Lu sur Le DL du jeudi 31 août 2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Donald Trump,
frimons sous la pluie
Nombre de chefs d’Etat, obnubilés par leur propre personne, pourraient
revendiquer la devise de Louis XV : « Après moi, le déluge. »
Mais que dire
lorsque le déluge se déchaîne à l’improviste ?
Des banalités, le plus
souvent.
Tel le président Mac Mahon, en 1875, face aux crues catastrophiques
de la Garonne : « Que d’eau, que d’eau ! ».
Débarquant au Texas, Donald Trump renouvelle un peu le genre.
À la
foule amassée devant une caserne de pompiers, il lance joyeusement :
« Merci, vous êtes si nombreux ! ».
Sans un mot de compassion pour les
victimes, l’excentrique milliardaire improvise un ahurissant meeting électoral.
Super-héros autoproclamé, il vante sa glorieuse politique : « Nous
voulons agir comme personne n’a jamais agi ».
Il brandit le drapeau et
surtout la casquette USA, en vente sur son site internet au prix modique de
40 dollars.
Un désastre survient, avec des millions d’inondés, c’est encore
du show biz : « Wow ! Selon les experts, Harvey est une tempête qui
n’arrive qu’une fois tous les 500 ans. »
En somme, chacun devrait se
réjouir de participer à un événement « historique ».
Et sincères félicitations
à William Brock, le responsable des secours, « devenu très célèbre à la
télévision en moins de deux jours. »
Évidemment, vu sous cet angle…
A priori, en d’aussi douloureuses circonstances, on attend autre chose
du père de la nation.
Le look de la Première dame, cramponnée à son bras,
ajoute au malaise.
Talons aiguilles, blouson et lunettes d’aviateur façon
Top Gun, Melania a des airs de starlette égarée sur un tournage
hollywoodien. On se dit que le peuple américain finira par se lasser du
cinéma Trump.
Pourtant, aux dernières nouvelles, ses partisans l’ont
trouvé formidable
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