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mardi 27 octobre 2015

Où va le POI ? DISCUSSION A PROPOS DE LA CRISE DU POI

Où va le POI ?



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19 octobre 2015
Discussion à propos de la crise du Parti Ouvrier Indépendant (POI)
Contribution après la publication d’un texte collectif du Club Politique Bastille (CPB) à propos de la crise du POI.
Par Robert Duguet
Samedi 8 Août 2015
Un des points de vue développé dans ce texte qui me parait essentiel est le jugement porté sur le diagnostic que l’Organisation Communiste Internationaliste (OCI) portait sur la période historique qui s’ouvre après la grève générale de 1968, nous serions alors entrés dans la période d’imminence de la révolution socialiste. Le CPB cite un extrait d’un article de la Vérité signé Stéphane Just en date de 1979, « l’agonie de la cinquième république s’approche du spasme mortel. Oui vraiment il faut être aveugle, ou ne pas vouloir voir, pour ne pas se rendre compte que l’agonie de la cinquième république s’approche de son stade fatal et que s’avance la crise révolutionnaire ».
C’est vrai que le salariat subit, que nous subissons une des agressions les plus impitoyables des forces du capital et de la mondialisation, que l’ensemble des acquis résultant des rapports sociaux, du pacte social je dirais, entre le capital et le mouvement ouvrier, particulièrement représenté par le Parti Communiste Français (PCF), à l’issue de la seconde guerre mondiale, sont l’un après l’autre complètement détruits, sans que le salariat ait pu s’opposer de manière frontale à cette agression.
Toutefois je me garderais bien d’une généralisation de type économiste. Dans les années 1970, la montée de la sociale démocratie européenne à la direction des différents états ne signifiait pas du tout, à la différence par exemple de la reconstruction de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) dans les années 1930, une radicalisation du mouvement ouvrier sur la gauche et donc des possibilités révolutionnaires ouvertes. La social-démocratie européenne allait devenir le bras armé de la mondialisation capitaliste. De plus, si la question de la lutte contre le stalinisme est donné comme le meilleur de ce qu’a fait l’OCI de la belle époque, le texte du CPB ne prend pas assez en compte le rôle contre-révolutionnaire joué par l’appareil stalinien, l’implosion de l’union soviétique, la résurgence d’un capitalisme sauvage avec des formes mafieuses et la quasi-disparition des différents partis communistes occidentaux, si la mondialisation a pu regagner autant de terrain et reprendre ce que les bourgeoisies avaient dû concéder, c’est qu’ils ne rencontrent plus d’oppositions réelles. Le PCF était à la fois une antenne française du stalinisme mais aussi un parti qui structurait le mouvement ouvrier, les œuvres sociales d’une municipalité ouvrière sont des réalités et cela les cadres politiques du PCF savaient le faire.
Reste un vrai problème que la direction de l’OCI des années 1970 a été incapable de traiter, ce n’est pas du reste un problème simple. Comment une organisation révolutionnaire peut-elle continuer à vivre et défendre un certain nombre de principes dans une période qui n’est manifestement pas révolutionnaire. Je suis en train de lire l’ouvrage de Chris Harmann, historien et je dirais trotskyste indépendant anglais, « la révolution allemande entre 1918 et 1923 », qui vient d’être traduit en français, là on comprend ce que sont des événements de nature révolutionnaire et le rôle épouvantable joué par la direction sociale démocrate pour casser le mouvement prolétarien avec l’arme des corps francs. La direction sociale démocrate aura permis de poser les bases de constitution d’un parti fasciste. Depuis 1968, la vie politique française reste cadrée et singulièrement limitée par les questions électorales, là je pense que nous touchons à la question de la nature des états « démocratiques » industrialisés et sans doute on retrouve là les positions que Rosa Luxembourg énonçait vis-à-vis des bolchéviks russes. Même avec cette crise, l’électoralisme a la peau dure. Certes il y a eu des mouvements sociaux, notamment sur les retraites, mais qui sont restés circonscrits par les directions syndicales, ensuite les appareils politiques prennent le relai. Certes il y a eu le combat pour le non à Maastricht, le referendum de 2005 contre l’Europe néo-libérale, mais globalement on est retombé dans les cadres de la lutte électorale, y compris le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), dans un régime qui demeure un bonapartisme dégénéré. Certes, la situation n’était pas révolutionnaire, mais je crois pour ma part au rôle que jouent les individus ou les partis dans l’histoire.
Si les vieux appareils sont encore capables de maintenir les palissades, pour reprendre la métaphore de Léon Trotsky, je ne vois pas comment les masses peuvent essayer de pousser les palissades si elles ne perçoivent pas la possibilité de gagner quelque chose.
Lorsque Stéphane Just parle de « l’agonie de la cinquième république » en 1979, qui pouvait avoir suffisamment de lucidité théorique pour comprendre que François Mitterand, qui s’était payé le luxe dans un pamphlet célèbre de dénoncer les institutions du « coup d’état permanent », référence à Karl Marx s’il vous plait, allait endosser la défroque du bonapartisme et faire la politique sociale la plus réactionnaire de toute l’histoire de la cinquième république ?
Personne, pourtant les cadres révolutionnaires qui avaient vécu l’expérience de la guerre, en particulier Lambert, savaient qu’il n’y avait pas de situations révolutionnaires dans les pays industrialisés et pour cause.
Venons en à la question du Parti Socialiste. En 1971, quelques mois après la grève générale alors que le fondateur de la cinquième république Charles de Gaulle vient de disparaitre, le Parti Socialiste se reconstitue au congrès d’Epinay. Le texte du CPB dit que « dans les années 1970, un travail de fraction dans le Parti Socialiste avait été décidé. L’OCI pensant être en mesure de jeter les bases du parti révolutionnaire directement. Inutile comme dans les années trente, préconisé par Léon Trotsky, d’entrer drapeau déployé dans la SFIO pour se lier aux meilleurs éléments prolétariens ».
C’était du moins la façon dont l’OCI expliquait les choses aux militants, l’OCI, c’est le pole indépendant qui est en capacité de construire un parti révolutionnaire de masse, il faut se méfier de la tentation centriste, au sens où l’entendait Léon Trotsky, dans une période où les masses s’opposent aux appareils, se constituent à la gauche des appareils des regroupements politiques qui évoluent d’une position parlementaire à des positions réellement socialistes sous la pression des mouvements sociaux, mais qui peuvent dans une autre situation revenir au bercail réformiste. Il y a un danger les centristes ne vont jamais jusqu’au bout et on ajoute là en s’appuyant sur Léon Trotsky un petit couplet contre Marceau Pivert. Pauvre Marceau Pivert, c’est lui qui prend tous les coups. Il y aurait d’ailleurs beaucoup de choses à dire sur ce point.
On peut dire que Lambert, eu égard à la façon dont fonctionnait la direction de l’OCI, a utilisé les catégories de la pensée de Léon Trotsky pour dissimuler une véritable imposture. Entre 1974, les résultats des élections municipales indiquent une montée en puissance du Parti Socialiste, et les élections présidentielles de 1981, ce parti évolue sur la gauche, les sections socialistes gonflent leurs effectifs et jusqu’en 1981 il y aura de vrais débats politiques au sein des sections.
Le texte du CPB situe la rupture en 1981 lorsque Lionel Jospin devient premier secrétaire. C’est l’époque où, quittant l’OCI quelques mois avant le congrès de Metz, je fais personnellement le choix de travailler avec Jean Luc Mélenchon qui comme moi a fait ses classes à l’OCI à Besançon.
J’ai donc pu suivre assez précisément un certain nombre de discussions sur cette question, y compris avec Lambert en personne, Claude Germon, député maire de Massy, membre du comité directeur du Parti Socialiste à l’époque, et Jean Luc Mélenchon. Une constante de la position de Lambert sur le Parti Socialiste, malgré les ouvertures de François Mitterrand lui-même, il n’est pas question de faire un courant gauche en capacité de capter les vraies positions socialistes et de les exprimer, c’est ce qu’une aile du mitterrandisme souhaitait.
