On est lundi, l'école, le travail. Tout devrait être normal, sauf que rien ne l'est. D'autres noms s'impriment dans notre mémoire: après ceux des frères Kouachi, ceux des frères Abdeslam. Après la filière des Buttes Chaumont, celle de Molenbeek en Belgique. Pour tenter de comprendre, les mêmes experts, et les mêmes mises en garde qu'en janvier: "le terrorisme peut encore frapper", disait Valls encore une fois ce matin. Mais on ne retrouve pas, loin de là, le même esprit de concorde. L'esprit du 16 novembre n'est pas celui du 11 janvier.
ATTENTATS - Frapper notre pays, qui a refusé la guerre en Irak et se bat en état de légitime défense en Syrie, sans prendre le parti d'un dictateur sanguinaire, n'a de sens que pour les fanatiques de l'EI.
Caroline Fourest
Essayiste, journaliste, éditorialiste, scénariste et réalisatrice engagée en faveur de l'égalité et de la laïcité et des droits de l'Homme
JUSTICE - Pour que le crime contre l'humanité soit constitué, plusieurs éléments doivent ainsi être réunis. En premier lieu, le crime contre l'humanité implique un acte perpétré contre un individu, acte qui peut se traduire notamment par des atteintes à la vie, à l'intégrité ou à la santé.
ATTENTATS - Peur pour moi et mes enfants parce que ce réflexe égoïste est naturel, puis peur tout court, pour tout le monde. Pour le monde tel qu'il va devenir pendant un long temps.
TERRORISME - Aujourd'hui la réalité est nue et les terroristes, messagers d'une barbarie à visage découvert, nous désignent en coupables parce que nous sommes d'abord Français: blancs, noirs , jaunes ou arabes, juifs, chrétiens, musulmans ou libres penseurs, nous sommes tous et d'abord des Français.
Fadila Mehal
Fondatrice et présidente d’honneur des Marianne de la diversité, conseillère de Paris UDI-Modem
L'historienne Pauline Ferrier-Viaud a regardé la série Versailles qui débute ce lundi 16 novembre sur Canal . Cette doctorante a relevé des aspects vraisemblables, d'autres... beaucoup moins.
RELIGION - Aujourd'hui j'ai envie de m'exprimer en tant que jeune musulman. Pourquoi ? Parce que j'ai été glacé en tant que français musulman par ces attentats et que par ces attaques c'est à la fois la France, l'Islam et les musulmans que ces fantômes tentent de faire plier.
Marwen Belkaid
Jeune étudiant en école de commerce, a grandi dans les quartiers Nord de Marseille
POÈME - J'aime flâner dans une ville où les quartiers contrastés fleurissent au bout de nos rêves. J'aime m'arrêter à la terrasse des cafés pour observer le ballet des serveurs. Cet art de vivre qu'aucune autre ville ne connaît mieux que Paris.
HISTOIRE - Jusqu'au vendredi 13 novembre, je ne m'étais jamais sentie physiquement menacée. Je n'avais jamais senti mon pays physiquement menacé. Les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hypercacher m'avaient ébranlée. J'avais alors écrit contre la barbarie à ce moment-là. Mais, aujourd'hui, il me semble que c'est un peu différent.
ATTENTATS - Pour qui s'intéresse aux publications de Daech, ce qui s'est déroulé à Paris vendredi dernier n'est pas du tout une surprise...
Haoues Seniguer
Maître de conférences en science politique, Chercheur associé à l'Observatoire des Radicalismes et des Conflits Religieux en Afrique
ATTENTATS - Au lieu de succomber à la tentation de gêner l'actuel chef de l'Etat, que les anciens Présidents, Premier ministres et ministres des affaires étrangères, soient mobilisés dans un nouvel élan diplomatique. Que ceux qui ont su tisser des liens avec tel ou tel pays les mettent à profit pour aider la France dans cette guerre.
Frédéric Lefebvre
Député Les Républicains des Français d'Amerique du nord, ancien ministre
RÉSEAUX SOCIAUX - D'une part, Facebook ne veut pas retirer des videos virales qui aide à semer la peur et la haine, alors que d'autre part, l'entreprise veut se montrer solidaire avec les victimes des attentats de Paris.
Matthieu Lietaert
Auteur du nouveau livre "Homo Coopérans 2.0 – Changeons de cap vers l'économie collaborative"
SANTÉ - il nous faut assumer, dans notre domaine de compétence, une éthique impliquée, une éthique engagée, une éthique partagée au service des valeurs de la cité. Il serait important que chacun, à titre personnel ou au sein d'institutions, comprenne que demain, peut-être, il pourrait nous être contesté de ne pas avoir été dignes de nos responsabilités.
HOMMAGE - Aujourd'hui, les cloches de midi en sourdine pour une fois, je me demandais ce qu'allaient faire les responsables de la maternelle voisine. Ils ont choisi de faire le nécessaire: rien.
Pierre Whalon
Évêque chargé des Églises épiscopales américaines en Europe
TERRORISME - Il nous faut rechercher les causes de radicalisation et ne pas seulement les dénoncer; elles ne sont pas toutes étrangères à un urbanisme qui, déjà en 2005, suscita un état d'urgence, alors circonscrit aux territoires confrontés à la guérilla urbaine.
TERRORISME - Non, vous ne me faites pas peur puisque j'aime la vie, je l'aime trop pour que vous me puissiez me faire trembler, je l'aime trop pour que vous m'impressionniez. Je suis une femme, vous savez, cet organe génital qui, dans vos coutumes misogynes, renvoie à la faiblesse.
May
Etudiante en droit, Française d'origine tunisienne
ATTENTATS - Je lis partout que nos enfants sont l'espoir. Mais désolée de ne pas sauter à pieds joints dans ce discours simpliste car j'estime que je n'ai pas eu ma fille pour qu'elle soir un espoir et qu'elle résolve les conneries des adultes.
RÉSEAUX SOCIAUX - Facebook propose un filtre qui permet de mettre le drapeau tricolore sur sa photo, en signe de solidarité avec les victimes des attentats du 13 novembre 2015. Des personnes de toutes les générations et de toutes les conditions l'ont adopté. Et évidemment, les critiques ont commencé.
ATTENTATS - La résistance face à la barbarie est là, allons au restaurant, au concert, au stade ou au café. Vivre serait la meilleure réponse.
PSYCHO - "Monsieur tout le monde" mais aussi une qualité de vie, de plaisir, de liberté ont été visés. La pensée collective des réseaux sociaux, comme individuelle, s'est emprisonnée dans une logique émotionnelle simplifiée: l'effroi, le désespoir, l'hostilité vis-à-vis de l'attaque d'un art de vivre, le combat contre les forces obscures.
Laurent Schmitt
Professeur de psychiatrie et de psychologie médicale à la faculté de médecine de Toulouse
ATTENTATS - Nous sommes tous des cibles potentielles. Nous devons entrer dans une nouvelle forme de résistance que les jeunes doivent prendre à bras le corps quelles que soient leurs idéologies.
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