"Tu vaux rien, t'es moche, t'es grosse, on t'aime pas. Tout le monde te déteste, tout le monde te hait." Voici, entre autres, ce que Dinah a subi avant de mettre fin à ses jours le 5 octobre.
Rayan, son frère, la décrit comme "une fille comme les autres." Elle a sa bande de copines, ses habitudes au collège… Puis, il remarque un changement : elle se confie moins, elle se renferme... "C'est là qu'elle a montré à ma mère les messages qu'elle recevait". Dinah est harcelée par un groupe de filles sur WhatsApp.
Puis les choses s'aggravent encore après que Dinah se confie sur son homosexualité. "On a appris que ça ne se limitait pas à ce groupe de filles, c'étaient des personnes du collège, de sa classe, des garçons qui lui faisaient des remarques, qui la bousculaient, qui renversaient son sac."
Inquiète, la mère de Dinah contacte plusieurs fois le collège, en vain. Après une première tentative de suicide, Dinah parvient malgré tout à s'accrocher et à passer le brevet.
Au lycée, les choses semblent se calmer un temps. Mais un jour, elle se retrouve face à trois de ses ses harceleuses à la cantine. Dès lors, elle n'y déjeune plus, préférant rester devant le lycée. Sa détresse ressurgit. "J'aimerais comprendre ce qui pousse des adolescents à s'acharner sur la même personne." déplore son frère.
Le 5 octobre, Dinah est retrouvée pendue dans sa chambre. "On a déshumanisé ma sœur, on lui a fait croire qu'elle ne valait rien, qu'elle n'allait rien faire de sa vie, qu'elle ne deviendrait personne." Aujourd'hui, Rayan a un message pour les victimes : "Que tous ceux qui se font harceler sachent qu'ils peuvent en parler, qu'il y a des numéros, que des personnes sont là pour les écouter."
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