Car François Mitterrand, après la défaite aux élections législatives de 1978 est pris à son propre piège, il a verrouillé le parti sur la gauche en donnant une place plus que confortable au courant néo-corporatiste de Michel Rocard, étranger à la tradition socialiste.
Son propre courant est un conglomérat d’appétits électoralistes, incapable d’affronter d’un côté le poids et les exigences du PCF, et de faire face à la montée des rocardiens qui remettent ouvertement en cause la stratégie d’union de la gauche. Il faut sortir de l’enclave, Lionel Jospin sous-marin trotskyste cela ne tient pas la route. C’est en pleine connaissance de cause que François Mitterrand confie la direction de son parti à Lionel Jospin et naturellement pas pour faire un courant gauche, sachant parfaitement qui il est et d’où il vient !
On se demande bien à quoi peuvent servir des militants en fraction dans un parti de ce type et à quelles fins ? En aucune manière les militants trotskystes qui étaient dans le Parti Socialiste n’ont pu agir comme un ferment et féconder le mouvement qui allait sur la gauche de François Mitterrand.
Donc 1981 pour moi n’est pas l’année d’une rupture mais d’une continuité, les éléments en fraction dans le Parti Socialiste, et Lionel Jospin en première ligne, vont devenir la garde prétorienne de François Mitterrand.
Par ailleurs, jamais, au grand jamais, la nature du Parti Socialiste renaissant à Epinay n’a été abordée dans les textes programmatiques de l’OCI, parti ouvrier parlementaire, point à la ligne. Jamais les questions de la vie interne du Parti Socialiste, qui furent pourtant explosives entre la défaite de 1978 et la victoire de 1981, n’ont été discutées sur le fond dans les cellules de l’OCI.
Discussion interdite, les grands chefs manœuvrent à votre place. Elle a été posée schématiquement par la composante anarcho syndicaliste et par Alexandre Hébert mais dans le but de favoriser le passage en particulier des enseignants trotskystes à Force Ouvrière, c’est-à-dire pour une mauvaise action. Mais les problèmes posés par une aile de la bureaucratie syndicale, Force Ouvrière, étrangère à la tradition d’Epinay demeurent. Ce qui se constitue à Epinay c’est une alliance, François Mitterrand parlera du « sillon d’Epinay », référence bien entendu à Marc Sangnier, entre ce qui restait de la vieille SFIO, le courant crypto communiste de Jean Pierre Chevènement et les éléments issus de Vie Nouvelle et de l’Action Catholique Ouvrière (ACO), exprimant dans l’organisation socialiste les principes sociaux du christianisme et de Rerum Novarum. L’afflux dans les sections socialistes l’amènera à verrouiller le parti en faisant entrer dans sa direction, lors des Assises pour le Socialisme en 1974, des éléments du Parti Socialiste Unifié (PSU), Michel Rocard et de nombreux cadres de la Confédération Française et Démocratique du Travail (CFDT). Tout cela est dans la droite ligne de ce qu’a été François Mitterrand, il faut relier le livre publié avant la campagne présidentielle de 1981, intitulé « Ici et Maintenant » où il fait une référence pour le moins insistante à la tradition catholique de son enfance, au rôle joué par ceux qui dans l’Eglise s’opposaient à l’église des riches, à Marc Sangnier et aux maîtres de l’école catholique d’Angoulême qui ont fait de lui un « homme libre ».
L’église et les personnalistes du type Emmanuel Mounier seront à Vichy et François Mitterrand sera à Vichy avec une certaine obstination durant trois ans. Plus tard, il trichera même d’une année sur son ralliement à la résistance. Faut-il rappeler l’exécution de quarante six militants nationalistes algériens alors qu’il était garde des sceaux sous la quatrième république.
Lorsqu’on posait ces questions-là à Pierre Lambert, il demandait immanquablement s’il fallait voter pour Georges Marchais en 1981. Entre le vote pour Georges Marchais et une campagne honnête de front unique sans pour autant passer des accords inavouables avec l’appareil de François Mitterrand, il y aurait pu y avoir une nuance.
