L’HUILE ET LE FEU DE L’ANTISEMITISME
Les victimes de l'abominable carnage antisémite de Sydney (Australie) baignaient encore dans leur sang que Benyamin Netanyahu ciblait le responsable de la tuerie : le gouvernement dirigé par Anthony Albanese. Et d’expliquer : « Il y a trois mois, j’ai écrit au premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme ». La missive date de la reconnaissance par l’Australie de l’Etat de Palestine. Pour Benyamin Netanyahu, cette initiative est un encouragement à l’antisémitisme, ce qui sous-entend que tout Palestinien est un meurtrier prêt à passer à l’acte assassin. Merci pour la démonstration. La France a déjà eu droit à pareil traitement qui assimile l’acte de naissance (virtuelle) de l’Etat de Palestine à un feu vert au terrorisme, alors même que l’islamisme prolifère sur la négation de la souveraineté palestinienne. S’il suffisait de nier les droits du peuple palestinien pour assurer la sécurité de l’Etat hébreu, Israël serait une terre de concorde.
En vérité, comme le rappellent non sans courage les (rares) voix israéliennes ayant échappé à la contamination de la haine anti arabe, c’est la colonisation qui sape les fondements d’Israël, non l’inverse. Au passage, ladite colonisation fragilise les juifs du monde entier, sommés de se rallier à l’étendard douteux d’un régime qui ne peut régner que par la terreur et la violation des règles du droit international. Bref, pour dénoncer le feu antisémite, le pyromane Benyamin Netanyahu est le plus mal placé.
Déclaration de Sami Abu Shehadehdu, président du Balad, parti israélien arabe et laïc, en réaction à l'attentat meurtrier en Australie :
"L'incident violent survenu en Australie est un crime grave et odieux qui doit être condamné sans réserve, et ses auteurs doivent être traduits en justice. S'en prendre à des personnes en raison de leur identité est un acte inacceptable et interdit en toutes circonstances. S'en prendre aux Juifs en général, et lors d'un événement religieux en particulier, où que ce soit dans le monde, est illégitime et injustifiable. Les communautés juives ne sont pas responsables de la politique génocidaire du gouvernement israélien, et leur imposer une responsabilité collective constitue une dangereuse distorsion morale. Il ne faut pas ignorer le contexte plus large : la politique du gouvernement Netanyahu, qui consiste à poursuivre l'extermination, à semer la destruction aveugle à Gaza et à continuer de nuire systématiquement aux civils, a fait d'Israël un épicentre mondial de violence et d'instabilité, et alimente une dangereuse vague de radicalisation et de haine à travers le monde. Exploiter un événement mondial grave à des fins de propagande politique, au lieu de s'attaquer aux racines de l'oppression fondée sur la suprématie juive, est inapproprié et contre-productif."
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