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vendredi 9 août 2019

Enquête sur l'inquiétante poussée de l'excision en France - le 9.08.2019

Marianne

https://www.marianne.net

Fillettes en danger

Enquête sur l'inquiétante poussée de l'excision en France

Ramata Kapo, militante au sein d'une fédération d'associations contre l'excision, qu'elle a elle-même subi à 18 mois.
Des milliers de petites filles et d'adolescentes subissent cette mutilation imposée par les traditions familiales. Et les chiffres sont en hausse dans notre pays.

Par Rachel Binhas
Les chiffres font froid dans le dos. A Saint-Denis, dans le « 9-3 », 14% des femmes accouchant à l'hôpital Delafontaine sont excisées. La progression du phénomène dans l'Hexagone a de quoi inquiéter : selon les informations publiées par le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), le nombre de femmes adultes mutilées s'élevait à 124.355 au début des années 2010, contre 62.000 au milieu des années 2000.

LES VICTIMES OSENT DAVANTAGE EN PARLER

Destiné à priver la femme de plaisir sexuel, le rite se pratique dès l'adolescence, généralement avant l'âge de 15 ans, et consiste en l'ablation du clitoris. Cela peut s'accompagner de l'ablation totale ou partielle des petites lèvres, réalisée sans anesthésie, avec une lame. Plus rare, mais présente aussi sur notre sol, l'infibulation. En plus de l'ablation du clitoris, des petites et des grandes lèvres, la vulve est en partie cousue. Cette dernière opération est pratiquée essentiellement dans les sociétés musulmanes, même si l'acte est antérieur à l'islam.
Sur notre territoire, cette mutilation est donc de plus en plus répandue. Néanmoins, les spécialistes préviennent que les chiffres en augmentation prouvent également que les femmes osent davantage en parler. Pour leBEH, cette récente hausse s'explique ainsi conjointement « par la féminisation de la population migrante en provenance de l'Afrique subsaharienne et par le vieillissement des “deuxièmes générations” ». En clair, ces dernières ont atteint l'âge des premières consultations gynécologiques et, bien que nées sur le territoire, elles ont subi cette mutilation. Dans notre pays, les fillettes à risque sont celles dont les parents viennent du Mali, de la Guinée, du Sénégal ou de la Côte d'Ivoire. « En France, une fille sur trois dont les parents sont...

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