Le 7-octobre et le devoir de la presse
« Crimes israéliens, complicité occidentale » : c’est avec ce titre que Mediapart a fait sa une lundi, après les frappes au Liban succédant au massacre de Gaza, lui-même en réplique aux attaques criminelles menées par le Hamas et les groupes armés palestiniens il y a un an. La passivité coupable des pays européens et des États-Unis est aussi celle de la couverture médiatique dominante.
Trop souvent, les voix palestiniennes, ou même arabes, sont invisibles, silenciées. Toute parole de soutien aux habitant·es de Gaza ou de Cisjordanie est disqualifiée, ou perçue comme suspecte. D’être de « parti pris », voire, pire, d’être antisémite. L’accusation est grave dans le contexte inquiétant de recrudescence d’actes antisémites.
La vigilance nécessaire, indispensable, face à l’antisémitisme s’est trop souvent accompagnée d’une chasse aux sorcières visant à imposer un récit, celui du gouvernement d’extrême droite de Benjamin Netanyahou. Un récit facilité par l’interdiction faite par le pouvoir israélien aux journalistes étrangers d’entrer dans Gaza pour documenter l’effacement méthodique de ce territoire et de sa population.
Face aux machines de propagande, aux manipulations et aux intimidations, Mediapart n’a comme seule réponse que le journalisme : rester au plus près du terrain et publier des reportages en Cisjordanie, au Liban, en Israël ou en Égypte ; continuer à vouloir décrypter le moment par des entretiens ; échanger et faire connaître des voix éloignées des folies actuelles, comme lors de notre émission spéciale de mercredi, lucidement intitulée : « Guerre totale, tragédie sans fin ». |
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