Manifs du 16-lemonde-15/1/21
Nouvelles
manifestations en France, samedi, contre la proposition de loi «
sécurité globale »
Des syndicats et des associations, de
journalistes et de réalisateurs notamment, demandent le retrait de
plusieurs articles dont celui restreignant la diffusion d’images
des forces de l’ordre.
Le Monde avec AFP
Publié
aujourd’hui à 18h07, mis à jour à 18h37
Près de 80
rassemblements « pour le droit à l’information, contre les
violences policières, pour la liberté de manifester et contre la
surveillance de masse » sont prévus en France, samedi 16 janvier, à
l’appel de la coordination d’associations et syndicats mobilisés
contre la proposition de loi « sécurité globale », qui restreint
notamment la diffusion d’images des forces de l’ordre.
Ils
seront rejoints à Paris par des organisateurs et participants aux
free-parties « pour le droit à la culture » et contre la «
répression disproportionnée » après la free-party de Lieuron
(Ille-et-Vilaine) qui a réuni 2 400 personnes au Nouvel An. Des
rassemblements auront aussi lieu à Rennes, Nantes, Caen, Rouen et au
Havre, ainsi qu’à Lyon, Clermont-Ferrand ou Dijon, notamment. Dans
la capitale, la manifestation partira de la place Daumesnil, à 14
heures, pour rejoindre la place de la Bastille.
La
proposition de loi, déjà votée en première lecture à l’Assemblée
nationale, doit être examinée en mars au Sénat. Malgré « une
mobilisation sans précédent [dès le mois de novembre] pour la
défense des libertés, le gouvernement [nous] a opposé une fin de
non-recevoir », regrette, dans son appel à manifester, la
coordination. Celle-ci regroupe des associations, comme La Ligue des
droits de l’homme et Amnesty International, ainsi que de nombreux
syndicats et associations, de journalistes et de réalisateurs
notamment.
La « surveillance de la population » doit
rester « l’exception »
« Les enjeux sont (…) majeurs. Ils
touchent au respect même de l’Etat de droit » et du contrôle des
autorités « par les citoyens, le Parlement, la justice et la presse
», insistent les associations, ajoutant que « les mesures de
surveillance de la population doivent, elles, demeurer l’exception
». Elles exigent toujours le retrait de plusieurs dispositions, à
commencer par l’article 24, qui pénalise la diffusion malveillante
d’images des policiers et gendarmes. Le collectif, qui demande à
être reçu par le président, Emmanuel Macron, cible également les
articles 21 et 22 sur l’usage des caméras-piétons et des drones
par les forces de l’ordre.
La proposition de loi a été
vivement critiquée en France par la Défenseure des droits et la
Commission nationale consultative des droits de l’homme, et à
l’étranger par des rapporteurs spéciaux des Nations unies et la
commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.
Lancé
le 17 novembre, la mobilisation contre le projet de loi a donné lieu
à plusieurs journées de manifestations. La plus importante, le 28
novembre, a rassemblé 500 000 personnes dans le pays selon la
coordination, 133 000, selon le gouvernement.
Lors de la
mobilisation du 12 décembre, le gouvernement, qui dénonce les actes
de « casseurs », avait fait état de l’interpellation, par les
forces de l’ordre, de 142 manifestants, dont certains ont depuis
porté plainte contre le préfet de police Didier Lallement pour «
arrestation arbitraire ».
Le site d’information
Mediapart avait en effet relevé, quelques jours plus tard, que
dix-huit de ces personnes n’avaient pas été placées en garde à
vue après leur interpellation, 49 avaient bénéficié d’un
classement sans suite et 46 avaient été sanctionnées, sans
jugement, d’un rappel à la loi. Un nouveau « grand rassemblement
» est déjà prévu samedi 30 janvier à Paris.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire