myBrut. _Karim Rissouli, 3 moments qui ont changé sa vie...le 1.02.2021

 

­ ­ ­ ­ ­ ­ Bonjour . Il présente “C ce soir” du lundi au jeudi à 22h30 sur France 5. Voici trois moments qui ont changé la vie de Karim Rissouli.   ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ 1. Le jour où le salafisme a gangréné sa famille  Ça se passe à l’été 1989. J’ai à peine 8 ans à l’époque et je pars en vacances au Maroc avec ma grande sœur, dans la famille de mon père.   C’est une famille marocaine qui était, à l’époque, extrêmement joyeuse, ouverte, tolérante. Sauf que ce qu’on ne sait pas en arrivant au Maroc, c’est que l’un des frères de mon père a basculé quelques mois plus tôt dans le salafisme et qu’il a commencé à gangrener ma famille. Cet oncle a décidé que j’allais être sa proie et entreprend une sorte de lavage de cerveau sur moi. Dès que je joue aux cartes avec mes cousines, il m’appelle pour que j’arrête, il coupe la musique quand on en écoute, il me dit que mon père ira brûler dans les flammes de l'enfer parce qu’il ne fait pas la prière.  Je rappelle que j’avais à peine 8 ans. Ça a été très violent pour moi. Quand mes parents sont arrivés le mois suivant, je leur ai dit. Mon père a viré cet oncle de la maison familiale et ça a été un schisme dans ma famille. Ce moment, il a été traumatisant pour moi en tant qu’enfant. Aujourd’hui, il est encore un peu douloureux et en même temps, j’arrive à en puiser une force et aussi une connaissance de cette idéologie-là, dont on parle beaucoup aujourd’hui. Comme quoi on peut se nourrir de tous les événements de sa vie et en faire une force quand on devient adulte.  2. Quand il est devenu journaliste politique Le moment qui a sûrement fait basculer ma carrière, ça se passe en janvier 2006. À l'époque, je suis un jeune journaliste, je viens d’arriver à Europe 1, je viens de terminer l’école de journalisme. Et à ce moment-là, Jean-Pierre Elkabbach est le président d’Europe 1, Nicolas Sarkozy est ministre de l’Intérieur et probable président de la République. À l’époque, Jean-Pierre Elkabbach cherche à recruter un chef de service politique. Un jour, il se retrouve dans un avion Falcon avec Nicolas Sarkozy. Il lui demande : “Nicolas, toi, si tu devais recruter quelqu’un, qui est-ce que tu prendrais ?” Nicolas Sarkozy lui donne 3 noms de journalistes bien établis. Le problème, c’est qu’ils ne sont pas seuls dans l’avion et que cette conversation off se retrouve dans Le Canard enchaîné. La semaine suivante, ça donne un article titré : “Nicolas Sarkozy, conseiller en recrutement pour Europe 1”. Jean-Pierre Elkabbach est obligé de faire marche arrière. Il remet à plus tard la nomination d’un chef de service politique mais il faut trouver quelqu’un dans l’urgence pour suivre Nicolas Sarkozy, qui est on le rappelle le futur Président.  Et ça tombe sur moi, parce que je parle beaucoup de politique à la machine à café à l’époque. Ils savent que ça me passionne, mais je n’ai que 23-24 ans et ça tombe sur moi. Et c’est comme ça que je devient journaliste au service politique d’Europe 1, très jeune.   ­ ­ ­ ­  « Ça m'a permis de mettre des visages, des histoires sur des infos. » ­ ­ ­ ­ 3. Quand il a accueilli un réfugié chez lui L’un des moments qui a le plus marqué ma vie d’adulte, c’est le jour où on a accueilli un réfugié chez nous pour la première fois. Je ne sais pas si vous vous souvenez mais début septembre 2015, il y a une photo qui fait le tour du monde et qui, moi, me retourne le bide, et pareil à la mère de mes enfants. C’est la photo du petit Aylan, qui avait 3 ans. La photo de cet enfant mort a donné un visage au drame des réfugiés et nous a poussés à nous inscrire auprès d’une association, Singa, pour proposer d’accueillir des réfugiés chez nous.   On l’a fait et du coup, on a reçu un Afghan, qui avait un parcours de vie évidemment terrible. Il s’appelle Nouri, il est encore à Paris aujourd’hui. Ça a été la première rencontre très concrète avec le drame des réfugiés. Ça a été extrêmement important pour moi, notamment en tant que journaliste. Parce que quand on est dans des studios de télé, on parle beaucoup du drame des réfugiés. Et là, ça a permis de mettre des visages, des histoires sur des infos et de faire en sorte que les réfugiés ne soient pas seulement une statistique. ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ Vous souhaitez partager myBrut à vos proches ?   Je partage myBrut  ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ Pendant ce temps là...  ­ ­ ­ ­ Tromsø, capitale des aurores boréales Soleil de minuit, aurores boréales...Cette ville de Norvège est la 3ème "meilleure expérience de voyage" au monde.  ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ ­ Je découvre ­ ­ ­