LA PSYCHOLOGIE DES FOULES
Gustave Le Bon (1841-1931).
Ce sont toutes ces foules surexcitées par les discours mirontons d’agitateurs zébulons de nos temps incertains qui m’ont fait ressortir cet ouvrage de mon grenier.
Je pense notamment à Bolsonaro du Brésil et à Trump des Etats-Unis, et à bien d’autres encore…Par charité, et par souci de ne pas créer de nouvelles polémiques, point ne ferai référence à ce qui se passe en France.
Revenons à nos moutons et à l’ouvrage.
Je vais essayer d’en résumer l’essentiel :
Les foules sont régies par une « unité mentale » et « une âme collective », transitoires, qui fusionnent et orientent tous les individus, dans la même direction. Ce nivèlement émotionnel et intellectuel anesthésie toute volonté personnelle et annule toutes les aptitudes individuelles qui distinguent, naturellement, des éléments hétérogènes : un philosophe dans une foule n’est pas plus intelligent qu’un simple illettré.
Gustave Le Bon soutient que les foules développent ces caractères spéciaux à travers trois états psychologiques : l’irresponsabilité, la contagion et la suggestibilité.
Le sentiment d’irresponsabilité domine les foules : l’appartenance à une foule anesthésie les inhibitions et confère à l’individu un sentiment de « puissance invincible ».
La contagion se réfère à la propension des individus dans une foule à suivre, indiscutablement, les idées prédominantes et à être galvanisés par l’émotion commune : l’intérêt collectif se substitue à l’intérêt individuel.
La suggestibilité caractérise la tendance à transformer immédiatement en actes les idées suggérées, la foule étant en état d’« attention expectante », tel un hypnotisé . Cet état dérive d’une âme archaïque inconsciente et, de surcroît, de nature primitive. La conscience s’évanouit et les facultés intellectuelles s’y retrouvent fortement annihilées.
A l’instar des êtres primitifs régis par l’esprit instinctif impulsionnel, la foule psychologique est l’objet d’irritations et d’excitations diverses. Elle est, par nature, mobile et dynamique, pouvant passer de l’atrocité horrible à l’héroïsme le plus absolu. Elle peut parcourir successivement la gamme des sentiments variables les plus contradictoires, mais elle est toujours sous l’influence des excitations du moment. Les foules veulent les choses avec frénésie, elles ne les veulent pas bien longtemps. « Elles sont aussi incapables de volonté durable que de pensée ».
Et surtout :
Dans ses états de frénésie, une foule suggestionnée par des idées de meurtre et de pillage cède à la tentation.
La foule est hermétique à toute forme d’argumentation intelligente.
Enfin, les foules carburent à l’aide de phrases brèves et de mots d’ordre simplistes. Dans ce domaine, les grands manipulateurs des foules font usage de mots adéquats qui exercent l’effet de la magie sur les esprits et les sentiments des jocrisses…
Et qui pourrait dire qu’il n’en est pas ainsi aujourd’hui ?
Bon, certes, en tant que médecin, le bonhomme est contesté. Gustave Le Bon ayant comparé des cerveaux féminins et masculins, et mesuré l'infériorité du poids relatif du cerveau féminin, déduit de cette comparaison l'infériorité intellectuelle des femmes. Il affirme que les cerveaux féminins et masculins ont connu une évolution divergente ; les activités que Le Bon considère comme masculines — la chasse, la défense du territoire — auraient développé les capacités intellectuelles des hommes, de sorte que les cerveaux mâles auraient connu un accroissement au fil des millénaires ; en revanche, les cerveaux féminins, moins sollicités, auraient moins évolué, ce qui expliquerait l'intelligence inférieure des femmes.
Voilà qui n’est pas très éloigné des thèses colportées par un polémiste de nos temps improbables.
Mais passons, et retenons la pertinence de la -Psychologie des foules-.
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