 Chère lectrice, cher lecteur,Souvent décrié pour élire en son sein des Etats peu soucieux des droits des individus, le Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU demeure l’organe principal traitant des violations des droits fondamentaux de chacun. Après une phase récente sans les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, ces derniers font leur grand retour au CDH; la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et la France comme membres à part entière et les Etats-Unis comme observateurs.
La bataille des puissances promet d’être âpre. Les droits humains, troisième pilier de l’ONU après la paix et la sécurité ainsi que le développement, ont pu être, à une époque, considérés par les Etats comme des questions marginales. Ils influent aujourd’hui sur la vision même qu’ont ces pays de la gouvernance et de la coopération internationales. Touchant à la souveraineté étatique, ils sont éminemment politiques. Il est donc illusoire de vouloir parler de «dépolitisation» des droits humains comme on peut parfois l’entendre dans les coulisses de l’ONU.
Ils sont aussi au centre du développement pacifique de la planète. De graves violations des droits humains sont souvent annonciatrices de conflits à venir. Pour les démocraties libérales, qui sont loin d’être parfaites en la matière, ils restent la pierre angulaire de leur solidité. Or au CDH, une autre vision tend à se renforcer sous les coups de boutoir de pays comme la Chine ou la Russie. Pour ces deux Etats, ces droits fondamentaux sont avant tout une «affaire intérieure, souveraine». La 46e session du CDH, qui commence ce lundi pour un mois, promet d’être animée.
Bonne lecture!
– Stéphane Bussard, journaliste à la rubrique internationale |
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