Translate

dimanche 6 février 2022

«Grosse Suisse molle» : offusqué, le pays recadre durement Nathalie Loiseau

 


Peut être un dessin animé de texte
«Grosse Suisse molle» : offusqué, le pays recadre durement Nathalie Loiseau
L’ambassadeur du pays à Paris a protesté ce samedi contre les propos «inacceptables» de l’eurodéputée Nathalie Loiseau, qui a déclaré que l’UE ne devait pas être «une grosse Suisse molle» dans sa gestion de la crise ukrainienne.
Ce samedi, la Suisse a gagné Twitter. Tout part d’une interview accordée par Nathalie Loiseau au Point au sujet de la gestion européenne de la crise ukrainienne. De retour de Kiev, l’eurodéputée s’essaie à la punchline et lâche : «Face à Moscou, l’Europe ne doit pas être une grosse Suisse molle», avant de retweeter l’article en question sur son compte. Une métaphore bien loin de plaire à Roberto Balzaretti, l’ambassadeur suisse en France.
Du tac au tac et en commentaire de la publication de Nathalie Loiseau, ce dernier réplique avec le compte de son ambassade : «Merci d’évoquer la Suisse. Depuis des décennies, nous œuvrons pour la paix et la sécurité, en Europe et dans le monde. Avec discrétion et détermination, aux côtés de nos partenaires, comme la France et l’UE, et dans les enceintes multilatérales.» Résultat : plus de 10.000 likes et 1.000 retweets pour la réponse suisse. Et un joli accident diplomatique.
En précisant être d’accord «sur tout» avec elle, il a ajouté auprès de l’AFP par la suite : «Nous faisons les mêmes choses : aider l’Ukraine, amener les Russes à la table des négociations. J’aurais pu donner moi-même cette interview.» Toutefois, selon lui, «la tonalité de ses propos» était «pour le moins désobligeante» et «appelait une réaction». «Ces propos sont inacceptables», a-t-il ajouté.
«Réaction équilibrée»
Balzaretti, ex-secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, a précisé ne pas vouloir gonfler la polémique, revendiquant une «réaction équilibrée» et affirmant être «tout à fait prêt à discuter» avec Nathalie Loiseau sur la façon de gérer la crise entre les Occidentaux et la Russie.
Pour rappel, les Occidentaux accusent Moscou depuis fin 2021 d’avoir massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières de l’Ukraine en vue d’une potentielle invasion, ce que la Russie dément, affirmant vouloir seulement garantir sa sécurité. «Sur le fond, il n’y a pas de différence entre la politique française et la politique suisse sur ce sujet, a-t-il ajouté. Les moyens des uns et des autres sont différents.»
© article : Libération, 05-02-2022
© dessin : Alexandre Hébert [Alex]

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire