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lundi 29 novembre 2021

La santé avec la lettre alternatif bien-être - Qui a peur du variant Omicron ?

 

La santé

Chers amis,

Vous savez peut-être ce qu’est un réflexe conditionné :

« Réponse acquise et entretenue sous l'effet d'un premier stimulus auquel on associe un second stimulus, qui est ensuite substitué au premier et qui provoque alors la même réponse que le stimulus initial. », nous indique le Larousse[1].

La démonstration de ce réflexe par son découvreur Ivan Pavlov est assez célèbre : il avait associé un stimulus particulier (un bruit de clochette par exemple) au moment précis où il apportait de la nourriture à un chien.

Au bout d’un certain nombre de fois où il avait réalisé cette association du son et de l’apport de nourriture, Pavlov avait constaté qu’à la seule apparition du son mais sans l’apport de nourriture… le chien commençait à baver comme si on lui apportait effectivement à manger.

Nous sommes, tous autant que nous sommes, soumis par notre vécu, notre éducation, nos expériences, à de tels réflexes conditionnés, parfois sans nous en rendre compte : qui n’a jamais porté la main à son téléphone… en entendant une sonnerie de portable similaire à la sienne ?

C’est humain.

Nous sommes face au même phénomène, mais à l’échelle mondiale, avec le variant Omicron qui défraie la chronique depuis quelques jours.

Le réflexe conditionné créé par les variants

Voici la « Une » du Monde ce matin, sur son site :

J’ai retrouvé la « Une » du Monde de 16 mars 2020, à la veille de l’annonce du confinement par Emmanuel Macron en France :

Ce qu’il y a de bien, avec le Covid, c’est que les « Une » de journaux se répètent : elles sont recyclables. C’est très écologique !

Variant Alpha, puis variant Delta, et maintenant Omicron : nous voici « conditionnés » à l’échelle mondiale par chaque nouvelle apparition de variant Covid depuis bientôt deux ans, qui provoque exactement la même avalanche de réactions :

  • Les pays ferment leurs frontières avec le ou les pays « émetteurs » du nouveau variant ;
  • Les journaux relaient la grande peur (ils parlent de « préoccupation ») liée à ce variant ;
  • Les bourses dévissent.

Regardez ce qu’un investisseur de ma connaissance, Clément Bourdy, publiait ce week-end :

Vous le voyez, tous les grands les indices boursiers nationaux (c’est-à-dire regroupant les plus grandes entreprises de chaque pays) ont connu une baisse conséquente à l’annonce de l’arrivée sur la scène sanitaire du variant Omicron.

Évidemment, Omicron n’est pas le « 50ème variant »… mais ce commentaire ironique de Clément Bourdy met bien le doigt sur l’absurdité de ce réflexe conditionné lié à l’apparition de chaque nouveau variant « préoccupant » : tout le monde panique !

Mais y’a-t-il vraiment de quoi paniquer ?

La leçon n’est toujours pas apprise

Je vous l’ai écrit à plusieurs reprises : une mutation « réussie », pour un virus, consiste à être :

  • plus contagieux – afin de contaminer plus d’hôtes ;
  • moins dangereux – car un hôte malade voire mort… a moins de chances de diffuser le virus.

Tout laisse voir, pour le moment – mais j’admets qu’il est tôt, encore – qu’Omicron suit cette voie évolutive royale pour un virus.

Il est plus contagieux – les premiers cas détectés se multiplient depuis quelques heures en Europe – mais moins dangereux.

Les cas d’Afrique du sud, « berceau » d’Omicron, sont tous bénins[2] : en gros… « une grosse fatigue »[3] !

A noter que la moitié de ces « victimes » d’Omicron étaient vaccinées (alors que le taux de couverture vaccinale de ce pays n’est que de 25 % - j’y reviens dans un instant).

Tout cela justifie-t-il le nouvel épisode anxiogène au début duquel nous assistons en cette fin novembre ?

Évidemment pas : gouvernements et médias se focalisent uniquement sur le premier critère évolutif du variant : il est plus contagieux.

Mais ils ignorent totalement le corollaire de ce critère : il est moins dangereux.

Est-ce par ignorance ? Certainement pas. À l’OMS, on est au courant des « trajectoires évolutives » des virus qui tendent à les faire devenir « courants » mais inoffensifs.

Et le Covid est candidat à devenir un virus installé, mais effectivement bénin.

Alors, est-ce par prudence ? Peut-être – et sur ce point je leur donne raison : seul le temps nous renseignera sur le danger réel que représente Omicron.

Mais pour l’instant on ne peut pas vraiment dire qu’il soit inquiétant.

Rien, en tout cas, ne justifie cette panique complaisamment entretenue par les médias, rien si ce n’est… le réflexe conditionné d’une part (le souvenir encore vivace de la toute première vague), et le « coup de semonce » vaccinal qu’Omicron permet opportunément.

Qui avait raison ?

Chacun voit midi à sa porte, avec le Covid.

Des premiers commentateurs ont jugé bon de considérer que l’apparition d’Omicron était causée par le taux de couverture vaccinale de l’Afrique du Sud, qui est de 24,1 %[4].

Ce taux est faible, c’est vrai.

Mais il représente plus de 14 millions de personnes.

Or, généticiens et épidémiologistes nous avaient prévenu : le risque, avec les vaccins à ARN, est celui de la recombinaison virale. C’est-à-dire le risque que le matériel génétique viral du vaccin « rencontre » celui d’une souche circulante et crée un nouveau variant.

Ce risque est estimé à un sur un million, ce qui paraît faible.

Mais comme 3,3 milliards de personnes ont été vaccinées en même temps, eh bien le calcul est vite fait : dans un pays comme l’Afrique du Sud, pays très peuplé, avec 14 millions de vaccinés, cela représente… 14 fois plus de risques de voir un variant apparaître !

Ce qui plaide pour cette explication selon moi, c’est que le variant Omicron « échappe » à l’immunité temporaire conférée par le vaccin (qui est de 6 mois, vous le savez, ce qui « justifie » la 3ème dose).

Les défenseurs de la vaccination à tours de bras verront dans l’apparition d’Omicron un nouvel argument pour vacciner encore plus (bien que les vaccins, à l’efficacité faible et temporaire, visent une souche du Covid qui ne circule plus !)… et les autres – comme moi – une raison supplémentaire de cesser cette aberration : on ne vaccine pas massivement en pleine épidémie… surtout si ledit vaccin n’empêche pas la transmission du virus !

Bref, ce n’est pas Omicron qu’il faut craindre : c’est ce que vont en faire les promoteurs d’une politique sanitaire dépourvue de bon sens.

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet

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