Election présidentielle 2017 : Marine Le Pen, le sondage choc [date, candidats, sondages, résultat]
L'élection présidentielle 2017 aura probablement lieu les 23 avril et 7 mai 2017 (dates à confirmer). Les candidatures sont déjà déclarées, les couteaux aiguisés. Le résultat de la présidentielle dépendra d'un long combat et de nombreux paramètres.
[Mis à jour le 16 octobre 2015 à 15h04] L'élection présidentielle 2017 est encore loin, mais déjà, elle se prépare dans les différents états-majors politiques. Avec le retour de Nicolas Sarkozy, la préparation de la primaire chez Les Républicains (ex-UMP) et les tensions toujours vives à gauche, c'est une pré-campagne qui est lancée depuis la rentrée 2014, près de deux ans et demi avant l'échéance. Dans un climat extrêmement tendu, avec un contexte économique et social délétère, où la légitimité des dirigeants quels qu'ils soient est de plus en plus contestée, la chronique des stratégies, des manoeuvres, des petites phrases et des peaux de bananes est déjà quotidienne. C'est pourquoi Linternaute.com vous propose d'ores et déjà de faire le point sur l'élection, ses sondages, ses candidats, ses déclarations clés, sa campagne.
L'élection présidentielle 2017 devrait être un scrutin des plus tendus. A gauche, François Hollande, qui semble battu selon les résultats des sondages successifs sur cette présidentielle, lie sa candidature à une baisse du chômage en 2016. Il pourrait avoir à affronter une primaire mais aussi une candidature écolo, voire de la gauche de son parti. A droite, malgré une "union nationale" de courte durée et une relative entente avant les élections régionales 2015, les tensions sont palpables et pourraient donner lieu à un combat destructeur en 2016. Alain Juppé semble le favori des sondages, mais Nicolas Sarkozy, qui garde le soutien de la base malgré un retour en demi-teinte, croit encore en ses chances. Au FN, dans ce contexte, c'est le nom de Marine Le Pen qui est dans la bouche de tous les politologues et autres commentateurs. La patronne du Front national semble assurée de figurer au second tour de la prochaine présidentielle, et ce malgré la profonde crise interne qui secoue le FN depuis la sortie de route de son père et président d'honneur, Jean-Marie Le Pen. Au centre, François Bayrou ne cache désormais plus ses intentions de se présenter si l'élection devait faire intervenir les mêmes acteurs qu'en 2012, à savoir François Hollande, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.
ELECTION PRÉSIDENTIELLE : DERNIERS SONDAGES
14 octobre 2015 : Intentions de votes pour la primaire des Républicains (Ifop)Selon un sondage Ifop pour Atlantico, à la primaire de 2016 pour désigner le candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle, le duo Sarkozy-Juppé reste favori. Parmi les Français se déclarant certains d'aller voter à la primaire (8% de la population), 37% déclarent voter pour l'ancien président tout comme pour le maire de Bordeaux, à égalité parfaite. François Fillon et Bruno Le Maire sont loin derrière avec respectivement 8% et 6% des suffrages. Nadine Morano effectue une percée avec 5% des intentions de vote. Xavier Bertrand est crédité de 3%, Nathalie Kosciusko-Morizet 2% et Hervé Mariton comme Jean-Frédéric Poisson de 1% d’intentions de vote chacun. Lire sur le site d'Ifop
14 octobre 2015 : La percée de Morano (Ifop Fiducial)
Dans le baromètre Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud radio, Nadine Morano réalise une percée après ses propos sur la "race blanche". L'eurodéputée est créditée de 32% d'opinions favorables, à égalité avec… Marine Le Pen qui est quant à elle en baisse, la présidente du Front national (qui chute de 3 points ce mois-ci). Morano engrange notamment nombre de soutien chez les sympathisants du FN (+30 points). Alain Juppé reste le chouchou du baromètre avec 65% d'opinions positives, devant François Bayrou (58%) et Jean-Pierre Raffarin (57%). Manuel Valls est quatrième avec 57% de bonnes opinions. Lire sur le site d'Ifop
13 octobre 2015 : Un peu de répit pour Hollande (OpinionWay)
