Lu dans le DL du 8.08.2019
ÉDITO
Gilles DEBERNARDI
Donald Trump,
le salaire de la haine
Deux tueries de masse aux États-Unis, la routine.
Dans un
pays où le fusil mitrailleur s’apparente à un produit de
consommation courante, le président pourrait peut-être revoir la législation sur les ventes d’armes.
Sauf que la NRA,
puissant lobby des porteurs de flingue, a largement sponsorisé sa dernière campagne et va remettre ça pour la prochaine.
Pigé ?
Au nom d’un amendement de la Constitution qui
remonte aux temps lointains des cow-boys, les engins de
mort doivent circuler librement.
Lorsqu’une actualité sanglante le place au pied du mur,
Donald Trump préfère accuser « la violence des jeux vidéo »
et les « problèmes psychiatriques » des meurtriers qui passent à l’acte.
Sans attendre les résultats de l’enquête, il qualifie
le tireur d’El Paso de « malade mental »… tout en réclamant
son exécution « le plus tôt possible ».
Étrange raisonnement
.
Si le suprémaciste blanc est vraiment un fou, et donc irresponsable, pourquoi l’envoyer à la chaise électrique ?
Le
locataire de la Maison Blanche n’a que faire de telles subtilités juridiques.
Il parle d’abord à son électorat basique de
l’Amérique profonde, supposé plus proche du Ku Klux Klan
que de l’université d’Harvard.
Dans la cité texane endeuillée,
pourtant, sa visite de condoléances créée un malaise.
Même
là-bas, des citoyens imputent une large part du désastre à ses
discours haineux.
Qu’a donc dit et répété le chef de l’État ?
Les Mexicains sont des « violeurs », les élus américains trop
colorés doivent « rentrer chez eux », la mère patrie se trouve
menacée par « l’invasion » des migrants hispaniques.
De
quoi réveiller les pires pulsions racistes qui, chez tous les
peuples de la terre, ne dorment jamais que d’un œil.
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