Le manifeste de fondation du Parti Ouvrier Indépendant
Adopté par son congrès de fondation réuni les 14 et 15 juin 2008 à Paris
DÉCLARATION LIMINAIRE DU CONGRES DE FONDATION
Nous, 278 délégués, représentant 10 071 membres fondateurs ayant dûment contribué au financement du congrès, à l’heure où nous ouvrons les travaux de ce congrès de fondation d’un nouveau parti ouvrier indépendant, nous saluons la victoire du peuple travailleur d’Irlande qui par son vote vient de rejeter le Traité de Lisbonne.
A nos frères et sœurs d’Irlande à qui nous avions envoyé, en commun avec plus de 1 000 militants ouvriers de toute l’Europe, un texte de soutien au vote « Non » avant le référendum, nous adressons aujourd’hui notre salut le plus fraternel.
Sur les 27 pays concernés par ce traité, un seul a eu la possibilité de s’exprimer par référendum. En votant non, le peuple d’Irlande a donc parlé au nom de tous les peuples et de toutes les nations d’Europe.
En votant non, le peuple d’Irlande a inscrit un pas supplémentaire sur la voie tracée avant lui par les votes hollandais et français balayant le traité constitutionnel de 2005. En votant non, au nom de tous les peuples d’Europe, les travailleurs et la jeunesse d’Irlande ont dit : « Non ! » à l’Union européenne qui détruit, délocalise, privatise et prétend transformer chacun de nos pays en un désert industriel et rural, livrant les richesses nationales à la spéculation effrénée des grandes multinationales.
En votant non, au nom de tous les peuples d’Europe, les travailleurs et la jeunesse d’Irlande ont ouvert la voie à l’Union libre des peuples et des républiques libres de toute l’Europe.
Nous, 278 délégués représentant 10 071 membres fondateurs, en fondant ce jour un authentique parti ouvrier indépendant, rassemblant en son sein les représentants des courants et traditions divers du mouvement ouvrier, nous nous adressons à tous les travailleurs des villes et des campagnes, aux élus, à tous nos concitoyens attachés à la démocratie et à la République. A tous, nous disons :
· Avec le Parti ouvrier indépendant, nous vous invitons à combattre pour défendre et reconquérir dans notre pays une République véritablement fraternelle et laïque, une et indivisible, fondée sur l’égalité et la justice et la défense des 36 000 communes.
· Avec le Parti ouvrier indépendant, nous vous invitons à combattre pour un gouvernement prenant les mesures d’urgence qu’appelle la situation : le blocage des prix à la consommation ; l’augmentation générale des salaires et des revenus, pensions et retraites, l’abrogation de toutes les mesures remettant en cause la Sécurité sociale, le retour à la Sécurité sociale de 1945, la restitution des 200 milliards d’exonérations détournés par les patrons avec l’aide de l’Etat ; le blocage des plans de licenciement et la renationalisation des secteurs clefs de l’industrie ; l’abrogation de toutes les mesures de privatisation, le rétablissement des services publics, des hôpitaux, des écoles et des diplômes nationaux.
· Avec le Parti ouvrier indépendant, nous vous invitons à combattre assurer un avenir à la jeunesse, pour l’élection d’une Assemblée constituante souveraine par laquelle les délégués du peuple décideront eux-mêmes de la manière dont la démocratie doit être établie dans notre pays.
Dans une situation où dans toute l’Europe, par centaines de milliers, les travailleurs des villes et des campagnes, les marins pêcheurs, les agriculteurs, les artisans, dressent leur résistance unie contre la politique de Bruxelles, nous reprenons à notre compte le mot d’ordre des marins pêcheurs :
« Stop à la dictature européenne ! ». Autrement dit : stop à la dictature de Maastricht, Nice, Lisbonne, Amsterdam, traités anti-populaires, anti-ouvriers, anti-démocratiques qui tous doivent être abrogés.
Stop à la dictature de la Banque centrale européenne dont toutes les mesures visent à laminer les conditions d’existence des peuples et des nations au seul profit d’une poignée de spéculateurs et de profiteurs agissant au compte des multinationales.
Le parti ouvrier indépendant se situe du côté de tous les travailleurs et militants de toutes tendances qui se regroupent sur le terrain de la lutte de classe et de l’indépendance du mouvement ouvrier contre toutes les mesures visant à intégrer les organisations de la classe ouvrière à la politique de l’Union européenne et du gouvernement.
