à lire sur Le Monde.fr , mardi 27 octobre 2015

                                  

MARDI 27 OCTOBRE 2015

			Les émeutes de 2005 racontées par quatre témoins   Maire, policier, éducateur de rue ou mère de famille, ils nous livrent aujourd’hui leur témoignage sur les trois semaines qui ont secoué Clichy-Sous-Bois.
			« Air Cocaïne » : les deux pilotes français condamnés ont fui la République dominicaine   Condamnés à vingt ans de prison, mais pas incarcérés, ils ont regagné la France samedi alors qu’ils avaient interdiction de quitter le territoire.
			Aux confins de l’Afghanistan et du Pakistan, les secours s’organisent après le séisme   Une secousse de magnitude 7,5 a tué au moins 300 personnes lundi : un bilan qui devrait s’aggraver à mesure que les secours progressent.
			Les aspirants médecins préfèrent l’ophtalmologie   La médecine générale est bonne dernière dans le choix des internes, pointe une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.
			La guerre à Damas vue d’un drone russe   Des journalistes russes « embedded » avec leurs troupes en Syrie diffusent des séquences de la bataille de Jobar comme s’il s’agissait d’un clip ou d’un jeu vidéo.
			Manuel Valls en banlieue : des annonces au goût de déjà-vu   Les annonces majeures du premier ministre à destination des quartiers « prioritaires » sont en réalité pour la plupart déjà en cours.

	En images   Automne 2005, les banlieues s’enflamment Octobre 2005. Pendant vingt et un jours, plusieurs quartiers de banlieue de France s’enflamment. A l’origine de ces émeutes, la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, le 27 octobre 2005, alors qu’ils tentaient de fuir la police à Clichy-sous-Bois.   Afghanistan : le journal télévisé interrompu par le séisme   Irak : images de l’opération de libération de 70 captifs de l’EI   Migrants : 100 000 places d'accueil supplémentaires dans les Balkans et en Grèce   Tel-Aviv : une grue soufflée par les vents violents

	Et aussi
			Les Français ont de moins en moins d’appétit pour la viande   Si la consommation de viande diminue en France et en Europe, elle augmente toutefois au niveau mondial, tirée par les pays émergents.
			23 800 demandeurs d’emploi en moins en septembre   Fin septembre, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans activité et tenus de rechercher un emploi) a baissé de 0,7 % par rapport au mois précédent. Il s’établit à 3 547 800.
			Tony Meilhon condamné à la prison à vie dans l’affaire Lætitia Perrais   Le corps de cette jeune femme de 18 ans avait été découvert près de Pornic, en Loire-Atlantique, en 2011.
| LE JOURNAL DATÉ DU 27 OCTOBRE     « Le Bouton de nacre » : le Chili, cet archipel mémoriel   Patricio Guzman filme avec brio l’histoire de son pays, dans toute sa violence et sa poésie.  Lire le journal
			Un navire américain dans les îles Spratleys, revendiquées par la Chine   Le USS « Lassen » s’est approché mardi d’îlots artificiels dont Pékin accélère la construction en mer de Chine, revendiquant une souveraineté sur les eaux environnantes.
			En Turquie, nouveau coup de filet contre l’Etat islamique   Une trentaine de personnes soupçonnées d’appartenir au groupe djihadiste ont été arrêtées dans la ville de Konya, au centre du pays.
			Accident de car : un élément métallique a « perforé » un réservoir, provoquant l’incendie   Le procureur de la République de Libourne a détaillé lundi les premiers éléments de l’enquête et annoncé l’ouverture prochaine d’une information judiciaire.

La filière viande réplique au rapport de l'OMS L'étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) classant la viande transformée dans la catégorie des agents "cancérogènes pour l'homme" et lesviandes rouges dans celle des "probablement cancérogènes", suscite l'ire de la filière viande dans le monde. Publié lundi dans The Lancet Oncology, le rapport, fondé sur plus de 800 études, a fait vivement réagir une filière déjà accusée de favoriser le réchauffement climatique. Pour l'Institut nord-américain de la viande, qui représente l'interprofession du secteur, "il est clair" que de "nombreux" auteurs de l'évaluation "ont trituré les données pour obtenir un résultat bien précis". La FNSEA, premier producteur européen de viande bovine et premier syndicat agricole français, relève que même si "la consommation excessive de viande n'est certainement pas à promouvoir", il est possible de "se faire plaisir et d'avoir un équilibre nutritionnel" en combinant viande et légumes. Les associations végétariennes saluent, elles, la décision de l'OMS, qui "conforte" d'autres études comme celles du World Cancer Research Fund. "Les régimes végétariens et végétaliens (...) permettent de prévenir bon nombre de pathologies de civilisation telles que l'obésité, les maladies cardio-vasculaires, le diabète de type 2 ou l'hypercholestérolémie", souligne l'Association végétarienne de France. Avec le classement de l'OMS, les charcuteries, le jambon, les saucisses, les lanières de bœuf séché ou encore les préparations à base de viande rejoignent le groupe du tabac ou de l'amiante, sans être toutefois aussi dangereux. Dans le monde, environ 34 000 morts par cancer seraient imputables chaque année à une alimentation riche en charcuteries, contre un million de morts liées au tabac, 600 000 à l'alcool et plus de 200 000 à la pollution atmosphérique.