Selon le baromètre OpinionWay pour LCI Metronews François Hollande remonte de trois points en octobre et repasse au-dessus de 25% d'opinions favorables. Manuel Valls est lui aussi en hausse (+1 point) à 35% de bonnes opinions. Jean-Yves Le Drian est le ministre le plus populaire (55%) devant Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve. A droite, Alain Juppé reste en tête (51%) mais chute de trois points. François Bayrou est à 41% de bonnes opinions suivi de près par François Fillon, qui progresse jusqu'à 40% d'opinions favorables. Bruno Le Maire, lui, est en chute libre. Il perd 5 points en octobre, à 37%. Nicolas Sarkozy devance de peu Marine Le Pen, aux alentours des 30%. Lire sur le site d'OpinionWay
12 octobre 2015 : Macron, presque un prétendant ? (Ipsos)
Selon le baromètre Ipsos-Le Point Emmanuel Macron enregistre la plus forte performance de cette mi-octobre. Le ministre de l'Economie enregistre 44% de bonnes opinions, en hausse de 5 points, en particulier grâce à une progression chez les sympathisants de droite, et passe à la 5e place du classement. Alain Juppé reste bon premier avec 54% d'opinions positives devant Christine Lagarde (48%), Jack Lang (47%) et Laurent Fabius (44%). Nicolas Sarkozy perd 6 points après l'affaire Morano et laisse la place de leader chez les Républicains à Christine Lagarde. François Hollande reste à 24% de bonnes opinions mais gagne encore quelques points dans son camp. Manuel Valls regagne des points après une rentrée difficile. Lire sur le site d'Ipsos
12 octobre 2015 : Qui ferait mieux que Hollande à l'Elysée ? (Elabe)
Selon un sondage Elabe pour Atlantico, Alain Juppé, Christine Lagarde ou Manuel Valls feraient tous les trois un meilleur président que François Hollande. Sur une vingtaine de personnalités soumises au vote, 34% des personnes interrogées estiment qu'Alain Juppé ferait mieux que l'actuel chef de l'Etat. Elabe souligne que les résultats enregistrés par les différents prétendants sont extrêmement faibles, révélant une véritable défiance contre le personnel politique. Lire sur le site d'Elabe
12 octobre 2015 : Le sondage choc sur Marine Le Pen (Ifop)
Selon un sondage Ifop pour le JDD, 31% des Français déclarent qu'ils seraient prêts à voter pour Marine Le Pen à la présidentielle de 2017. Un chiffre choc repris en une de l'hebdomadaire avec ce titre très remarqué : "Un Français sur trois prêt à voter pour elle". En réalité, seuls 16% des sondés indiquent qu'ils voteront "certainement" pour la présidente du FN. En outre 69% des personnes interrogées indiquent qu'ils rejettent cette éventualité dont 58% de "certains". Marine Le Pen séduit chez les jeunes, les non-diplômés et les "catégories populaires". Lire sur le site d'Ifop11 octobre 2015 : La primaire de la droite plus forte que celle du PS en 2011 ? (Elabe)
Selon un sondage Elabe pour l’Opinion, le nombre de votants à la primaire organisée par les Républicains en vue de l'élection présidentielle 2017 pourrait atteindre les 4,5 millions de personnes. Le scrutin, organisé à l'automne 2016, séduirait alors beaucoup plus que la primaire socialiste de 2011 qui avait réuni 3 millions de votants. Sur les intentions de vote, mesurées auprès des votants étant certains de participer au scrutin, Nicolas Sarkozy est crédité de 43% des suffrages devant Alain Juppé à 35 %. Lire sur le site d'Elabe
9 octobre 2015 : match nul après le clash Le Pen-Hollande (Odoxa)
Selon un sondage Odoxa pour iTélé et Paris Match, l'assaut de Marine Le Pen face à François Hollande au Parlement européen, qui sentait déjà le débat entre candidats à la présidentielle 2017, aboutit à un match nul dans l'opinion. Si la gauche s'est montrée choquée de cette attaque contre le chef de l'Etat (78% des sondés), la droite, elle, l'a considérée comme justifiée ou, à défaut, comme non choquante (67%). Chacun remobilise ainsi un peu plus les sympathisants de son camp. Le sondage indique par ailleurs que 68% des Français seraient hostiles à une sortie de l'UE. Lire sur le site d'Odoxa
9 octobre 2015 : Juppé loin devant (Elabe)
Selon un sondages Elabe pour Les Echos et Radio Classique, Alain Juppé reste la personnalité politique préférée des français avec 48% d'images positives recensées parmi les sondés. Le maire de Bordeaux surclasse Nicolas Sarkozy, à 26% d'opinions favorables, mais aussi François Fillon à 32%. Dans le noyau dur de la droite, Juppé reste premier avec 74% de bonnes opinons devant François Fillon (62%), Nicolas Sarkozy (59%), Bruno Le Maire (45%) et Xavier Bertrand (43%). En dehors de la droite, Emmanuel Macron est second avec 37% de bonnes opinions devant François Bayrou (35%). Hollande comme Valls sont en forte baisse (22% et 30%).
8 octobre 2015 : Hollande et Valls se stabilisent (Ifop)
Selon le tableau de bord politique Ifop et Fiducial pour Paris Match et Sud Radio, François hollande et Manuel Valls se stabilisent dans l'opinion, respectivement 25% et 43% des sondés déclarant être en accord avec leur politique. Seul un quart des sondés considère que l'opposition, quelle que soit la personnalité, ferait mieux que le duo exécutif, 18% considèrent que le FN ferait mieux. Le tableau de bord indique en outre que la crise des migrants a fortement marqué l'opinion '(évoquée par 79% des sondés dans leurs conversation). Seuls 44% indiquent en revanche avoir parlé de la polémique autour des propos de Nadine Morano. Lire sur le site d'Ifop
3 octobre 2015 : Nicolas Hulot, une alternative pour 2017 ? (Ifop)
Selon un sondage Ifop pour Atlantico, portant sur les chances de personnalités extérieures au monde politique pour la présidentielle de 2017, Nicolas Hulot serait celui qui glanerait le plus de suffrages en cas de candidature. 34% des sondés indiquent qu'ils seraient prêts à voter Hulot en 2017, devant Jacques Attali en deuxième position avec 17% et Eric Zemmour en troisième avec 12%. Le sondage interrogeait aussi sur les candidatures (improbables) de Michel Onfray, Alain Finkielkraut, Caroline Fourest, ou encore Thomas Piketty, naviguant chacun autour des 10%. Lire sur le site d'Ifop
2 octobre 2015 : EELV peut-il imploser avant la présidentielle ? (Odoxa)
Une vague de sondages Odoxa pour iTélé, Paris Match et Le Parisien-Aujourd'hui livre quelques informations en vue de la présidentielle 2017. D'abord, l'implosion d'EELV, en pleine crise en cette rentrée, est envisagée par 68% des sondés, dont la stratégie d'alliances divise (46% favorables à une alliance avec le Front de gauche, 50% avec le PS). Ensuite, un autre sondage indique que Nadine Morano, en pleine tempête, séduit peu : seuls 16% des Français ayant aujourd’hui une bonne opinion d’elle, 60% estimant que ses propos prouvent que "la plupart des responsables du parti les Républicains partagent désormais des positions proches de celles du Front national". Enfin, une troisième enquête indique que l'instauration du quinquennat a été "décevante" pour 73% des Français, le sentiment d'une "campagne électorale permanente" étant particulièrement fort chez les sondés. Lire sur le site d'Odoxa
1er octobre 2015 : Juppé toujours premier (TNS)
Selon le baromètre TNS Sofres pour le Figaro Magazine, François Hollande et Manuel Valls continuent de chuter dans l'opinion et frôlent leurs records historiques d'impopularité. Ils glanent respectivement 16% et 33% de cote de confiance, avec deux baisses importantes au mois d'octobre. L'ensemble du gouvernement est en baisse à l'issue d'une rentrée difficile. C'est encore une fois Alain Juppé qui est en tête de ce baromètre avec 42% des Français souhaitant lui voir jouer un rôle important au cours des mois et des années à venir. François Fillon est second avec une "cote d'avenir" de 33%, devant Nicolas Sarkozy en hausse (+3 points) avec 31%.Lire sur le site de TNS
29 septembre 2015 : Hollande et Valls à la baisse (YouGov)
Selon le baromètre YouGov pour Le HuffingtonPost et iTélé, François Hollande et Manuel Valls voient leur popularité baisser nettement avec respectivement 17% et 28% de bonnes opinions. La popularité de l'ensemble du gouvernement est elle aussi en baisse avec 17% d'opinions favorables. Les Républicains sont en revanche en progression avec plus d'un tiers des sondés considérant que le parti de Nicolas Sarkozy est "prêt à prendre des décision impopulaires si elles sont bonnes pour le pays" ou qu'il "a de bonnes intentions, même [s’ils] ne [sont] pas toujours d’accord avec ses positions". Lire sur le site de YouGov
LES DATES DE L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2017
Les dates de l'élection présidentielle de 2017 ne sont pas encore officiellement connues, mais il y a de fortes chances que ces dernières soient fixées au 23 avril 2017 pour le premier tour et 7 mai 2017 pour le second. Les dates des élections présidentielles sont généralement annoncées lors d'une communication en Conseil des ministres, suivie d'un décret, puis sont validées par le Conseil constitutionnel. La règle, fixée par l'article 7 de la constitution, est claire : l'élection présidentielle doit avoir lieu au minimum 20 jours avant l'expiration du mandat du président de la République en fonction.L'élection peut être organisée jusqu'à 35 jours avant la fin du mandat. François Hollande ayant pris ses fonctions le 15 mai 2012, celles-ci prendront fin au plus tard le 14 mai 2017 à minuit. Le premier tour devra donc avoir lieu entre le 10 avril et le 24 avril 2017. Le scrutin devant être organisé un dimanche (loi du 6 novembre 1962 relative à l'élection du Président de la République et article L. 55 du code électoral) et le second tour "le quatorzième jour suivant le premier", seules une poignée de dates sont aujourd'hui envisageables : les 16 et 30 avril ou les 23 avril et 7 mai 2017.
