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mercredi 3 juin 2020

Communiqué de presse que Solidaires 79 avec Sud Santé Sociaux a envoyé à la presse - le 2 juin 2020




Niort, le 1 er juin 2020

Solidaires et SUD-Santé Sociaux appellent aux rassemblements des « mardis de la colère » à 13h15 devant l’hôpital de Niort et préparent la mobilisation dans la santé du 16 juin prochain.

Communiqué de presse que Solidaires 79 avec Sud Santé Sociaux a envoyé à la presse hier

La crise du Covid-19 révèle les effets dévastateurs de 20 ans d'austérité budgétaire et de réduction de la dépense publique en matière de santé publique, de recherche médicale et d'accompagnement aux personnes fragiles.
Cette situation se traduit essentiellement par un manque crucial :
- de personnel paramédical (infirmier.ères, aides soignant•es, agent•es de service hospitalier),- de personnel médical (renforcé par un numérus clausus sous-estimé pendant de trop nombreuses années),
- de chercheurs et chercheuses sur toutes les questions de santé, de protection sanitaire (renforcé par une sous-estimation chronique des besoins de recherche et par une volonté́ exacerbée de faire reposer cette dimension sur des structures privées).
Ce constat catastrophique, mis à jour avec la crise sanitaire du Covid-19, s'explique également par les effets induits par les plans de restructurations. Pour des raisons budgétaires et des choix politiques, les nombreuses vagues de suppression de postes ont entrainé la désertification sanitaire.
Récemment, les fermetures de services, les suppressions d’hôpitaux de proximité ont engendré 65000 suppressions de lits. Ces lits qui font actuellement cruellement défaut !
Sur l'ensemble du territoire national les moyens humains et matériel du secteur social et médico-social ont été sacrifiés sur l’échafaud de la rentabilité́ et l'autel des restrictions budgétaires.
Pour nos organisations syndicales, le diagnostic est clair : tous nos secteurs sont contaminés par les effets nocifs d'une politique libérale.
La marchandisation du secteur hospitalier et de la dépendance qui transfère des missions au secteur privé engendre des pertes de compétence et fragilise le corpus de l'hôpital public. Ce dernier souffre également d'une gestion budgétaire court- termiste qui s'illustre notamment par un manque certain de planification des besoins et par un désengagement budgétaire. Face à la crise, les services se sont
retrouvés très vite en rupture de stocks de certains médicaments (notamment les produits anesthésiants), et à une pénurie affolante de masques, de gel hydro alcoolique, de sur- blouses...
Dans le secteur de la recherche publique, un mode de financement « sur projet » incompatible avec le « temps long » nécessaire à l’accroissement des connaissances a remplacé́ le financement pérenne des laboratoires. Des équipes travaillant sur le SRAS ont ainsi été contraintes de ralentir, voire de changer de sujet. La course à la notoriété́, exacerbée par ces mêmes modes de financement, et les liens de certains chercheurs avec les industries pharmaceutiques prennent le pas sur l’effort de la
majeure partie du personnel pour rattraper le temps perdu.
Une crise qui génère un afflux de bons sentiments.
Face à cette crise sanitaire mondiale, tout le « petit monde politique » prétend désormais vouloir se pencher sur l'état de santé du patient « santé publique ».
Le président de la République affirme son intention de repenser le modèle sanitaire et hospitalier,oubliant au passage que le gouvernement d'E. Philippe a largement méprisé́ jusqu'à présent les revendications portées par les personnels de santé depuis de nombreuses années.
Pour Solidaires 79, cette crise appelle à l'émergence d'un autre modèle sanitaire s'appuyant sur une dépense publique de santé à la hauteur de la solidarité́ nationale...
C'est pourquoi nous revendiquons :
- des moyens budgétaires nécessaires et adaptés aux besoins dans tous les services de santé et de recherche, laissant une marge suffisante pour faire face à une crise sanitaire imprévue.
Le renforcement du maillage territorial, avec plus de lits, plus de personnels soignants. Tout ceci est d'une urgence vitale et tous les moyens publics doivent être mobilisés pour y arriver,
- des moyens et des outils de contrôle permettant de s'assurer que toutes les cotisations sociales et impôts soient correctement taxés et payés. A ce titre tous les moyens législatifs et humains doivent être alloués à la DGFiP pour lutter efficacement contre la fraude et l'évasion fiscales et avoir une politique fiscale plus juste par notamment une plus grande progressivité́ qui permette d’avoir une redistribution des richesses exercée à travers notamment le financement des services publics que sont entre autres ceux de la santé de la recherche et de l’éducation,
- l’arrêt de la gestion technocratique par les ARS des finances des hôpitaux et l'abandon de toute logique marchande dans leur gestion,
- l'arrêt de toutes les réformes visant à fusionner des établissements hospitaliers, à supprimer physiquement des trésoreries hospitalières,
- la revalorisation (carrière, retraite) des filières de la santé, du social et du médico-social,- la présence en nombre suffisant de personnel de santé dans les établissements scolaires afin d'assurer partout sur le territoire une protection sanitaire maximale pour nos enfants.
Sans attendre la fin de la pandémie, Solidaires 79 appelle à l'arrêt du massacre du système de santé et demande un plan de redressement national financé par des ressources publiques pour remettre à flot les finances des hôpitaux, du service public de la petite enfance à la dépendance (en EHPAD,mais aussi à domicile). Il est temps de faire renaitre un système de protection sociale et de santé publique à la hauteur des enjeux, des besoins, des attentes de la population et hors des lois du
marché.
Solidaires et SUD-Santé Sociaux appellent aux rassemblements des « mardis de la colère » à
13h15 devant l’hôpital de Niort et préparent la mobilisation dans la santé du 16 juin prochain.

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