| Hadrien Mathoux Rédacteur en chef politique Le trumpisme est-il mondial ?
La grande affaire politique de la semaine ne s'est pas produite dans les frontières de l'Hexagone : il s'agit bien sûr de la victoire écrasante de Donald Trump lors de l'élection présidentielle américaine. L'événement fait partie de ceux qui, par leur ampleur, transcendent les distances, et s'impose dans la discussion nationale de toutes les grandes démocraties.
Faut-il tirer des leçons françaises du triomphe du trumpisme, et symétriquement de l'échec des démocrates à conserver le pouvoir ? La classe politique tricolore n'hésite pas une seule seconde : la France insoumise voit dans la timidité de Kamala Harris au sujet de Gaza la clef de sa défaite ; symétriquement, le Rassemblement national se réjouit discrètement de ce qui lui semble annoncer son imminente accession au pouvoir.
Même si c'est un sport à la mode, il faut pourtant se méfier des comparaisons internationales de ce type. Outre les différences de système électoral, les Etats-Unis offrent le spectacle d'une scène politique dont les clivages peuvent se rapprocher (inflation, immigration) mais le plus souvent s'éloigner des débats français : outre-Atlantique, il est tout à fait légitime de débattre de l'interdiction de l'avortement ou de mesures spécifiquement destinées à certains groupes ethniques, tandis qu'une restriction du port d'armes à feu ou la mise en place d'un embryon de Sécurité sociale apparaissent comme de pures chimères. Contredisons pour une fois Régis Debray : nous ne sommes pas (encore) devenus Américains. Twitter @hadrienmathoux
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