Le Parti ouvrier indépendant se constitue, non pas en concurrence avec les autres partis, mais pour permettre la réalisation de l’unité indispensable à la satisfaction des besoins urgents du peuple.
A tous ceux qui comme nous disent « Non à la dictature de l’Union européenne ! », à tous ceux qui comme nous disent : Oui à la démocratie, oui à la souveraineté des peuples de toute l’Europe, nous proposons de rassembler nos efforts !
A tous les travailleurs, militants, groupes et organisations en France et dans toute l’Europe, nous disons : la voie tracée par le vote historique du peuple irlandais aujourd’hui peut et doit être empruntée dans l’unité par tous les partisans de la démocratie.
A tous ceux qui sont prêts à se rassembler avec nous pour dire « Non à la dictature européenne ! Abrogation de Maastricht, Lisbonne, Amsterdam ! », à tous ceux qui sont prêts à dire avec nous « Oui à l’union libre et fraternelle de tous les peuples d’Europe ! », nous proposons d’agir en commun que ce soit dans les manifestations, les campagnes politiques à l’occasion de la présidence française de l’Union européenne, dans la délégation commune qui se rendra à l’automne à Bruxelles (1), ou encore à l’occasion des prochaines élections européennes.
Notre parti se constitue pour l’unité des peuples, des travailleurs et des organisations contre l’arbitraire, contre l’injustice, pour la démocratie et la souveraineté.
Rejoignez le parti ouvrier indépendant !
(1) Avec nos camarades suédois et de toute l’Europe contre les jugements Laval, Viking et Ruffert.
PREAMBULE
Depuis l’adoption par la convention des 24 et 25 novembre 2007 du projet de Manifeste soumis au congrès de fondation du parti, l’état de la situation, la gravité des menaces dénoncées dans ce projet n’ont fait que s’aggraver. Indiscutablement, la perspective du 1er juillet, date à laquelle Nicolas Sarkozy doit prendre, au nom de la France, la présidence de l’Union européenne, constitue un facteur majeur de cette accélération. Ce dernier ne s’en est d’ailleurs pas caché. Invoquant les engagements souscrits par les gouvernements successifs auprès de l’Union européenne, il a rappelé avec une insistance particulière qu’aucune des cinquante-cinq « réformes » qu’il a entreprises ne peut être différée ni disjointe d’un ensemble qu’il a présenté comme inéluctable.
Tout doit y passer. Tout ce qui subsiste, malgré les remises en cause multiples, de ce qui constitue encore les fondements juridiques de la société dans laquelle nous vivons depuis 1945, doit être détruit. Les objectifs antidémocratiques de la Ve République, différés par la résistance du peuple français, doivent être enfin réalisés dans une étroite combinaison avec la subordination et la transformation des institutions bonapartistes en rouages subsidiaires des institutions supranationales de l’Union européenne. L’inadmissible et scandaleuse décision de passer en force et d’écarter tout référendum pour ratifier le traité de Lisbonne, en violation flagrante de la volonté exprimée par le peuple français le 29 mai 2005, a donné le signal d’une attaque généralisée contre la démocratie politique, contre toutes les conquêtes sociales de la population de ce pays.
A peine la majorité gouvernementale était-elle massivement désavouée lors des élections municipales de mars 2008, que l’offensive reprenait de plus belle contre les communes, fondement de la démocratie dans la République. Un véritable étau est en train de se resserrer, à coups de regroupements forcés, de mises en réseau contraintes, de réorganisations des territoires dans le cadre d’une nouvelle étape de la régionalisation, pour faire disparaître dans des délais brefs ces socles, avec les départements, de l’organisation républicaine du territoire.
Non content de poursuivre le démantèlement des grands services publics que sont EDF-GDF, la SNCF, la Poste… c’est le cœur de la Fonction publique d’Etat qui est aujourd’hui immédiatement menacé avec la révision générale des politiques publiques (RGPP).
Rien ne doit échapper aux exigences meurtrières du pacte de stabilité européen. Les hôpitaux sont sommés de conformer leur gestion à des critères de comptabilité privée et de fermer lits, services et parfois établissements entiers, provoquant de véritables soulèvements de la population manifestant avec ses élus et ses organisations syndicales.
Les coups mortels portés au système d’instruction publique (de la maternelle à l’université) mettent aujourd’hui, après les étudiants, des centaines de milliers de lycéens avec les professeurs dans la rue.
