| | | | Bonjour .
Quand on est au rayon jambon d’un supermarché, c'est difficile de s’y retrouver tant il y a de labels, d'appellations, de mentions… Avec l’aide de l’association CIFW, on a décrypté ça pour pouvoir mieux savoir à quoi ça correspond. | | |
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| | | 1. Le nitrite
De plus en plus, on trouve dans les rayons jambon des mentions “zéro nitrite”. Le nitrite, c'est un additif utilisé lors de la préparation du jambon. Il sert à le conserver et à rosir la viande.
Sauf qu’il est accusé d’être un facteur de cancer. On considère que chaque année en France, environ 3800 cancers colorectaux sont dus à la consommation de charcuterie et notamment à la présence de nitrites.
Quand rien n'est indiqué sur le paquet, vous pouvez regarder dans la liste des ingrédients. S’il y a la mention E250 ou nitrite de sodium, ça indique que du nitrite a été utilisé.
2. Les antibiotiques
De plus en plus, on retrouve la mention “sans antibiotique” sur les paquets de jambon, avec généralement “dès la fin du sevrage” indiqué en plus. Sauf que majoritairement, on donne des antibiotiques aux porcelets avant le sevrage. Donc préciser qu’on ne leur en donne plus après, ça ne veut pas dire grand-chose.
L’utilisation massive d’antibiotiques représente un vrai risque sanitaire. Pas parce qu’on risque d’en retrouver dans la viande, mais parce qu’à force d’en mettre en circulation, ils entrent en contact avec des bactéries. Celles-ci mutent et deviennent résistantes. Ensuite, elles se diffusent un peu partout, et lorsque nous ou les animaux les attrapons, nos médicaments sont inefficaces.
L’Union européenne a donc décidé de changer la réglementation et, à partir de 2022, il sera impossible d’utiliser les antibiotiques de manière préventive. Dans les élevages bio, l’utilisation d'antibiotiques est très cadrée et très limitée, ce qui réduit les risques d’antibiorésistance.
3. Le sel
“-25 % de sel” est une mention qu’on retrouve souvent sur les emballages de jambon, parce que le sel est l’un des ingrédients majeurs pour fabriquer de la charcuterie. Lorsque l’on voit cette mention, il faut faire attention car il y a un petit astérisque qui indique qu’il s’agit de -25 % par rapport à une moyenne.
Pour être sûr du nombre de grammes de sel présent, il vaut mieux se référer au chiffre exact qui sera indiqué ailleurs sur le paquet. L’OMS conseille de limiter la consommation quotidienne de sel à moins de 5 grammes, pour éviter les risques d’hypertension artérielle.
4. Les mentions
Vous allez trouver des jambons du type “à l’étouffée”, “à la broche”, “au torchon”, “le bon Paris”.... Ce sont des recettes qui donnent des indications sur la façon dont le jambon a été préparé. Mais elles ne donnent pas d'indications concernant les impacts sur la santé humaine ou les conditions d’élevage des animaux.
La mention “fabriqué en France” indique que l’animal n’a pas été élevé en France et qu’il s’agit de porc d’importation. Pour être sûr qu’il s’agisse bien d’animaux nés et élevés en France, il faut la présence de la mention “le porc français”.
On trouve souvent des jambons avec la mention “supérieur” ou “qualité supérieure”. Il s’agit d’une norme encadrée, qui certifie que moins d’additifs ont été utilisés et qu’il y a un plus haut niveau d’exigence dans la préparation.
Parmi les jambons, on retrouve aussi le Label rouge, mais c’est un label avant tout gustatif. Contrairement aux volailles, pour lesquelles il garantit de très bonnes conditions d’élevage, les porcs sont toujours élevés en système industriel sauf si la mention “fermier liberté” ou “fermier plein air” est indiquée.
5. Le bio
En France, 95 % des porcs sont élevés en système industriel, 4 % le sont sur paille et 1 % en plein air, dont seulement 0,7 % en bio. Forcément, les supermarchés reflètent cette réalité. S’il n’y a aucune mention sur le paquet, les porcs ont été élevés en élevage industriel.
En système industriel, les porcs connaissent des conditions d’élevage très difficiles. Ils sont confinés toute l’année en bâtiment, ne peuvent jamais sortir. Le porc est un fouisseur, c'est-à-dire qu’il a besoin de fouiller dans le sol. Évidemment, sur du béton, ce n’est pas possible. Il vit très mal les conditions qui lui sont imposées en système industriel.
Il développe donc de nombreuses névroses, notamment de se manger la queue. Pour éviter cela, on coupe systématiquement la queue de tous les porcelets quelques jours après la naissance.
Pour trouver de meilleures conditions d’élevage, il faut se tourner vers les produits biologiques. En élevage bio, les animaux bénéficient d’un accès à l’extérieur et sont moins nombreux.
On l’a vu, s’y retrouver sur les conditions d’élevage des animaux quand on achète du jambon, c’est compliqué. C’est pourquoi CIWF travaille avec d’autres organisations depuis un an pour mettre en place une étiquette sur le bien-être animal. De cette façon, chaque consommateur sera informé et pourra faire ses choix. | | |
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