforme des retraites qui doit être soumise au Parlement, et notamment l’ampleur des coupes prévues dans les pensions versées à des retraités déjà étranglés.
Mais les lois de l’histoire restent les lois de l’histoire : à nouveau, la jeunesse grecque reprend le chemin de la mobilisation contre les mesures qui découlent des plans imposés par le gouvernement Tsipras en conséquence de sa soumission aux exigences du FMI et de l’Union européenne.
Les rapaces ont toujours faim. Et cela ne vaut pas que pour la Grèce. Quiconque prête la main à l’Union européenne et à ses plans risque d’être entraîné dans une spirale où il sera exigé toujours plus de lui.
Le gouvernement Hollande-Valls entend bien utiliser contre les travailleurs en France les mêmes procédés que ceux mis en œuvre — avec sa participation active — contre la classe ouvrière et le peuple de Grèce. L’annonce de la réforme meurtrière contre le Code du travail et les droits ouvriers s’accompagne, comme toujours, de l’offre du « dialogue social », de la « coproduction des lois » avec les organisations syndicales. S’engager dans cette voie, n’est-ce pas risquer de tomber dans un piège ? Qu’est-ce que le dialogue social sinon l’engrenage de la mise en œuvre des mesures exigées par l’Union européenne, le FMI et la classe capitaliste ?
Seul le bloc uni des travailleurs et des organisations, en toute indépendance, pourra arrêter la machine meurtrière de l’Union européenne. C’est la question posée de l’indépendance des organisations syndicales. C’est aussi la question posée de l’indépendance politique.
Le Parti ouvrier indépendant, qui tient son congrès les 21 et 22 novembre, se construit précisément sur le terrain de l’indépendance politique de la classe ouvrière. Son congrès entendra le compte rendu de la délégation ouvrière internationale de retour de Grèce. Elle y aura rencontré, non pas ceux qui cèdent aux créanciers, mais ceux qui subissent les conséquences de la soumission au FMI et à l’Union européenne, ceux qui subissent, ceux qui combattent, ceux qui se mobilisent.
Ce congrès sera placé sous le signe de l’union dans le combat des travailleurs et des peuples de toute l’Europe pour en finir avec l’Union européenne, ses plans meurtriers, ses contreréformes et tous les gouvernements de toutes couleurs politiques qui s’en font les instruments serviles.

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