Avec le « ralentissement » provoqué par la crise et avec l’euro à 1,60 dollar, le nombre de licenciements annoncés enfle chaque jour, tandis que la flambée des prix entraîne un nombre de plus en plus grand de familles dans les pires difficultés.
Mais voilà, Nicolas Sarkozy l’a avoué le 24 avril dans son entretien télévisé : rien de ce qu’il projette n’est possible tant que les travailleurs disposent d’organisations syndicales indépendantes pour se défendre. Il lui faut donc contraindre les directions des confédérations à renoncer à ce qui les fonde, pour co-élaborer avec le gouvernement les contre-réformes dictées par l’Union européenne. C’est le rôle dévolu à la loi sur la représentativité syndicale. D’ici au 1er juillet, le gouvernement s’est fixé pour objectif d’avancer de façon décisive dans la voie de la destruction de la démocratie politique, contre les prérogatives des communes, contre la souveraineté du peuple, et dans celle de la remise en cause du droit fondamental établi depuis 1884 à l’organisation libre et indépendante des syndicats ouvriers.
Une situation est en train de se dessiner dans laquelle surgit l’exigence d’en finir avec cette politique, et donc, pour cela, de se rassembler dans l’unité. Face à cette exigence vitale de proclamer « le salut commun », à quoi assiste-t-on de la part des directions des partis qui se prétendent les héritiers des grands partis dans lesquels la classe ouvrière et les masses populaires se sont reconnues pendant des décennies ?
Le Parti socialiste décide de revendiquer haut et fort « l’Union européenne qu’il a non seulement voulue mais en partie conçue et fondée », s’employant à masquer les révoltantes conséquences du programme d’un Sarkozy à qui il a décidé de laisser les mains libres. Tout comme Marie-George Buffet qui, au nom du PCF, se plaint que le président de la République « répète toujours la même chose malgré l’échec de sa politique. ». Comment peut-on oser parler « d’échec » alors que les travailleurs de ce pays n’en peuvent plus ? Il faut appeler les choses par leur nom : c’est un changement de société qui est organisé pour tenter d’instaurer une société totalitaire. Une tentative est faite pour effacer deux siècles de conquêtes et de valeurs fondamentales de la démocratie. Contre ce véritable putsch, cette contre-révolution camouflée en « réforme » et dictée par l’Union européenne, il faut un parti qui ose rétablir la vérité, qui ouvre la voie à la reconquête de la démocratie, en appelant toutes et tous à combattre pour la rupture avec l’Union européenne et la convocation d’une assemblée constituante souveraine.
MANIFESTE DU PARTI OUVRIER INDÉPENDANT
Osons appeler les choses par leur nom et proclamer l’urgence vitale qui s’impose pour sortir la société du chaos, défendre la civilisation, entreprendre la reconquête de la démocratie politique, de la République, de tous les droits collectifs arrachés par la classe ouvrière et ses organisations durant cent cinquante ans d’une lutte de classe acharnée.
Engageons sans attendre, pour avancer dans cette voie, la reconstruction d’un véritable parti ouvrier indépendant qui fait chaque jour plus cruellement défaut dans ce pays.
De quelque côté qu’ils tournent leurs regards, les travailleurs et les peuples constatent les effets de ce qu’on appelle « la mondialisation » de l’économie. Pour les possédants, elle a généralisé la course effrénée aux profits. Pour les salariés, elle se traduit par une dégradation brutale de leurs conditions de vie et de travail, au point de provoquer un véritable effondrement de la société dans son ensemble. Conséquence directe de cet état de fait, la situation mondiale se caractérise, sur tous les continents, par une offensive profondément réactionnaire contre le salariat et tous les acquis sociaux. Offensive qui prend des formes de plus en plus brutales et inquiétantes, menaçant la démocratie, la liberté et la paix :
• guerres d’Irak, d’Afghanistan, guerres prétendument ethniques en Afrique noire, et dans les Balkans, guerre contre l’Iran. Le Parti ouvrier indépendant dénonce les actions bellicistes de l’impérialisme.
• offensive de démantèlement des nations ;
• destruction d’industries nationales entières, de l’agriculture, de la viticulture, de la pêche, destruction d’emplois par millions ; pillage et destruction des ressources naturelles détériorant gravement l’environnement en remettant en cause les conditions de vie, d’alimentation et de santé des populations à seule fin de la spéculation et du profit.
• remise en cause généralisée de toutes les garanties collectives arrachées par la classe ouvrière : régimes de protection sociale (retraites, Sécurité sociale, Code du travail, etc.), conventions collectives, statuts, etc. Remise en cause à laquelle le Parti ouvrier indépendant oppose le retour à la Sécurité sociale de 1945.
• remise en cause de toutes les formes de la démocratie politique ; le rôle des Parlements privés de toute velléité de souveraineté étant réduit à un rôle subsidiaire, les décisions de l’Union européenne s’imposent directement à toutes les nations.
Cette remise en cause se traduit par une entreprise sans précédent de destruction des offices publics d’HLM, des crèches municipales, des écoles maternelles et primaires, des bureaux de poste, des maternités et des hôpitaux publics de proximité, des administrations républicaines (équipement, finances, etc.) et de tous les autres services publics (eau, etc.) Et, pour accomplir ce forfait, l’Union européenne prétend associer les organisations syndicales à la remise en cause de tous les acquis sociaux au sein d’une gouvernance commune au nom d’un intérêt prétendument général. Aujourd’hui comme hier, les maux qui frappent l’humanité et la menacent dans son existence même ont une même cause : le système d’exploitation capitaliste fondé sur la propriété privée des moyens de production. C’est bien cette appropriation privée qui permet la délocalisation de la production et des emplois au gré de la recherche du meilleur profit, contre les besoins vitaux des populations et des nations.
Tandis qu’à un pôle de la société les fonds de pension et les grands groupes spéculateurs, ainsi que les multinationales, s’enrichissent chaque jour davantage (dans les dix dernières années, le patrimoine des 500 plus grandes fortunes de France a triplé), à l’autre pôle (y compris dans des pays industrialisés comme l’Allemagne, la France et les Etats-Unis), la pauvreté ne cesse de s’étendre (3 millions de foyers américains immédiatement menacés de perdre leur logement, 2,5 millions d’enfants pauvres en Allemagne, 7 millions de pauvres en France) [Source et date à inclure dans la version définitive]).
Le sort des plus faibles s’est terriblement aggravé.
La double oppression des femmes atteint des sommets. Le Parti ouvrier indépendant se prononce pour le respect de tous les droits et toutes les conquêtes démocratiques et sociales protégeant les femmes dans leur travail, leur santé, comme femme et mère pendant la maternité.
La surexploitation honteuse des travailleurs immigrés privés de tous droits met à l’ordre du jour pour le Parti ouvrier indépendant la revendication plus urgente que jamais d’égalité des droits de tous les travailleurs.
Face à une telle situation, à un chaos grandissant, la nécessité de rassembler toutes les forces de la démocratie et du mouvement ouvrier dans une action contre la guerre et l’exploitation s’impose.
Cette action pose la nécessité, l’urgence d’un parti ouvrier
En France, l’alternance des gouvernements successifs – gouvernements PS-PCF-Verts-MRC, gouvernements de droite ou gouvernements de cohabitation – s’est opérée ces vingt-cinq dernières années dans le strict respect des directives de l’Union européenne et de ses traités successifs, en particulier depuis 1992 avec l’application du traité de Maastricht.
De sorte que, sous couvert d’alternance, les politiques de destruction et de contre-réformes ont été mises en œuvre avec continuité par tous les gouvernements de toute couleur politique, aboutissant même, au lendemain de l’élection présidentielle et des législatives de 2007, à une situation de « grande coalition » de fait. Celle-ci se traduit par la politique dite d’ouverture menée par Sarkozy, la ratification consensuelle par le Parlement du Traité de Lisbonne en février 2008 bafouant ainsi le vote du 29 mai 2005, comme la création et le développement des euro-régions.
Vingt-cinq ans qui ont abouti à la destruction des grands partis qui se réclamaient traditionnellement du mouvement ouvrier, de son histoire et de ses traditions. C’est la raison pour laquelle des militants ouvriers, des maires, élus, syndicalistes, démocrates, républicains considèrent nécessaire d’agir pour constituer un parti ouvrier dont les principes fondateurs sont ainsi définis.
Reconnaissance de la lutte de classe
Nous nous prononçons pour un parti ouvrier indépendant fondé sur la reconnaissance que, dans tous les aspects de la vie sociale, économique et politique, se confrontent des intérêts contradictoires.
D’un côté, une minorité d’exploiteurs qui possèdent en propre les moyens de production et en usent pour tirer profit de l’exploitation de la force de travail des salariés.
