Comment tout cela a-t-il débuté ? Sans doute par des coups de fil qui ne m’étaient pas directement adressés, sur le téléphone fixe familial. De mémoire, il y a eu une invitation à une boum, un appel pour un devoir oublié… Après quelques secondes d’hésitation, je rectifiais : « Ce n’est pas moi : je suis son homonyme. » Nous avons le même prénom, le même nom et seulement quelques années d’écart. A la fin des années 90, nous partagions le même périmètre de vie, le même collège, le même médecin traitant, le même ophtalmo (qui a, un jour, failli verser mes résultats à son dossier médical). L’année de la seconde, la Région nous a confondus : mes chèques culture sont arrivés chez elle, si bien que ses parents ont dû les déposer chez moi. Sans se connaître, l’existence de l’une fait (un peu) partie de celle de l’autre. Au début de nos vies professionnelles, nos occurrences google se sont entremêlées. Nos e-mails étant similaires, elle a un jour reçu par erreur une réservation de billets, que les amis avec qui je partais en vacances devaient me transférer. « Par pitié, ne pars pas à sa place… », ont-ils imploré. Elle a promis qu’elle n’en ferait rien : « Passez-lui mon bonjour. » Depuis, j’ai régulièrement quelques menues nouvelles. Une amie, à la rentrée scolaire de son fils : « Fou, tu ne devineras jamais comment s’appelle la mère de son nouveau copain ! Comme toi, même orthographe. » Dernièrement, mon banquier s’est exclamé : « Mais vous n’avez pas déjà fait une demande identique ? » A quelques jours d’intervalle, nous avions toutes deux pris rendez-vous pour la même chose. Le sien est arrivé dans mes mails. Je n’ai pas à me plaindre : dans le (très bon) podcast CERNO, le reporter est allé interviewer l’homonyme de Jean-Thierry Mathurin qui raconte comment il a été arrêté par la police à la fin des années 80, alors persuadée qu’ils serraient-là le complice d’un des plus grands tueurs en série français... A l’avenir, je ne suis pas contre quelques trimestres de retraite que l’on se partagerait. A l’occasion, je peux généreusement lui déléguer la rédaction de cette newsletter. D’ailleurs, laquelle de nous a écrit celle-ci ? |
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