" Le 2 Septembre 1924 naissait Henri ( Hénoch ) Krasucki dans la banlieue de Varsovie....
Christophe Sauliere
" Le 2 Septembre 1924 naissait Henri ( Hénoch ) Krasucki dans la banlieue de Varsovie. Il avait quatre ans , en 1928 , quand il quitta la Pologne avec sa mère Léa , pour rejoindre son père Isaac , émigré à Paris depuis 1926 pour des raisons économiques autant que politiques puisqu’il était recherché par la police ( celle du régime clérical-autoritaire-antisémite du maréchal Pilsudski ) . Isaac (en yiddish Itzik) Krasucki né le 26 janvier 1902 à Varsovie , mort à Auschwitz le 9 février 1943 était de culture yiddish , d’une famille juive pieuse , mais intégrée à la vie polonaise. Il avait étudié à l’École primaire supérieure complète et avait fait son service militaire. Il militait au Parti communiste polonais , pour partie dans les milieux juifs mais aussi au-delà . Léa Borszczewska , née le 18 janvier 1903 à Wolomin (Pologne), essentiellement de culture yiddish , avait des parents très pieux. Communiste , elle était en conflit avec sa propre mère. L’un et l’autre avaient dû s’arracher à l’esprit religieux encore prégnant parmi la génération de leurs parents . Ils conservèrent toutefois les usages , les fêtes , la cuisine, toutes les affinités avec le milieu immigré juif polonais . Ils se marièrent à Paris , en 1929.
Les Krasucki habitèrent dans le XIXe arr. de Paris, successivement rue de Crimée et rue de Nantes , toujours à proximité des membres de la famille ou des camarades qui les avaient précédés . Henri Krasucki fréquenta sa première école rue Tandou dans le XIXe arr. de Paris , puis celle de la rue Barbanègre . En 1931 ou 1932 , plus stabilisés , ils s’installèrent rue des Couronnes à Belleville près de l’école de la rue Levert , dans le XXe arr. de Paris , où Henri poursuivit sa scolarité primaire. Ils étaient arrivés en France sans envisager de retour . Isaac Krasucki déposa un premier dossier de demande de naturalisation en 1931 , puis un autre en 1937 , sans succès.
Les parents étaient ouvriers du textile , l’un et l’autre dans la branche du tricot mécanique industriel . Isaac Krasucki travailla dans des entreprises de la maille et Léa Krasucki, mécanicienne , montait les vêtements toujours pour des patrons mais souvent à domicile pour s’occuper de la cadette Liliane , née en 1933.
La famille parlait yiddish , y compris Henri Krasucki qui toutefois ne le lisait et ne l’écrivait pas . Ils durent apprendre le français par les cours du soir et en profitant de l’enseignement scolaire par l’intermédiaire du jeune Henri pour qui l’école joua un rôle essentiel . Les communistes créèrent la première organisation spécifiquement juive de Paris « Kultur Liga », puis des sociétés d’entraide , groupements de jeunesse , groupements culturels qu’Henri Krasucki fréquenta assidûment ainsi que le patronage laïc , « la Bellevilloise », rue Boyer . Dès 1933 , il partit plusieurs fois en colonie de vacances du Secours ouvrier international à l’Ile de Ré . Il pratiqua le basket au Yiddisher Arbeter Sport Club , le Yask , club ouvrier juif affilié à la FSGT( Fédération sportive et gymnique du travail ) également fréquenté par Marcel Rayman et Victor Zigelman . Plus tard il passa au football , comme gardien de but , au Club de l’Est puis à l’Entente sportive Belleville . Toute sa vie il demeura un fidèle lecteur de l’Équipe.
En février 1934 , Henri Krasucki participa à ses premières manifestations , avec ses parents ou avec les pionniers , puis fut présent aux grands rassemblements du Front Populaire . À Belleville , le mouvement de solidarité avec l’Espagne républicaine était important . Avant son départ pour l’Espagne, les parents hébergèrent un de leurs amis , Szlomo Grzywacz.
Henri Krasucki avait le goût de l’étude et sans s’engager dans des études secondaires onéreuses , il fit une année supplémentaire au cours complémentaire de la rue Levert, puis , signe de ses qualités scolaires , il intégra la 5e du lycée Voltaire à Paris (XIe arr.) dans une section spéciale qui préparait l’entrée au Conservatoire des Arts et métier s. Toutefois , à la fin de l’année scolaire 1938-1939 , contre l’avis de ses parents , il décida d’interrompre ses études en raison de la situation de la famille . Sa petite sœur Liliane , avait en effet un lourd handicap qui nécessitait des soins coûteux . Il décida alors de devenir ajusteur métallurgiste par la voie de l’apprentissage . À quinze ans , sur le conseil d’un ami , et à la lecture de la Vie de Beethoven de Romain Rolland , il découvrit les concerts , puis l’opéra , qu’il ne cessa dès lors de fréquenter avec assiduité.
Le 2 septembre 1939 , à la veille de la mobilisation , Henri Krasucki adhérera aux Jeunesses communistes. Son père établit le contact avec la section juive de la JC-MOI . Peu connus de la police , leurs adhérents furent moins exposés par la dissolution des organisations communistes , le 26 septembre 1939.
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En octobre 1939 , Henri Krasucki fut embauché dans une usine de Levallois comme jeune ouvrier . Durant la "Drôle de guerre" , il milita dans un groupe de base de la JC-MOI juive du XXe arrondissement de Paris ."
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En octobre 1939 , Henri Krasucki fut embauché dans une usine de Levallois comme jeune ouvrier . Durant la "Drôle de guerre" , il milita dans un groupe de base de la JC-MOI juive du XXe arrondissement de Paris ."
En août 1942 , le camarade Krasucki , nom de code "Mésenge" , sera appelé à la direction parisienne des organisations de jeunes de la section juive de la MOI ...
( extraits du Maitron en ligne )
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