La guerre en Ukraine a éclipsé dans l'actualité la poursuite des combats contre les djihadistes de Daech (l'ex « Califat » ou « État islamique » ). En Irak, trois parachutistes français ont trouvé la mort au mois d'août, relève Vincent Hervouët dans son éditorial d'Europe 1 (30 août, en lien ci-dessous). Lundi dernier, 28 août, un parachutiste de l'armée de l'air, le sergent Nicolas Mazier (en photo), est tombé sous le feu de l'ennemi alors que son unité appuyait une unité irakienne en opération antiterroriste dans le désert d'al-Aïth, frontalier de la province de Kirkouk. Avant lui, deux autres soldats français avaient perdu la vie en Irak au mois d'août, le sergent Baptiste Gauchot, du 19e Régiment du Génie, mort dans un accident de circulation le 18 août, et l'adjudant Nicolas Latourte, du 6e Régiment du Génie, mortellement blessé le dimanche 20 août alors qu'il participait à une mission de formation de l'armée irakienne. Quelque 600 militaires français sont déployés dans la région dans le cadre de l'opération Chammal, le volet français de la coalition internationale Inherent Resolve créée en juin 2014 contre l'État islamique (EI). Celle-ci rassemble théoriquement 80 pays et 5 organisations internationales mais, concrètement, n'engage plus que des Américains et des Français. Elle a mis fin au « Califat » autoproclamé de l'EI mais sans venir à bout de ses djihadistes dont les groupes se reconstituent sans cesse.
Le sergent Nicolas Mazier et ses camarades ont donné leur vie en Irak pour nous défendre. Car, rappelons-le, c'est au nom de l'État islamique et à son instigation qu'ont été perpétrés les attentats les plus sanglants de l'histoire de France, ceux de Paris, le 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts et 581 blessés physiquement et 1 245 blessés psychiquement, et l'attentat au camion bélier de Nice, le 14 juillet 2016, qui a fait 86 morts (dont 10 enfants et adolescents) et plus de 400 blessés (mais au total près de 2 500 victimes ont été reconnues comme pouvant bénéficier d'une indemnisation). C'est en France que l'État islamique a fait le plus de victimes en dehors du monde musulman. On ne saurait l'oublier alors que la guerre continue en Irak et en Syrie.
Chammal est le volet français de l'opération contre le terrorisme menée par les Américains depuis juin 2014, presque 10 ans ! Elle consiste essentiellement en soutien aérien et en conseil aux forces irakiennes. Mais au sein de l'opération Chammal, la task force Hydra engage nos commandos des forces spéciales « là où les Américains ne mettent plus les pieds », souligne Vincent Hervouët. Le sergent Mazier est mort dans une embuscade tendue à une mission de reconnaissance que les Français menaient avec des soldats irakiens au nord de Bagdad, dans un bastion sunnite. Quatre autres soldats français et trois Irakiens ont été blessés au cours de combats très durs qui ont duré plus de cinq heures. Dans un communiqué de l'Élysée (29 août), le président de la République a fait part de sa « très vive émotion » devant la mort du sergent Nicolas Mazier et les blessures des quatre autres militaires.
Daech est loin d'être éliminé : selon un rapport de l'ONU publié en juillet, « la structure principale de Daech persiste et continue de compter de 5 000 à 7 000 membres en Irak et en République arabe syrienne, dont la plupart sont des combattants ». Dans un entretien téléphonique, le 29 août, avec le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, Emmanuel Macron a réitéré « l'engagement de la France à poursuivre la lutte contre Daech, son engagement résolu dans le cadre de la coalition internationale, aux côtés du gouvernement irakien, du gouvernement régional du Kurdistan d'Irak et des Forces démocratiques syriennes, ainsi que son soutien aux populations irakiennes, notamment dans les zones libérées de Daech ».
Philippe Oswald
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