Que d'obstacles il aura fallu surmonter pour en arriver là ! Jouant la partition dictée par le Guide suprême, Ali Khamenei, le Parlement iranien a approuvé mardi, à une très large majorité – 161 voix pour, 59 contre et 13 abstentions – l'accord sur le nucléaire conclu le 14 juillet à Vienne (Autriche) avec les grandes puissances occidentales, après deux ans d'âpres tractations, rapporte l'IB Times. Mais l'adoption par le Majlis de ce texte de loi de seulement neuf articles, qui prévoit une levée des sanctions économiques internationales imposées à Téhéran en échange de son engagement à renoncer à l'arme atomique, ne s'est pas faite sans fausses notes. De fait, observe le Financial Times, un député ultraconservateur, farouchement opposé à l'accord, a pris à partie l'un de ses collègues "modérés", tandis qu'un autre quittait l'enceinte du Parlement en pleurant – signe des tensions extrêmes qui ont accompagné le débat sur le nucléaire. Aux Etats-Unis également, ce dossier a suscité de vives crispations, les Républicains, majoritaires au Congrès, ayant tenté en vain de torpiller toute entente avec la République islamique, rappelle la BBC. Peut-on imaginer que Washington et Téhéran ouvrent d'autres chantiers de négociations ? Cela est peu probable, car l'ayatollah Khamenei a prévenu que l'accord sur le nucléaire, validé mercredi par le Conseil des gardiens de la Constitution, ne changeait en rien la position de son gouvernement vis-à-vis du "Grand Satan" (CNN). Difficile de barrer d'un trait de plume des décennies d'anathèmes... La condamnation de Jason Rezaian, correspondant du Washington Post, et le test d'un nouveau missile ne sont pas de nature à apaiser la défiance qui prévaut de part et d'autre, souligne le Wall Street Journal. Fort de sa "victoire politique" sur le nucléaire, le président iranien, Hassan Rohani, est désormais attendu sur la question des droits humains, note leGuardian. Se montrera-t-il, là aussi, à la hauteur des espoirs placés en lui ? |
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