ELECTION PRÉSIDENTIELLE 2017 : LES CANDIDATS
Les candidatures sont déjà en train de s'affiner et, pour certaines, sont d'ores et déjà déclarées par le biais d'une candidature aux primaires.
JUPPÉ, SARKOZY, FILLON : LES CANDIDATS LES RÉPUBLICAINS
- CONTEXTE - A l'UMP, devenue Les Républicains début juin 2015, la situation reste précaire malgré la victoire nette lors des départementales. Les leaders des "Rép" semblent toujours profondément divisés, même si les bisbilles sont aujourd'hui mises en sourdine en vue des régionales qui auront lieu en fin d'année. Entre Nicolas Sarkozy, élu à la tête du parti avec 64,5% en novembre 2014, son ancien Premier ministre François Fillon, le grand favori des sondages Alain Juppé, ou encore Xavier Bertrand, Bruno Le Maire et tant d'autres qui pourraient vouloir jouer leur carte, il semble que le combat de la primaire, qui se profile à la fin de l'année 2016, pour désigner un candidat, soit de nature à laisser des traces durables.
Nicolas Sarkozy, président de l'UMP depuis novembre 2014, devrait vraisemblablement être candidat. On voit mal en tout cas l'ancien chef de l'Etat se contenter des seconds rôles à la présidentielle après son retour fracassant en 2014. Le sujet n'a pas encore été clairement abordé par l'intéressé, mais le changement de nom et de statuts du parti, adoptés en mai 2015, en font une "machine de guerre" pour 2017. Mais Sarkozy devra composer avec Alain Juppé qui s'est déclaré candidat à la primaire depuis le 20 août 2014. Le maire de Bordeaux fait aujourd'hui figure de grand favori pour cette primaire dans les sondages, comme pour l'élection. L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon, a déclaré le 9 mai 2014 qu'il serait candidat "quoi qu'il arrive" et ne semble pas avoir changé de ligne depuis. Il a réédité son souhait de concourir le 16 avril 2015 sur BFMTV et devrait sortir un ouvrage présenté comme un "manifeste en 2017".
Le maire de Nice Christian Estrosi est lui aussi candidat à la primaire UMP depuis le 13 mai 2014. Une candidature confirmée sur iTélé le 25 novembre 2014 puis sur LCP en mars 2015. Mais il a annoncé qu'il renoncerait en cas de victoire auxrégionales en PACA, où il est candidat face à Marion Le Pen. un autre ancien ministre a fait encore plus vite et plus fort que tous ces impétrants : Xavier Bertrand est quant à lui candidat depuis le 16 septembre... 2012 !
Nadine Morano s'est elle aussi déclarée candidate. L'eurodéputée LR l'a annoncé sur RMC le 4 septembre 2015, quelques jours avant d'annoncer sur France 2 que la France était "un pays de race blanche", provoquant un tollé jusque dans son camp.Jean-Frédéric Poisson, président du parti chrétien-démocrate et député LR des Yvelines, a lui choisi Valeurs Actuelles le 17 septembre pour annoncer qu'il se présentait à la primaire. Il représentera le Parti chrétien démocrate de Christine Boutin. Enfin, dernière candidature en date : Hervé Mariton, député LR de la Drôme, qui l'a officialisée dans un entretien au Figaro le 21 septembre, espérant être "la bonne surprise" de cette primaire.
Nadine Morano s'est elle aussi déclarée candidate. L'eurodéputée LR l'a annoncé sur RMC le 4 septembre 2015, quelques jours avant d'annoncer sur France 2 que la France était "un pays de race blanche", provoquant un tollé jusque dans son camp.Jean-Frédéric Poisson, président du parti chrétien-démocrate et député LR des Yvelines, a lui choisi Valeurs Actuelles le 17 septembre pour annoncer qu'il se présentait à la primaire. Il représentera le Parti chrétien démocrate de Christine Boutin. Enfin, dernière candidature en date : Hervé Mariton, député LR de la Drôme, qui l'a officialisée dans un entretien au Figaro le 21 septembre, espérant être "la bonne surprise" de cette primaire.