Le bilan que je tire de cette période, c’est que, outre le fait que le rôle d’opposition gauche ait été abandonné à Jean Luc Mélenchon, un pépé mégot bis assorti de références assez honteuses à la personne de François Mitterrand, le lambertisme n’a joué aucun rôle positif après l’élection de François Mitterrand dans la crise du Parti Socialiste. Il y avait non pas un boulevard, il ne faut pas sous-estimer le recul des masses après 1983 et le plan de Jacques Delors, la capitulation laïque et la liquidation du Conseil National d’Action Laïque (CNAL), mais la possibilité de construire un mouvement de résistance, démocratique et honnête. Ce qu’il y a eu à la place c’est la liquidation d’une génération militante et une jeunesse qui se détourne de l’action militante.
Le CPB écrit que « la révolution n’a jamais été à l’ordre du jour dans les pays industrialisés. À la Libération, pendant un bref moment, on a pu penser que la question du pouvoir serait posée, par exemple en Italie. L’appareil stalinien est parvenu à maintenir l’ordre, rôle déterminant dans la reconstruction des états. La quatrième internationale n’a joué qu’un rôle mineur dans toute cette période ».
Si, la révolution était à l’ordre du jour dans ces deux pays. Et rappelons nous comment Joseph Staline a livré les partisans et communistes grecs à l’impérialisme britannique. Winston Churchill écrira dans ses mémoires quelque chose comme « nous ne voulions pas abandonner la Grèce à un trotskysme nu et trimphant ». Là encore, je vois mal comment un mouvement révolutionnaire était possible dans les conditions politiques de la Libération, la puissance de l’appareil stalinien, malgré le honteux pacte germano-soviétique, l’a porté sur le terrain de la résistance et de la lutte armée contre le fascisme et cette puissance a été mise au service d’une politique réactionnaire.
Donner une légitimité à Charles de Gaulle, sous la direction du préfet Jean Moulin, au sein du Conseil National de la Résistance (CNR). Si, la révolution était à l’ordre du jour, mais l’obstacle central ne pouvait être transgressé. Y compris Maurice Thorez va restructurer la direction du PCF avec des cadres qui ont courbé l’échine devant le pacte germano-soviétique et isoler ou exclure ceux qui ont été les plus actifs dans la résistance communiste. Louis Aragon ne sortira de son silence pour glorifier le martyre du groupe de Missiak Manouchian, tous des militants internationalistes abandonnés par leur parti, qu’après la mort de Joseph Staline, en 1955.
Enfin sur le développement des nouvelles technologies, c’est une arme dans les mains du capital mondialisé à double tranchant, outre les questions de restructuration du capital grâce à l’application des nouvelles technologies, elles servent essentiellement, téléphones portables, tablettes et autres applications relevant de l’informatique, à lessiver la tête d’une jeunesse qui s’est détournée de la politique. Ceci posé, aujourd’hui il est tout à fait possible de convoquer une réunion, voire même une manifestation de masse avec ces outils. Il est à la portée de militants de créer un journal, une revue sans être obligé de passer un accord avec un appareil syndical ou politique. Des mouvements comme Podemos ou Syriza annoncent des développements politiques de type nouveau, sans par ailleurs pour ma part idéaliser ce qu’ils représentent aujourd’hui. Les appareils bureaucratiques du trotskysme institutionnel n’ont joué aucun rôle dans ces nouvelles émergences. Cela ne concerne pas seulement le trotskysme du reste mais toute la gauche radicale, je relisais il y a quelques temps un article rédigé par un responsable d’Izquierda Unida en Espagne, par ailleurs militant du Parti Communiste Espagnol (PCE), qui disait qu’Izquierda Unida n’a joué aucun rôle significatif dans l’émergence de Podemos. Le « tsunami Podemos », disait-il, nous est passé dessus. Pour revenir à la situation française, je ne crois pas que l’explication économiste suffise, certes le poids de la mondialisation capitaliste pèse beaucoup plus lourd sur les peuples du sud de l’Union Européenne que sur l’Allemagne ou la France. Ce n’est pas parce que le peuple en prend plein la tête qu’il devient révolutionnaire.
