Une nouvelle fois, le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (Giec) nous alerte sur l’imminence de la crise environnementale, sur l’urgence de changer nos pratiques. Après avoir pointé l’inéluctabilité du réchauffement climatique,
son nouveau rapport, publié le 8 août, s’attarde sur l’usage des terres, les risques sans cesse accrus de la dégradation des sols liés à des modèles agricoles intensifs. L’agriculture et l’élevage comptent pour un tiers des émissions de gaz à effet de serre, alimentant un cercle vicieux entre destruction des terres et réchauffement.
Il y a des moyens pour briser cette spirale infernale, assure le Giec. Changer nos habitudes alimentaires, en consommant moins de viande notamment, changer de modèles agricoles en renouant avec une agriculture raisonnée et locale,
changer de modèle économique sont autant de voies qu’il nous faut emprunter au plus vite pour essayer d’endiguer le réchauffement climatique, rappelle le Giec.
Mais ces avertissements risquent de rester une fois de plus lettre morte. Dans l’indifférence générale,
le président brésilien Jair Bolsanaro est en train de détruire l’Amazonie, le poumon de la planète. Plus de 2 000 kilomètres carrés de forêt ont été rasés, rien qu’au mois de juillet. En moins d’un an, il a fait de la forêt amazonienne brésilienne le terrain de jeu des orpailleurs, des accapareurs de terre et de l’agrobusiness,
mettant en danger les populations amazoniennes et tout l’équilibre environnemental de la planète.
Et que dit l’Europe ? Rien ou plutôt si. La commission européenne sur le départ a signé en juillet un accord de libre-échange avec le Mercosur, visant justement à augmenter les importations de viande d’Amérique du Sud, de soja et d’autres productions utilisant des pesticides interdits en Europe.
Comme pour le Ceta (l’accord de libre-échange avec le Canada), l’Europe s’en tient toujours aux principes du néolibéralisme, de la mondialisation galopante, de la financiarisation d’une économie mondialisée, préférant faire passer le commerce devant toutes autres considérations.
L’urgence est là pourtant. Le mois de juillet a été le plus chaud jamais enregistré. La désertification gagne du terrain dans toutes les régions subsahariennes. Près d’un quart de l’humanité était menacé par une pénurie d’eau. Pour la troisième année consécutive, la faim dans le monde progresse, touchant plus de 820 millions de personnes. Remettant en lumière l’intuition
du théoricien de la désobéissance Henry David Thoreau du lien inextricable entre asservissement du monde naturel et oppression des minorités.
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