Cette semaine, Mediapart a suivi avec attention la crise des services d’urgence (déjà évoquée dans le dernier épisode de notre collection d’émissions vidéo “Espace de travail” –
voir ici, qui entre dans un moment décisif, entre mobilisation croissante des personnels exténués et morgue sidérante d’un gouvernement allant jusqu’à nier une souffrance au travail pourtant évidente à quiconque s’est rendu à l’hôpital ces dernières années.
Depuis deux mois, les paramédicaux des urgences animent un mouvement social inédit. Pour leur répondre, Agnès Buzyn a fait quelques annonces… devant les médecins urgentistes satisfaits. Le vieux système du paternalisme médical perdure, tandis que la rue se mobilise (
lire notre reportage).
Les paramédicaux, eux, pensent n’avoir rien obtenu, et appellent à durcir le mouvement, espérant encore être soutenus par une partie des médecins. Tous confient leur certitude que les personnes âgées décèdent en raison de la saturation à tous les niveaux : à l’accueil, avant de voir un médecin, ou d’être hospitalisées (
lire notre enquête).
Dimanche dernier, notre journaliste Caroline Coq-Chodorge a décrit l’hallucinante situation des urgences de Lons-le-Saunier. Avec 70 % des effectifs en arrêt maladie, les autorités ont réquisitionné le personnel médical avec l’appui des forces de l’ordre, pour assurer la continuité des soins. (
lire notre article).
Comme disait le sociologue Edgar Morin, « à force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel ». Peut-être serait-il enfin temps de saisir combien la situation du service public en général, de l’hôpital français et des urgences en particulier, relève de l’essentiel.
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