Lorsque certains dirigeants de Podemos épinglent « la gauche radicale » française puisqu’elle se montre incapable de faire ce qu’ils ont fait en Espagne, ils ont raison. Et je pense qu’un dirigeant comme Jean Luc Mélenchon a une responsabilité immense dans cette affaire. Aucun mouvement de ce type n’a pu se constituer ni à partir de l’expérience NPA, ni à partir de celle du Front De Gauche (FDG). Le bilan doit être tiré. Le FDG a capté une aspiration au moment de la candidature de Jean Luc Mélenchon aux élections présidentielles de 2012, aux journées d’été du FDG en août 2012 auxquelles ont participé quelques trois mille militants, il fallait écouter ce que disaient les militants qui avaient fait la campagne de Jean Luc Mélenchon. Ils posaient tous la question de la construction d’unités politiques du FDG, démocratiques, contrôlées par ses adhérents, n’impliquant pas forcément l’adhésion à un appareil politique, ni le Parti de Gauche, ni le PCF, sur des registres différents, n’en voulaient. Après les élections présidentielles de 2012, la question d’un Podemos à la française était à l’ordre du jour.
Syriza et Podemos sont des organisations souples, avec des cercles locaux qui expriment un mouvement profond de la classe. Par la force des choses, Alexis Tsipras ou Pablo Iglesias sont des dirigeants qui sont assis sur des mouvements qui se sont constitués démocratiquement et dans la lutte sociale. En France on est resté à la pratique désuète des cartels insidieusement appelés « collectifs », qui transfèrent le pouvoir du peuple au pouvoir des dirigeants de chaque organisation du collectif, et donc pour le FDG installent la pratique du conciliabule secret entre la direction du PCF et la direction du Parti de Gauche sans que la démocratie soit présente. On ne dira jamais assez que si une organisation peut ne pas être démocratique, un cartel même affublé du nom de « collectif » ne l’est jamais. Le cartel électoral s’est fissuré dès lors où les élections municipales ont pesé sur l’organisation la plus dépendante du Parti Socialiste, le PCF. De plus la couche militante qui avait vertébré la construction du Parti de Gauche, voyait dans la sortie du Parti Socialiste la possibilité de se blanchir à gauche du Parti Socialiste et de faire une carrière électorale, même la fédération du Parti de Gauche qui a joué un rôle pour le moins décisif, puisqu’elle est vient de la gauche socialiste de l’Essonne, la fédération de Jean Luc Mélenchon est aujourd’hui en complète décomposition.
En conclusion tout à fait relative, je pense qu’il faut continuer la discussion. J’ai bien conscience que la crise du POI pose toute une série de questions qui vont bien au-delà du seul POI.
L’appareil bureaucratique qui s’est développé sous la direction de Lambert a gelé depuis trente ans toute une série de discussions qui auraient pu être très utiles. C’est ainsi, les organisations révolutionnaires sont à la même enseigne que les partis dits réformistes, elles peuvent dégénérer, tant qu’un parti n’a pas touché à l’exercice du pouvoir, on ne sait pas ce que les hommes qui le composent valent au regard de l’histoire. Et les lambris de la république, cela pèse très lourd. Le seul antidote que je connaisse, c’est la démocratie. Par la pratique de la démocratie sociale, les salariés apprennent à contrôler ce qu’ils font et où ils veulent aller, y compris ils font l’expérience pratique des limites de l’électoralisme. S’il y a une leçon qu’il faut retenir de l’expérience grecque, c’est que le capitalisme mondialisé ne peut même plus tolérer les formes les plus élémentaires de la « démocratie bourgeoise », dont d’ailleurs le référendum n’est qu’une forme abâtardie. Dans les cénacles de la gauche radicale aujourd’hui on parle de tout sauf de l’essentiel, qui doit diriger la société ? le salariat, les ingénieurs, les techniciens, ceux qui sont en mesure de redévelopper les forces productives selon un plan, ou les actionnaires et les banquiers ? Dans la crise des petits producteurs, les choses sont tellement évidentes, celui qui nourrit la population ne peut même plus se dégager un salaire au SMIC tandis que la grande distribution se gave. Quand reparlera t’on enfin du socialisme ?

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