L'ONU, soixante-dix ans d'échecs et de succès Soixante-dix ans, déjà. En octobre 1945, sur les ruines encore fumantes de la seconde guerre mondiale, naissait l'Organisation des Nations unies ; une entité censée "non pas mener l'humanité vers le paradis, mais la sauver de l'enfer", selon le mot du diplomate suédois Dag Hammarskjöld. Depuis sa fondation, l'ONU, héritière de la défunte et inopérante Société des nations, a traversé des périodes de ténèbres. Parmi ses échecs les plus retentissants : le génocide rwandais (1994), le massacre de Srebrenica (1995), le conflit israélo-palestinien, la guerre civile en Syrie ou, plus récemment, la crise des réfugiés. En dépit de ces revers, et du manque de démocratie qui lui est reproché eu égard au droit de veto dont disposent exclusivement les cinq membres du Conseil de sécurité, elle a aussi connu des succès indéniables : grâce à elle, la guerre froide ne s'est jamais réchauffée jusqu'au point de fusion ; elle a contribué à codifier le droit international – que ce soit par le truchement de la Déclaration universelle des droits de l'homme(1948) ou du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (1970) – et supervisé l'organisation d'élections historiques, comme la première élection présidentielle en Afghanistan, en 2004, égrène la BBC. Reste que l'institution onusienne, forte de 193 Etats membres, demeure un "tigre sans dents" en raison de son incapacité à se réformer, cingle la Deutsche Welle. Un point de vue partagé par Swissinfo.ch, pour qui elle a du mal à s'adapter à l'évolution du monde. Trop bureaucratique, trop prodigue (The Herald). Dans une tribune au Daily Star, Robert D. Watkins, coordonnateur résident de l'ONU au Bangladesh, estime toutefois qu'elle est nécessaire. Et de citer les paroles de son premier secrétaire général, le Norvégien Trygve Lie (1946-1952) : "Notre organisation reflète les imperfections de notre époque, mais elle est aussi l'expression des forces les plus constructives de notre monde et un symbole d'espoir pour l'avenir."

Pologne : les conservateurs reviennent au pouvoir Les Polonais ont porté au pouvoir dimanche les conservateurs catholiques eurosceptiques. Le parti Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski a obtenu la majorité absolue aux élections législatives, avec 38 % des voix, soit 238 sièges sur 460 au Parlement. Les vainqueurs, qui ont prôné "le bon changement" après huit ans de gouvernement par les libéraux centristes de la Plate-forme civique (PO), ont surfé sur une vague de promesses populistes et la peur de l'arrivée massive de réfugiés. La PO a obtenu 23,4 % des voix, soit 135 sièges. Le mouvement antisystème du rockeur Pawel Kukiz arrive troisième avec 44 sièges, devant le parti néo-libéral Nowoczesna (24) et le parti paysan PSL (18). Quant à la gauche, elle est évincée du futur Parlement pour n'avoir pas atteint les seuils d'éligibilité, une première depuis la chute du régime communiste, en 1989. La victoire du PiS augure d'un rapprochement de Varsovie avec la Hongrie et la Slovaquie dans leur opposition à la répartition des migrants dans les différents Etats de l'Union européenne. Les divisions sur cette épineuse question risquent ainsi de s'accentuer au sein de l'UE. D'autres critiques avaient dit craindre que le PiS, proche de l'Eglise catholique sur la plupart des questions de société, ne durcisse les conditions d'accès à l'avortement en vigueur et ne rende plus difficile la fécondation in vitro, tout en renforçant la place du catéchisme dans l'éducation. C'est la première fois dans l'histoire post-communiste de la Pologne qu'un seul parti gouverne ce pays de 38 millions d'habitants, membre de l'UE et de l'OTAN et devenu un poids lourd économique en Europe orientale.

Pologne : les conservateurs reviennent au pouvoir

Avant même la tenue du scrutin présidentiel d'hier, il flottait sur la Côte d'Ivoire un parfum de certitude. Comme si la victoire du président sortant, Alassane Dramane Ouattara (ADO), 73 ans, était déjà acquise dans l'esprit d'une population encore hantée par le spectre de la crise post-électorale de 2010-2011 (près de 3 000 morts, selon l'ONU). Le slogan d'"ADO", "un coup K.-O.", se vérifiera-t-il ? Les résultats devraient être connus en début de semaine. S'il décroche un nouveau mandat de cinq ans, comme le pense l'ensemble des observateurs, sa victoire aura été acquise grâce à une machine bien huilée lui donnant un net avantage sur ses six rivaux. Lancée le 9 octobre, la campagne électorale n'a pas suscité l'enthousiasme de la population. Le Pays en donnait les raisons, il y a quelques jours : l'appel au boycott d'une partie de l'opposition et le désistement de certains candidats, mais aussi la désintégration du Front populaire ivoirien et l'absence de ses figures historiques tels Laurent Gbagbo (incarcéré par la Cour pénale internationale), Simone Gbagbo et Charles Blé Goudé. Afrik.com évoquait de son côté le désintérêt de la jeunesse, lasse d'être exclue d'un système qui ne se sert d'elle qu'à des fins électoralistes. Pour Le Patriote, qui appelait ouvertement à soutenir Alassane Ouattara, celui-ci méritait sans conteste de prolonger son bail à la tête du pays. Il louait ainsi son "réformisme hors pair" – meilleur accès à l'eau potable et à l'électricité, réorganisation de l'armée, décrispation du climat sociopolitique... – grâce auquel "la nation tend joyeusement et sereinement les bras vers l'émergence". Quartz ne nie pas ses succès, notamment économiques, mais n'est pas dupe de la stratégie mise en place pour y parvenir ; une stratégie calquée sur celle du "père de l'indépendance", Félix Houphouët-Boigny, passé maître en son temps dans l'art de coopter ses rivaux pour mieux les neutraliser...