Ma chère lectrice, mon cher lecteur, Pfizer prévoit de livrer 2 milliards de doses de vaccin contre le virus en 2021. Nous savons (grâce à une fuite) que ce vaccin est acheté 12 € la dose par l’Union Européenne. Nous pouvons donc projeter un chiffre d’affaires d’environ 24 milliards d’euros en 2021 pour Pfizer rien que sur le vaccin. Cela représente près de la moitié du chiffre d’affaires de Pfizer en 2019 : C’est gigantesque. Le 21 juillet dernier Pfizer (entre autres) refusait de commercialiser leurs vaccins à prix coûtant en commission de la Chambre des représentants américaine. Mais si Albert Bourla, le PDG de Pfizer déclarait que Pfizer ferait « un petit profit » sur le vaccin, le 13 décembre, je publiais une note de recherche où j’estimais le potentiel de marge jusqu’à 50 %. Bien sûr, ce n’était qu’une conjecture car la plus grande opacité règne sur les questions de finance du vaccin, ce qui est déjà scandaleux, car c’est tout de même de l’argent de nos impôts dont nous parlons, d’endettement en notre nom. Mais nous pouvons malgré tout lever un bout de voile et nous rendre compte que nous sommes bien dans une histoire sordide de gros sous au mépris de la vie humaine. Alors que Pfizer livrait ses vaccins dans des fioles de 5 doses, l’ingéniosité et l’expertise des soignants, choisissant les bonnes aiguilles, les bonnes seringues et les bonnes méthodes pour extraire les infimes quantités nécessaires, leur a permis de tirer 6 doses, soit une de plus. Là où il fallait 120 millions de flacons pour administrer les 600 millions de doses commandées par l’UE, il n’y en a plus besoin que de 100. Pfizer économise 20 millions de flacons pour honorer son contrat avec l’UE passé en nombre de doses. Bien sûr, il a fallu que l’Agence Européenne du Médicament accepte ce changement. Or, ils semblent l’avoir fait sans même demander à Pfizer de répercuter le gain sur le prix. Et j’insiste, ce gain n’est pas dû à Pfizer mais aux soignants et à leur expertise. Comme je montrais dans la note, l’essentiel des coûts fixes de développement a été supporté par de l’argent public ou du mécénat. Aussi, cette économie, c’est de la marge pure pour Pfizer : 17 % de marge pure. Sur 24 milliards… Cela représente 4 milliards dans le monde, dont 1,25 rien que pour l’Union Européenne. Peut-être aurions-nous pu utiliser ces 1 250 millions d’euros pour nous occuper de nos hôpitaux, ouvrir ces lits qui manquent tant, former du personnel, les équiper, les soulager ? Nous sommes dans une situation caricaturale de mutualisation des risques et de privatisation des gains : c’est pile, ils gagnent, face, nous perdons. Or l’analyse comportementale et la théorie des jeux montrent bien qu’il ne ressort presque jamais quoique ce soit de bon de telles situations. Cela nous explose à la figure et nous semblons impuissants à y faire quoi que ce soit. Ni la presse, ni les politiques ne se saisissent de ce scandale. C’est pourtant bien notre argent qui va dans les caisses de Pfizer. C’est pourtant notre argent qui fait tourner année après année ces machines devenues monstrueuses des laboratoires pharmaceutiques. Le moindre des choses est de leur montrer que nous ne sommes pas dupes. Que notre exaspération grandit et que nous exigeons des comptes, et à défaut prendrons nos responsabilités. Nous sommes déjà près de 60 000 à nous être mobilisés : Plus nous serons nombreux et mieux nous pourrons faire pression et reprendre l’initiative. Car c’est avec nos impôts que l’on sacrifie le bien commun de nos hôpitaux à l’autel des profits des labos pharmaceutiques. Et pour quel bénéfice ? Il reste encore à établir, mais je ne pense pas m’avancer beaucoup en supposant qu’il sera extraordinairement plus faible qu’espéré… Et le coût extraordinairement plus élevé que prévu. À votre bonne fortune, Guy de La Fortelle |
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