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Dans ce numéro, nous répondons à des lecteurs inquiets qui nous ont signalé une augmentation rapide du nombre de contaminations au coronavirus : entre le 1er et le 2 juin, elles ont été multipliées par 4, de 148 à 692 cas, selon les chiffres de Santé publique France. Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, a pourtant déclaré, le 5 juin, sur France Inter: "On peut dire qu’actuellement, raisonnablement, l’épidémie est contrôlée."
Y a-t-il une raison de s’inquiéter ? Notre journaliste Julien Nguyen Dang vous explique pourquoi l'épidémie continue bien de reculer, en décryptant les indicateurs à notre disposition. |
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Le nombre de contaminations est-il en train de repartir en France ? |
1- La proportion de tests positifs diminue légèrement |
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Comment savoir si l'on est infecté par le Sars-CoV-2 ? En réalisant un test virologique, par exemple. "Depuis le déconfinement, il est demandé que les patients présentant des symptômes évocateurs du Covid-19 ainsi que les sujets contacts d'un cas confirmé soient dépistés", explique Santé publique France. En jetant un coup d’œil au nombre de tests virologiques positifs, que peut-on dire de la dynamique actuelle de l’épidémie? |
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/proxy/AVvXsEh1EAn5Qyz1uGMi2dX9NAvns22CobXk6sr2OvDlQjtFbh-94uS9TvdboywRveABWh-smAMRc3SmsCfVarJdLbr6PNB5ZMnnRstSnCvvua_g5mp0069hzk4Ny-NAAtN53Uty_o5w58gzjSttT_oq_w5gdWR3sx75r2fJtY46WaDJXzNS32s=s0-d-e1-ft) |
À première vue, le nombre de contaminations semble fluctuer avec le nombre de tests réalisés quotidiennement : si on regarde le pic de 672 contaminations du 2 juin, il s’agit aussi d’un pic pour le nombre de tests effectués. Même chose le 26 mai avec 721 contaminations déclarées pour 48 645 tests.
Et regardons ce graphique de plus près : les "creux" observés sur les deux courbes ont lieu pendant les jours de moindre activité : les dimanches et les jours fériés (l'Ascension et le lundi de Pentecôte). De quoi expliquer ces courbes en "dents de scie".
Mais les tests sont-ils moins souvent positifs qu'auparavant ? En divisant le total des tests par le nombre de tests positifs, on obtient le taux de positivité : grâce à lui, on peut visualiser l'évolution de la part de tests positifs au fil du temps. |
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/proxy/AVvXsEi6Uuh1adV1PNH5XcriVy24n1HSDjS34v7XEP7IsOYV6bhHX65-bI1CFttdVXO2U5jdFwCMtXl-hwSmK5yNqXv4LhRwVzwoIoLoqri2kMcPmj4yn6b0kty-OeEIC8ELOt7XN48F38a6yC7UjWPaBAdwPmORSxIdkjvGn8Hq-cfOkaulhRk=s0-d-e1-ft) |
Pour ce taux de positivité, c’est une légère diminution qui se profile. Le 13 mai, 2,3% des tests étaient positifs, contre 1,5% le 4 juin : aucun changement majeur de la dynamique de l'épidémie ne transparaît ici. Santé publique France précise par ailleurs que ce taux est inférieur à 5% pour chacun des départements métropolitains. En Guyane, cependant, 9,4 tests virologiques sur 100 sont positifs, un taux qui monte même à 28,8% à Mayotte. |
2- Le nombre d'hospitalisations continue de baisser |
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Mais que se passe-t-il du côté des hôpitaux ? Car ces tests ne signifient rien quant à la gravité des infections : les personnes positives peuvent être asymptomatiques ou ne pas présenter de symptômes qui nécessiteraient une hospitalisation. |
En observant ce graphique, on s’aperçoit que le nombre de nouveaux patients hospitalisés suit en moyenne une diminution en France depuis le 1er avril : 4 281 patients entraient à l'hôpital à cette date, contre 21 fois moins le 4 juin ! Une amélioration plus que notable même si, là non plus, cette évolution n’est pas linéaire. |
Quant au total des patients actuellement hospitalisés, celui-ci diminue aussi sans discontinuer. Le 7 juin, il y avait 2,6 moins d'hospitalisations en cours par rapport au pic du 14 avril : 32 131 personnes étaient alors prises en charge par les soignants. Les hôpitaux ne vivent donc pas à l'heure actuelle de "seconde vague". |
3- Chaque malade infecte moins d'une personne |
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Avez-vous déjà entendu parler du "R effectif" ? Il s’agit du nombre de reproduction effectif, introduit le 28 mai par le ministre de la Santé, Olivier Véran. Il représente le nombre moyen de personnes infectées par un seul malade. En clair, lorsqu'il est supérieur à 1, cela veut dire qu'un malade contamine en moyenne plus d'une personne : l'épidémie progresse. Si le R effectif est inférieur à 1, alors "l'épidémie régresse", comme l'a expliqué Olivier Véran.
A partir des données des passages aux urgences pour suspicion de Covid-19, le ministère de la Santé a donc estimé que, le 15 mars, un malade contaminait en moyenne 2,8 personnes. "[Ce nombre] a ensuite diminué", rapporte Santé publique France, "et, le 11 mai 2020, lors de la mise en place du déconfinement, il était de 0,8. Il est globalement stable depuis cette date." Le 29 mai, le R effectif était égal à 0,76 sur le territoire français.
Un signe du recul de l'épidémie en cours. Néanmoins, des disparités régionales existent : en Guyane, un malade contamine encore près de trois personnes. A Mayotte, toutefois, ce nombre est désormais inférieur à 1, avec 0,9 habitant contaminé par un malade.
L'épidémiologiste genevois Antoine Flahault nous confirme ne pas voir "de signes inquiétants" autour de l'arrivée d'une potentielle seconde vague épidémique en France. Seule inquiétude : la part de la population qui dispose d'anticorps contre le coronavirus, que l'on appelle séroprévalence, serait trop "faible" pour atteindre l'immunité collective, ce barrage humain contre un regain de l'épidémie. |
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