De l’autre, l’immense majorité de la population, travailleurs des villes et des campagnes, souvent réduits au travail précaire et déréglementé, au chômage, aux revenus minima, tous ceux qui subissent les conséquences de cette exploitation.
La reconnaissance de la lutte de classe signifie la reconnaissance du droit pour les exploités et les opprimés de s’organiser en toute indépendance, et, en particulier, de disposer d’organisations syndicales indépendantes de l’Etat, de l’Union européenne, du gouvernement, des patrons, et dont l’indépendance suppose aussi l’indépendance vis-à-vis des partis politiques. Il se prononce pour le maintien de la loi de 1884 sur la liberté de créer librement des syndicats indépendants, de la loi du 11 février 1950 consacrant la liberté de négociation, et du décret de 1966 sur la représentativité des organisations syndicales.
Le parti ouvrier, pour sa part, tout en inscrivant dans son programme la nécessité du renforcement et de l’indépendance des organisations syndicales (conformément à la Charte d’Amiens de 1906), affirme sa propre indépendance vis-à-vis de toute organisation quelle qu’elle soit. La reconnaissance de la lutte de classe signifie de manière immédiate que le parti ouvrier considère toute question qui lui est posée du point de vue des intérêts des exploités et des opprimés, et non d’un intérêt prétendument général.
Le but de la lutte de classe, marquée par le combat historique pour le socialisme, est de permettre aux plus larges masses d’en finir avec le régime d’exploitation et d’oppression, d’abolir le patronat et le salariat, d’établir une société de justice et d’égalité, fondée sur la socialisation des moyens de production et d’échanges.
La lutte contre le système d’exploitation capitaliste constitue la condition d’une véritable lutte contre les effets désastreux et parfois irréversibles sur la nature et l’environnement.
Pour la démocratie et la République une, indivisible et laïque, pour la constituante
Nous nous prononçons pour un parti ouvrier indépendant agissant inconditionnellement pour la démocratie et la République une, indivisible et laïque L’indépendance de la classe ouvrière suppose la défense et le développement de toutes les formes de la démocratie politique qui inclut l’existence des organisations de la classe ouvrière et de toutes ses conquêtes.
L’Union européenne, fondée sur le traité de Maastricht dans la continuité des traités précédents, est une machine à briser la démocratie politique, fondement de la souveraineté des peuples. Loin de favoriser une entente harmonieuse entre les peuples d’Europe, elle est un facteur de division entre les peuples, à l’intérieur même des nations, en même temps qu’elle est un facteur de destruction complète des relations sociales établies après la guerre. Elle est enfin un instrument de subordination aux intérêts de l’impérialisme américain Le parti ouvrier se prononce pour la sortie de l’Union européenne et donc de toutes ses institutions.
Le parti ouvrier se prononce également contre les institutions anti-démocratiques de la Ve République, fondée dès l’origine dans un esprit bonapartiste.
Le parti ouvrier combat pour l’Assemblée constituante souveraine, fondée sur le mandat et le compte rendu du mandat au peuple. A travers une telle assemblée, les délégués du peuple souverain, élus et révocables, détermineront le contenu social et les formes politiques que doit revêtir une authentique démocratie.
Pour la sortie des institutions de l’Union européenne
En combattant pour la sortie des institutions de l’Union européenne et l’abrogation du traité de Maastricht, le parti ouvrier ne fait que reprendre à son compte le mandat majoritaire du peuple le 29 mai 2005 dans le vote non au référendum constitutionnel. Dans le prolongement de ce mandat, le parti ouvrier se prononce contre tout traité constitutionnel dans le cadre de l’Union européenne.
Le parti ouvrier indépendant se prononce pour la République une, indivisible et laïque, pour la défense de la laïcité institutionnelle opposée à toute forme de communautarisme, dans le cadre de la stricte séparation des Eglises et de l’Etat, conformément à la grande loi républicaine du 9 décembre 1905. En matière scolaire, il agit notamment pour l’application permanente du principe du mouvement ouvrier et démocratique : « Fonds publics à l’école publique, fonds privés à l’école privée ». Face à la tentative de mise en place des EPEP (Etablissements Publics d’Enseignement Primaire), le parti ouvrier défend l’école publique communale, laïque et obligatoire, et se prononce pour le retour à la gratuité de l’enseignement.
