La Corée du Nord tire un missile au-dessus du Japon |
Un reportage à la télévision japonaise montre le tir de missile effectué par la Corée du Nord, le 29 août 2017. SHIZUO KAMBAYASHI / AP
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La Corée du Nord a tiré mardi un missile balistique, qui a survolé le Japon, pour s’abîmer dans le Pacifique. Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira donc en urgence cet après-midi, à la demande de Washington et de Tokyo, le premier ministre japonais, Shinzo Abe, dénonçant « une menace grave et sans précédent ». Lancé de Sunan, près de Pyongyang, à 5 h 57, heure locale, l’engin a parcouru 2 700 kilomètres à une altitude maximale d’environ 550 km. Il a été tiré vers l’est, et non en direction de Guam, avant-poste stratégique de l’armée américaine sur la route de l’Asie, où vivent environ 160 000 personnes. Le dernier survol du Japon par un engin nord-coréen remonte à 2009. C’était un tir de satellite, assurait alors Pyongyang. D’après Washington, Séoul et Tokyo, il s’agissait en fait d’un test clandestin de missile balistique intercontinental (ICBM). Le mois dernier, c’est au grand jour que la Corée du Nord a mené deux tests d’ICBM, qui semblent avoir mis une bonne partie du continent américain à sa portée.
Tokyo a protesté auprès de Pyongyang. M. Abe est également convenu avec le président des Etats-Unis, Donald Trump, d’« augmenter la pression sur la Corée du Nord ». Le pays s’est déjà vu infliger au début du mois d’août une septième volée de sanctions visant à le priver d’un tiers de ses recettes d’exportations. Pyongyang avait alors semblé mettre en sommeil son projet de tirer quatre missiles sur Guam, ce qui avait fait dire à M. Trump que le régime nord-coréen commençait à « respecter » les Etats-Unis. Par ailleurs, bien que le Japon ait déclaré par le passé qu’il détruirait en vol tout engin nord-coréen qui menacerait de frapper son territoire, il n’a rien fait. Selon le ministre de la défense nippon, Itsunori Onodera, Tokyo a estimé que le missile, qui a survolé l’île septentrionale de Hokkaido pendant deux minutes, ne risquait pas de chuter sur son territoire. A titre préventif, des millions d’habitants du nord de l’archipel avaient cependant reçu par SMS un message d’alerte du gouvernement leur demandant de se mettre à l’abri. Pyongyang justifie quant à lui ses ambitions militaires par la nécessité de se protéger des Etats-Unis, qui mènent actuellement dans la péninsule des manœuvres militaires conjointes annuelles avec Séoul.
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Source Le Monde.fr |
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