Du côté des candidats putatifs cette fois, Nathalie Kosciusko-Morizet devrait aussi concourir. Europe 1 a affirmé le 26 mai 2015 qu'elle avait bel et bien l'intention de se lancer. Sa candidature a même été annoncée sur France Inter par... le maire de Londres Boris Johnson, qui l'avait croisée en coulisses en septembre 2015. Le 29 septembre 2015, l'Express révélait qu'elle levait des fonds pour préparer sa campagne à venir. A droite, notons également Bruno Le Maire, qui n'a pas encore dévoilé ses intentions, est lui aussi devenu un concurrent sérieux avec les 30 % obtenus le 30 novembre 2014 face à Nicolas Sarkozy. Il a demandé début mars 2015 aux journalistes qui l'interrogeaient sur une éventuelle candidature "d'attendre un peu". Sa candidature aux primaires pourrait être annoncée début 2016. queLaurent Wauquiez, bombardé par Nicolas Sarkozy à la direction des Républicains n'exclut rien. Plombé par les affaires, Jean-François Copé est pour l'instant "out" mais il attendrait son heure. Le 3 septembre 2015, Le Point indiquait que le député-maire de Meaux évoquait sa candidature devant ses proches et se montrait même optimiste "si les circonstances le permettent". Des candidats du centre pourraient venir s'ajouter à la liste, la primaire se voulant ouverte à l'UDI notamment.
- Une primaire ouverte au centre sera organisée les 20 et 27 novembre 2016, les candidats devront tous être déclarés le 9 septembre 2016 et bénéficier du soutien de 20 parlementaires, 2 500 adhérents et 250 élus pour participer. Pour participer à la primaire, le président des Républicains devra démissionner de ses fonctions. Le candidat choisi à la primaire deviendra le chef du parti selon les règles fixées. La liste des prétendants n'est pas encore complète, mais beaucoup ont déjà pris position.
HOLLANDE, VALLS : LES CANDIDATS DU PS
- CONTEXTE - Au Parti socialiste, la situation est suspendue au choix de François Hollande, qui sera peut être contraint au retrait, si sa popularité ne se redresse pas en 2015, année d'élections, et surtout si les résultats économiques restent absents lors de la seconde partie de son quinquennat. Après avoir battu des records d'impopularité, le chef de l'Etat a vu sa cote se redresser de manière spectaculaire à la faveur de sa gestion des attentats qui ont frappé le pays début 2015 avant de rechuter lourdement. Et c'est toute la gauche qui souffre, avec lui, d'un rejet important des Français.
François Hollande a plusieurs fois indiqué qu'il ne serait candidat en 2017 que si le chômage baissait d'ici là. Un engagement réitéré le 27 juillet 2015, lors d'un rendez-vous annuel avec la presse. Le chef de l'Etat tente désormais de défendre son bilan. Il a semblé, avant la période des fêtes de 2014 et depuis la rentrée de janvier 2015, se lancer dans une vaste campagne de communication. Visites de terrain, parfois surprises, voeux combatifs à la télévision, interview radiophonique exceptionnelle, confession sur ses "erreurs", documentaire "en coulisses"... François Hollande semble placer l'année sous le signe de la reconquête, ce qui lui vaut des accusations de faire campagne aux frais de l'Elysée. Sans annoncer de nouvelle réforme d'ampleur, il a entamé une séquence d'explication voire de promotion de celles réalisées, n'échappant pas au passage obligé de l'autocritique, notamment sur sa politique contre le chômage.
Si le président sortant est candidat à la présidentielle, le PS pourrait automatiquement marcher derrière lui. Mais il pourrait aussi se diviser et exiger la mise en place d'une primaire, comme en 2011. Hollande fait d'ailleurs toujours face à une fronde d'anciens ministres et d'une poignée de députés de sa majorité (malgré un congrès du PS qui semble avoir redonné une légitimité à la ligne suivie). Plusieurs personnalités, y compris au sein du gouvernement, se sont d'ores et déjà prononcées pour une primaire, avec ou sans lui. On le sait, les rivaux déclarés ou non du président sortant sont nombreux. Alors que Ségolène Royal et Laurent Fabius semblent se placer hors du jeu, c'est bien Manuel Valls qui est le favori des sondages à moins de 2 ans de l'élection. Le Premier ministre a d'ores et déjà indiqué qu'il se rangerait derrière François Hollande, "candidat naturel" pour 2017. Mais un cas de force majeure peut encore le pousser à se lancer dans la course et certains socialistes semblent déjà certains qu'il sera candidat, à la suite d'un abandon de François Hollande. Martine Aubry, qui a déjà émis des déclarations peu amènes sur la politique du gouvernement avant de se rallier à la motion A pour le congrès du PS en juin 2015, reste aussi une prétendante potentielle sérieuse. Mais elle est bousculée dans la fédération du Nord, puissante division du PS, qui semble lui échapper après le congrès et avant les régionales.
Quoiqu'il en soit, l'aile gauche du PS se cherche un leader. Sur les rangs, le député de la Nièvre Christian Paul, désigné chef des frondeurs récemment (et premier signataire de la motion B, vaincue lors du congrès de juin 2015) mais aussi Benoît Hamon, qui a repris sa liberté et entend bien l'exploiter. D'aucuns prédisent aussi un retour d'Arnaud Montebourg, qui a claqué la porte du gouvernement et reste pour l'instant en retrait de la politique (il est entré au conseil d'administration d'Habitat). Ce dernier s'est rappelé au bon souvenir des socialistes en publiant une tribune assassine contre la politique du gouvernement avec le banquier Matthieu Pigasse, le dimanche 7 juin 2015, puis lors de sa traditionnelle "fête de la rose" à la rentrée. Mais sur RTL le 18 juin 2015, il a nié avoir l'intention d'être candidat à la présidentielle. Il venait présenter un nouveau projet de défense du "Made in France", intitulé "Vive la France" et monté avec le député UDI Yves Jégo.
L'option Dominique Strauss-Kahn est enfin de plus en plus évoquée. L'ancien directeur du FMI, blanchi dans l'affaire du Carlton de Lille en juin 2015, la dernière le visant, est désormais débarrassé de ses ennuis avec la justice. Il s'est même permis une entrée fracassante sur Twitter peu après la fin du procès ainsi que des conseils sur le crise grecque. Les sondages frémissent. Mais le scénario d'un retour semble peu envisageable, comme il l'a admis lors d'une réunion informelle avec des blogueurs à la rentrée 2015 : il faudra d'abord que DSK "le libertin" aux pratiques sexuelles un peu "rudes" comme il l'a admis lors du procès, regagne le crédit perdu auprès de l'opinion depuis l'affaire du Sofitel.
MARINE LE PEN : CANDIDATE DU FN
Reconduite par un plébiscite à la fin novembre 2014 à la tête du FN et auréolée de sa percée aux dernières élections, Marine Le Pensemblait lancée vers une qualification au second tour de la présidentielle en 2017. Les succès de son parti aux municipales puis aux européennes, au Sénat, et enfin aux départementales, où le Front national a démultiplié le nombre de ses élus (sans pourtant prendre un seul département), inquiètent ses adversaires au plus haut point. Il reste néanmoins pour Marine Le Pen a solder définitivement le cas "Jean-Marie Le Pen", définitivement exclu du FN en août 2015, après avoir multiplié les provocations, mettant à mal la stratégie de "dédiabolisation" entamée en 2011. Mais il faudra aussi passer les régionales sans prendre de (mauvais) coup, elle qui est candidate dans le Nord.
Le, ou plutôt la, candidat(e) du Front national pour l'élection présidentielle de 2017 est néanmoins d'ores et déjà connu(e) : rien ne semble pouvoir aujourd'hui arrêter Marine Le Pen dans sa route vers la présidentielle et elle a elle-même admis que sa campagne des régionales était un avant goût de la présidentielle. La présidente du FN, réélue à la tête de son parti le 30 novembre 2014 avec 100% des voix, est parvenue à réorienter la ligne en s'adressant au "peuple" que la gauche socialiste aurait abandonné. Surfant sur les peurs des Français (l'immigration, les effets néfastes de l'Union européenne, le déclassement de la France), elle séduit d'ores et déjà avec un programme simple, en cours de rodage néanmoins, comprenant la sortie de l'euro, la réduction drastique de l'immigration, la priorité aux Français dans les prestations et la santé ou encore la tolérance zéro sur la sécurité.
BAYROU, MORIN : LES CANDIDATS DU CENTRE
Au centre de l'échiquier politique, la situation des candidatures semble encore des plus floues. Le président du MoDem, François Bayrou, pourrait se présenter à l'élection. Dans une interview mi-juillet 2015 à Valeurs Actuelles, il se voyait d'ailleurs comme "l'un des quatre qui peuvent gagner" en 2017. Il est a priori exclu qu'il participe à la primaire de la droite et du centre organisée par l'UMP tant la rupture avec le parti de Nicolas Sarkozy est importante et tant il exècre ce type de compétition, donnant selon lui "la prime aux grandes gueules" et "auix plus radicaux".