Le parti ouvrier se prononce pour le droit de chacun à l’accès libre à la formation de son choix dans le cadre de diplômes nationaux. Concernant les enfants handicapés, le parti ouvrier se prononce pour le respect de leur droit aux soins, aux mesures et aux prises en charge médico-éducatives, comme à toutes les mesures adaptées.
Le parti ouvrier indépendant défend de la démocratie communale
Le parti ouvrier indépendant inscrit dans son programme la défense de la démocratie communale, celle de l’existence des 36 000 communes et celle des départements ; départements et communes que le rapport Attali entend explicitement faire disparaître dans le cadre de l’Europe des régions. Les départements et les communes constituent le maillage républicain, produit de la Révolution de 1789 contre la monarchie, que l’Union européenne et sa politique de régionalisation voudraient définitivement étouffer dans le cadre de l’intercommunalité forcée et de l’éclatement des nations.
L’indépendance financière étant l’une des conditions essentielles de l’indépendance politique, le nouveau parti devra refuser tout subside de l’Etat, des ONG, de l’Union européenne, et ne compter que sur les cotisations de ses membres et sur le soutien financier collecté auprès des travailleurs.
Nous nous prononçons pour un parti ouvrier internationaliste qui agit pour la rupture avec l’Union européenne
A l’Union européenne fondée sur des traités qu’on veut imposer aux nations et aux peuples contre leur volonté, nous opposons l’union libre des peuples et des nations libres de toute l’Europe.
Libres, c’est-à-dire débarrassés des institutions réactionnaires et antidémocratiques de l’Union européenne, ce qui est la condition pour l’établissement de relations sur un pied d’égalité entre toutes les nations et les peuples du Vieux Continent.
Union libre des peuples d’Europe pour la construction d’un avenir de paix, de travail, fondé sur la défense de tous les acquis sociaux arrachés par la classe ouvrière de nos pays. Nous dénonçons l’imposture de « l’Europe sociale dans le cadre de l’Union européenne » et nous affirmons notre attachement à une Union fondée sur les coopérations nationales.
Le parti ouvrier inscrit cette perspective dans l’action résolue pour permettre une entente internationale, durable et permanente, entre l’ensemble des travailleurs et des peuples victimes de l’oppression et de l’exploitation.
Considérant que la formule de Jaurès : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » est plus que jamais d’actualité et que la guerre n’est que la continuité de la politique d’exploitation sous une autre forme, nous nous prononçons inconditionnellement pour la paix et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes que nous ne confondons pas, par exemple en Europe, avec la politique de dislocation des nations menée au nom de « l’Europe des Régions » qui vise à provoquer divisions et luttes fratricides artificielles entre populations pour détruire tous leurs droits collectifs.
Nous nous prononçons pour un parti ouvrier fédératif
L’histoire du mouvement ouvrier est une histoire mouvementée durant les deux siècles écoulés. Ont surgi de cette histoire des courants, des sensibilités qui ont tous leurs particularités.
Le parti ouvrier indépendant est ouvert à tous les courants politiques authentiques du mouvement ouvrier, dans la diversité de leurs références, dès lors que les principes d’indépendance de classe qui le fondent sont partagés par tous.
L’image du parti que nous voulons construire est donnée par la qualité même de ceux qui en ont pris l’initiative : militants syndicalistes, élus de toutes tendances, militants venus de tous les courants politiques historiques du mouvement ouvrier (socialistes, communistes, anarcho-syndicalistes, trotskyste, militants venus du Parti socialiste, du Parti communiste, du Parti des travailleurs ou d’autres organisations se réclamant du mouvement ouvrier), ainsi que de nombreux maires et élus attachés à la défense de la République une, indivisible et laïque et de la démocratie.
Il en découle que les principes d’organisation d’un tel parti doivent être respectueux du fédéralisme, de la place reconnue à chacune de ses composantes, dans le cadre du manifeste du parti ouvrier indépendant (y compris la place reconnue aux courants librement organisés dans le respect des instances et du fonctionnement du parti ouvrier indépendant.) Nous nous prononçons pour un parti ouvrier de défense et de reconquête de la démocratie, des droits et acquis sociaux, un parti qui agit pour l’unité de la classe ouvrière.
Sur proposition de la commission du Manifeste, le congrès de fondation du POI a mandaté le Comité fédéral national pour organiser la discussion afin d’établir un programme d’action du Parti ouvrier indépendant qui se prononcerait sur toutes les questions regroupées initialement dans l’annexe du manifeste.