Chère lectrice, cher lecteur,
Trois mois de procès s’ouvrent ce mercredi devant la Cour d’assises spéciale du Tribunal de Paris. Trois mois pour disséquer la mécanique infernale des attentats des 7 et 9 janvier 2015 contre «Charlie Hebdo» et l’Hyper Cacher, et le meurtre de la policière municipale Clarissa Jean-Philippe. Trois mois pour essayer de rendre justice aux victimes en faisant toute la lumière sur le mortel itinéraire des frères Chérif et Saïd Kouachi, qui massacrèrent la rédaction de «Charlie», et celui d’Amedy Coulibaly, l’auteur des deux autres tueries.
Du 2 septembre au 10 novembre, le dossier d’enquête sera épluché. Mais comment éviter de buter, à chaque fois, sur les fantômes qui hantent toujours les survivants? Les frères Kouachi et Amedy Coulibaly ont été tués par les forces de l’ordre le 9 janvier 2015, à quelques minutes d’intervalle. Les millions de Français descendus dans la rue le 11 janvier pour dire «Je suis Charlie» semblent, depuis, avoir perdu le fil de cet élan de solidarité. La menace terroriste islamiste est loin, très loin, d’être éradiquée. Et un autre procès se prépare, pour 2021: celui des attentats du 13 novembre 2015.
La justice française va devoir faire face à ces fantômes. La société, les rescapés, l’administration aussi. «Charlie» a, lui, choisi de prendre tous les risques en republiant les caricatures de Mahomet. A l’heure du procès, les blessures françaises du 7 janvier 2015 n’ont peut-être jamais semblé aussi difficiles à cicatriser.
Bonne lecture!
– Richard Werly, correspondant permanent à Paris
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