Mais après avoir appelé à voter François Hollande avant le second tour en 2012, il pourrait mener à bien une nouvelle alliance en 2017. On le sait : le maire de Pau est très proche de celui de Bordeaux, Alain Juppé. Les deux hommes s'apprécieraient tant qu'un ralliement de François Bayrou à la candidature de Juppé, voire d'un ticket commun du patron du MoDem avec le candidat UMP est envisagé. Mais il faudra pour ce faire qu'Alain Juppé remporte la primaire à laquelle il participera de son côté. Le 11 octobre 2015, dans le "Grand Rendez-vous" Europe 1, iTélé, Le Monde, François Bayrou appelait même de ses voeux un rapprochement entre Juppé et Fillon, qu'il pourrait soutenir le cas échéant. En cas de victoire d'un autre candidat de droite, François Bayrou pourrait de nouveau concourir et devenir le "doyen de l'élection", celui qui a le plus participé à la présidentielle parmi les candidats en lice.
Dans la toute nouvelle formation politique de l'UDI (Union des Démocrates et indépendants), la retraite de Jean-Louis Borloo pour des raisons de santé a laissé un vide. Après une séquence de querelles fortes entre les différentes composantes de ce mouvement (Rama Yade s'est accrochée avec Laurent Hénard pour le leadership du Parti radical. Hervé Morin, du Nouveau centre, a accepté de mauvais gré la victoire de Jean-Christophe Lagarde qui a pris la présidence de l'UDI en novembre 2014), les départementales ont semble-t-il acté un rapprochement durable avec l'UMP. Mais le parti s'est montré particulièrement agacé par l'hégémonie de son partenaire, devenu Les Républicains, à l'approche des régionales. La participation de l'UDI à une primaire ouverte avec la droite est donc envisageable, mais encore incertaine. Elle dépendra certainement d'un accord avantageux pour les législatives qui suivront. Affaire à suivre.
DUFLOT, MÉLENCHON : LES AUTRES CANDIDATS
Chez les Verts, Cécile Duflot a indiqué, dans Libération en septembre 2015, qu'évidemment elle se "préparait" à la présidentielle de 2015 en remettant un couche dans le JDD quelques jours plus tard. Après les errements des dernières élections présidentielles (Mamère, Lipietz, Voynet, Joly), la candidature de l'ancienne ministre du Logement sortie du gouvernement avec pertes et fracas dès le printemps 2014, semble inévitable. Cécile Duflot tente d'imposer son leadership aux écolos (elle a pris la co-présidence du groupe à l'Assemblée début octobre 2015) avec une ligne anti-gouvernementale que tous ne partagent pas. Placé, de Rugy puis Pompili ont claqué successivement la porte du parti en 2015 et créé leur propre structure, plus proche d'une alliance avec le PS. EELV est traversé par de profondes divisions dans la préparation des régionales, où les écologistes ont été jusqu'à s'allier avec le Front de gauche dans plusieurs régions. Fin mai 2015, Cécile Duflot rompait pourtant sèchement avec Jean-Luc Mélenchon dans une tribune...
Au Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon semble toujours sur les rangs malgré un léger coup de blues après des européennes calamiteuses et les départementales. Restera pour lui à convaincre le Parti communiste de resigner avec lui en 2017, alors que les tensions avec le parti de Pierre Laurent sont importantes. A l'extrême gauche, Philippe Poutou, démissionnaire de la direction du NPA, ne semble pas prêt à repartir au combat. Olivier Besancenot, toujours invité sur les plateaux de télévision, pourrait reprendre le flambeau, malgré sa volonté manifeste de rester en dehors de cette élection.
Reste à droite la candidature de Nicolas Dupont-Aignan, ancien député UMP et fondateur de Debout la République qui pourrait tenter une troisième candidature à l'élection suprême. Il a déjà indiqué qu'il ne participerait pas à la primaire de la droite. Jacques Attali, qui a livré à la rentrée 2015 un livre programme pour les candidats à la présidentielle 2017, a affirmé au détour d'une interview qu'il n'excluait pas de se présenter lui-même. On ne connait pas encore les intentions de Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès) et de Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière). Des candidatures issues du Parti ouvrier indépendant et de Chasse, pêche, nature et tradition, si elles n'ont pas été concrétisées en 2012, sont toujours possibles en 2017.
