Lu dans le DL du 4.08.2019
ÉDITO
Gilles DEBERNARDI
Jair Bolsonaro,
le pire du Brésil
Lors du dernier G20, à Osaka, les nations européennes
osèrent lui rappeler ses engagements écologiques.
Sympathique comme une porte de prison, et plus rancunier que MonteCristo, le président brésilien n’a pas apprécié.
Sa vengeance
prend d’abord l’aspect d’un camouflet diplomatique. Il annule
un rendez-vous avec Jean-Yves Le Drian, notre ministre des
Affaires étrangères… pour aller chez le coiffeur.
Paris vaut
bien une mèche, pourtant.
Jair Bolsonaro règle maintenant
ses comptes sur le plan intérieur.
Il vient de licencier le
directeur de l’INPE, l’organisme chargé de calculer les chiffres
de la déforestation amazonienne.
Ricardo Galvao avait eu le
tort de révéler l’ampleur du désastre environnemental.
On
rase là-bas, chaque minute, l’équivalent de deux terrains de
football.
Ce qui revient à porter gravement atteinte au “poumon de la planète”, déjà que le monde peine à respirer.
Et
alors ?
Le porteur de la mauvaise nouvelle se retrouve viré.
« L’Amazonie est à nous ! » clame M. Bolsanaro qui compte
y relancer l’exploitation minière et légaliser l’orpaillage.
La
pollution des fleuves au mercure ne risque pas de ralentir.
Au
nom de la performance économique, il valide encore l’usage
massif de produits hautement toxiques pour les hommes et les
sols. D’où le doux surnom que récolte sa ministre de l’Agriculture : “La muse des pesticides”.
Lui, déjà baptisé “Le Trump
tropical”, tient le dérèglement du climat pour une vaste manipulation politique.
La science roule pour la gauche, pardi !
Le nationalisme étroit du leader d’extrême droite annonce
des lendemains cauchemardesques pour sa propre patrie et
sous toutes les latitudes.
L’ironie du vieux Clemenceau résonne ici étrangement : « Le Brésil est un pays d’avenir et qui le
restera longtemps ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire