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mercredi 24 décembre 2025

VU DU DROIT - Catastrophe ukrainienne : la démonstration implacable de Laurent Lafforgue - le 24.12.2025

 

Catastrophe ukrainienne : la démonstration implacable de Laurent Lafforgue

« La Russie a gagné la confrontation avec l'Occident sur le terrain ukrainien »

 
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Le mathématicien Laurent Lafforgue il n’y a pas à dire, c’est quelqu’un. Qui affiche un CV ébouriffant, où il apparaît bardé de diplômes, avec la publication travaux majeurs, des responsabilités institutionnelles essentielles, et il est couvert de récompenses. Parmi celles-ci, je vais en citer trois, qui pour moi le classent très haut. En altitude là où on respire mieux. Il y a d’abord la « Médaille Fields » qui honore les meilleurs mathématiciens du monde. Autre chose à mes yeux que les prix Nobel, fruits en général de compromis politiciens occidentaux parfois nauséabonds. Les grands matheux m’ont toujours fasciné à être ainsi hors de portée, à se mouvoir dans des abstractions qui échappent au commun des mortels. Ensuite Laurent Lafforgue, esprit supérieur a été premier au concours général de mathématiques, à une époque où l’éducation nationale, pas encore effondrée, organisait une émulation faisant émerger les meilleurs pour une récompense symbolique. Premier au concours de maths, c’était normal, mais il y a ajouté un premier accessit au concours général de version latine ! Pour avoir fréquenté au lycée la section A’ qui mélangeait latin et grec ancien avec les maths, et m’y étant spectaculairement vautré, on imagine le prestige que lui confère à mes yeux cette nouvelle récompense. Plus classe, tu meurs !

Quelqu’un m’a adressé le texte d’un article qu’il a publié sur son site personnel et intitulé : « l’Ukraine. Vers la fin d’une guerre. ». Il s’y livre à une démonstration implacable des responsabilités de l’Occident dans la survenance de la tragédie. Et y dénonce le délire propagandiste qui a saisi un système aux abois, acharné dans la mise en œuvre d’une stratégie suicidaire.

Et voilà qu’il me cite parmi ceux dont il salue le combat pour le travail critique de résistance qu’ils ont effectué et poursuivent dans cette période difficile !

Ça mon vieux, cette reconnaissance de la part « d’une Médaille Fields », comment que je ne suis pas trop fier.

Bon, redevenons sérieux (même si en vrai je suis très fier) et conseillons à tous la lecture indispensable de ce texte.

Ukraine. Vers la fin d’une guerre

La Russie a gagné la confrontation avec l’Occident sur le terrain ukrainien.

« Après trois années de guerre d’attrition, l’Ukraine manque d’hommes à sacrifier encore et l’Occident doit constater que ses productions d’armes et de munitions ne sont pas à la hauteur de celles de la Russie, ni en quantité ni en qualité. La Russie a même élaboré et mis en service de nouvelles catégories d’armes dont aucun pays occidental n’a l’équivalent. Quant aux fameuses “sanctions” économiques, elles ont été aussi désastreuses pour les pays européens que bénéfiques pour la Russie dont l’industrie déjà très puissante se développe à nouveau à grande vitesse. Sur le plan politique enfin, la Russie apparaît aux yeux de la plus grande partie du monde comme un champion de la libération de siècles de domination et de prédation occidentales.
Pratiquement tout ce qui nous a été raconté pendant trois ans au sujet de la situation militaire, de l’économie de la Russie et de son prétendu isolement était faux.

Les Etats-Unis sont les premiers à prendre acte de la victoire militaire, industrielle, économique et politique de la Russie. Le projet de la soumettre ou la démembrer est abandonné, et elle est désormais à nouveau considérée comme une puissance de premier plan avec laquelle établir des relations de coopération et de travail fondées sur un respect mutuel. Du moins c’est ce qu’il semble, et il faut espérer que les premiers pas en ce sens seront confirmés.

Le changement radical de politique opéré par la nouvelle administration américaine est grandement facilité par le fait que les voix critiques de la politique anti-russe, émanant en particulier d’anciens militaires (Scott Ritter, Daniel Davis, Lawrence Wilkerson, Karen Kwiatovski,...), d’anciens officiers de renseignement (Ray McGovern, Larry Johnson, Philip Giraldi, ...), de grands journalistes (Max Blumenthal, Aaron Maté, Tucker Carlson,...) ou de personnalités académiques éminentes (Jeffrey Sachs, John Mearsheimer,...), ont toujours été beaucoup plus nombreuses aux Etats-Unis qu’en Europe occidentale et que, étant davantage reliées aux classes dirigeantes, elles y ont depuis longtemps une audience bien plus importante.
Des voix critiques existent en Europe occidentale, comme le commentateur anglais d’origine grecque Alexander Mercouris et son associé Alex Christofourou, l’ancien officier de renseignement suisse Jacques Baud, ou bien en France la géopoliticienne Caroline Galactéros, l’avocat Régis de Castelnau, l’ancien actuaire devenu fondateur de média en ligne Olivier Berruyer (qui avait réalisé en 2014 avec une équipe de bénévoles du site “Les Crises” une série de dossiers aussi fouillés que sidérants sur le coup de Maïdan) ou l’essayiste Emmanuel Todd. Mais, à la différence des Etats-Unis, ces voix ont été confinées aux marges et privées d’accès aux sphères politiques et médiatiques. La seule exception est Emmanuel Todd que des journalistes interrogent parfois, manifestement à titre de distraction, pas pour le prendre au sérieux. Encore est-il loin de dire tout, sans quoi il ne paraîtrait certainement plus jamais dans les grands médias. De manière générale, les critiques européens ont peur, contrairement à un nombre important de critiques américains, et ils s’autocensurent plus ou moins suivant les personnes.
Les travaux d’historiens sont très importants aussi, d’autant plus que les origines de la crise actuelle remontent à loin. Or, on trouve beaucoup plus aux Etats-Unis qu’en France des ouvrages critiques de la politique américaine et atlantique - par exemple celle qui a consisté à récupérer à partir de 1945 les anciens nazis spécialistes de la lutte anticommuniste et à prendre le relai du soutien à leurs collaborateurs en Ukraine et ailleurs. La soumission à l’atlantisme du milieu intellectuel français est devenue telle que les historiens et leurs étudiants en thèse n’écrivent plus guère de travaux qui risqueraient d’écorner les fondements de l’euro-atlantisme, par crainte de ne pas être publié, d’être ostracisé ou de ne pas trouver de poste universitaire, et que la plupart des livres américains non conformistes, comme ceux qui rendent compte du contenu d’archives déclassifiées, ne sont pas traduits. Les quelques historiens français qui restent critiques se trouvent aux marges, comme l’historienne communiste Annie Lacroix-Riz ou l’historien gaulliste Eric Branca.

Prisonnières de leurs mensonges, les classes politiques et médiatiques de l’Europe occidentale, y compris hélas celles de la France, ont fantasmé plus longtemps que les Etats-Unis une victoire impossible de leur Ukraine bandériste. Elles auraient sacrifié à ce mirage jusqu’au dernier Ukrainien, si les Etats-Unis n’avaient pas enfin renoncé au projet d’infliger à la Russie une “défaite stratégique”… »

SUITE SUR LE SITE DE LAURENT LAFFORGUE

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