ELECTION PRÉSIDENTIELLE : LES RÈGLES DU SCRUTIN
L'élection présidentielle est une élection au suffrage universel direct depuis 1965 en France. Cette date ne correspond cependant pas la première élection présidentielle de la Ve République, puisqu'en 1958, le Général de Gaulle était le dernier président de la République à être élu au suffrage indirect. Les articles 6, 7 et 58 de la Constitution française fixent les modalités de ce scrutin clé, détaillées par une loi de 1962, l'article LO-127 du code électoral et une loi d'avril 2011 abaissant à 18 ans l'âge minimum de candidature au lieu de 23 auparavant. Depuis 2000 et l'introduction du quinquennat, l'élection présidentielle élit le président de la République pour une durée de 5 ans contre 7 auparavant. Depuis la révision constitutionnelle de 2008, le président ne peut pas être élu plus de deux fois consécutivement.
Dans les règles, l'élection présidentielle est une élection au "suffrage universel uninominal direct". Tous les électeurs de nationalité française, de plus de 18 ans, inscrits sur les listes électorales avant le 31 décembre de l'année précédant l'élection et jouissant de tous leurs droits civils et politiques sont invités à y participer. Les mêmes obligations s'imposent à ceux qui veulent être candidats. Mais ils doivent en sus avoir obtenu 500 "parrainages" d'élus (maires) sur les deux tiers du territoire, publier une déclaration de situation patrimoniale et posséder un compte de campagne. De nombreuses règles s'imposent aussi à eux, notamment quant au financement de leur campagne, qui ne doit pas dépasser un plafond de 16,851 millions d'euros. Ces règles sont contrôlées par le Conseil constitutionnel (gestion des candidatures, publication de la liste des candidats, proclamation des résultats et de l'identité de l'élu le cas échéant au JO) et la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (surveillance des comptes de campagne, validation du remboursement d'une partie des frais par l'Etat le cas échéant sous certaines conditions).
RÉSULTAT DE LA PRÉSIDENTIELLE : CE QU'IL FAUT SAVOIR
C'est le candidat ayant obtenu la majorité absolue (50 % des voix ou plus) au premier tour qui remporte l'élection présidentielle. Si aucun candidat n'obtient cette majorité, une nouvelle élection est organisée à la majorité simple. Peuvent alors participer au second tour les deux candidats arrivés en tête au premier tour. Le résultat de la présidentielle est proclamé par le Conseil constitutionnel avant communication des résultats par le ministère de l'Intérieur, mais les premières estimations des instituts de sondages sont autorisés à partir de 20 heures, quand l'ensemble des bureaux de vote ont été fermés à travers la France. Le but de cet embargo jusqu'à 20 heures : ne pas influencer les derniers votants qui pourraient modifier leur choix dans l'isoloir en fonction des premières estimations livrées.
La règle concernant la publication des résultats de la présidentielle est de plus en plus mise à mal avec le développement d'Internet et des réseaux sociaux. En France en effet, tous les bureaux de vote ne ferment pas à la même heure, certains étant ouverts jusqu'à 18 heures, d'autres à 19 heures et les derniers enfin, dans les grandes villes, jusqu'à 20 heures. Dès 18 heures, des estimations circulent donc dans les rédactions et fuitent parfois dans les médias étrangers, notamment en Belgique, sur des sites qui ne sont pas soumis à la législation française. Le résultat de la présidentielle 2012 avait fait l'objet de nombreux messages codés sur le réseau social Twitter. De quoi amener les autorités à réfléchir à de nouvelles règles ou à un horaire de fermeture commun des bureaux de vote.
Le résultat de l'élection présidentielle de 2012 était le suivant : PREMIER TOUR - François Hollande (PS) : 28,63 % ; Nicolas Sarkozy (UMP) : 27,18 % ; Marine Le Pen (FN) : 17,90 % ; Jean-Luc Mélenchon (FG) : 11,10 % ; François Bayrou (MoDem) : 9,13 % ; Eva Joly (EELV) : 2,31 % ; Nicolas Dupont-Aignan (DLR) : 1,79 % ; Philippe Poutou (NPA) : 1,15 % ; Nathalie Arthaud (LO) : 0,56 % ; Jacques Cheminade (Solidarité et progrès) : 0,25 % ; Abstention : 20,52 %. SECOND TOUR - François Hollande (PS) : 51,64 % ; Nicolas Sarkozy (UMP) : 48,36 % ; Abstention : 19,65 %.LES RÉSULTATS DE LA PRÉSIDENTIELLE PAR COMMUNE
Résultats de la présidentielle 2012 dans les 50 premières villes de France
LES RÉSULTATS DE LA PRÉSIDENTIELLE PAR DÉPARTEMENT
Résultats de la présidentielle 2012 dans les départements
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