Face à la menace d’une dérégulation massive des pesticides partout en Europe, nous n’avons pas d’autres choix que de monter en puissance contre l’offensive des firmes de l’agroindustrie :
Mardi 16 décembre, après d’intenses négociations menées tambour battant dans les couloirs et les salons feutrés de Bruxelles, sous la pression constante des lobbys…
… la Commission européenne a mis sur la table une série de modifications purement cosmétiques de son projet « omnibus sur la sécurité des aliments » (5)...
… qui ne remettent pas en cause les mesures dangereuses pour les abeilles, la biodiversité et la santé publique (6) :
>> Interdiction pour les États membres de s’appuyer sur les études scientifiques les plus récentes pour justifier l’interdiction d’un pesticide manifestement dangereux pour la biodiversité ou la santé humaine, au mépris de leurs lois et de leur souveraineté environnementale ;
>> Autorisations à vie pour le Glyphosate et l’ensemble des substances toxiques actuellement en circulation en Europe, dès lors qu’elles ne sont pas engagées dans une procédure de renouvellement ;
>> Concentration d’un pouvoir sans partage dans les mains de la Commission européenne pour décider quelles substances pourront être autorisées éternellement, et quelles substances devront être éventuellement réexaminées, sur la base de critères volontairement flous et manipulables par les lobbys.
Ce coup de force intervient alors même que les géants agrochimiques et une poignée de nos dirigeants ont déjà multiplié les attaques massives ces derniers mois contre la démocratie et les défenseurs de la nature…
… pour réduire au silence les opposants aux pesticides et accélérer l’autorisation des substances toxiques qui exterminent la biodiversité à une vitesse sans précédent :
>> Au lendemain de l’adoption de la loi Duplomb, le gouvernement a adopté un décret qui permet désormais au ministère de l’Agriculture d’exercer une pression directe sur le directeur de l’ANSES pour l’obliger à « tenir compte » d’une liste de pesticides à autoriser en priorité, sous l’influence des syndicats et des lobbys de l’industrie agrochimique (7) ;
>> Fin octobre, des députés ont tenté de faire adopter une série d’amendements-bâillons dans le budget 2026 avec l’objectif de museler les associations gênantes et de les priver des avantages fiscaux qui leurs sont indispensables pour mener la lutte – dès lors que leurs actions pourraient être assimilées à du boycott ou à de la diffamation ;
>> Début novembre, Phyteis, le lobby qui défend les entreprises agrochimiques et les pesticides en France, a saisi le Conseil d’État pour réduire à néant notre victoire en justice obtenue contre l’agrochimie devant la Cour administrative d'appel de Paris – celle qui représente notre meilleur espoir pour forcer l’État français à enrayer l’effondrement du monde vivant.
Face à l’offensive tous azimuts de l’industrie agrochimique, dont les centaines de milliards de chiffres d’affaires lui permettent de tirer à boulets rouges sur toute tentative de protection du Vivant, POLLINIS est plus que jamais sur le pied de guerre :
>> Pour défendre l’indépendance de l’autorité sanitaire française, POLLINIS a saisi en urgence la justice, au nom de tous les citoyennes et citoyens de notre pays, pour faire reconnaître l’illégalité du décret du gouvernement qui cherche à mettre au pas la mission historique d’intérêt général de l’autorité sanitaire, qui est de protéger les abeilles, la biodiversité, et la santé publique ;
>> Pour protéger la liberté d’expression et le travail salutaire des associations, notre petite équipe a interpellé et obtenu des députés et des sénateurs qu'ils rejettent les amendements-bâillons, et dénoncé dans les médias le climat de censure intolérable qui s’installe et se renforce dans notre pays ;
>> Pour porter partout la voix des abeilles et des défenseurs de la nature, notre équipe est intervenue lors des Rencontres nationales des insectes pollinisateurs, organisées par l’association Arthropologia devant plus 250 professionnels et citoyens engagés dans la défense des pollinisateurs ; et s’est opposée fermement au projet de décret du gouvernement qui pourrait faciliter les autorisations de destruction de haies et accélérer leur disparition ;
>> Pour obtenir une évaluation réelle des effets toxiques des pesticides sur les pollinisateurs, POLLINIS a publié nouvelle étude scientifique qui appelle à un renforcement urgent des tests de toxicité appliqués en France et en Europe, pour prendre en compte les facteurs de stress qui fragilisent les abeilles face aux ravages des pesticides – notamment ceux causés directement par l’agriculture intensive et la généralisation des monocultures.
C’est uniquement grâce à la générosité des citoyens, que POLLINIS peut mobiliser les armes de la Science et du Droit et multiplier les initiatives politiques et judiciaires, pour que chaque victoire fasse boule de neige et nous rapproche d’un système agricole réellement respectueux des abeilles et de tout le Vivant.
Pour aider POLLINIS à poursuivre la lutte pour la survie des abeilles, des syrphes, des papillons et de l’ensemble des insectes pollinisateurs indispensables aux écosystèmes, cliquez ici. |
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