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mercredi 16 février 2022

La santé avec Alertes santé - L’Adieu de Luc Montagnier

 La santé 

L’Adieu de Luc Montagnier 

Chère amie, cher ami, 

Le Pr Luc Montagnier, Prix Nobel de Médecine, est décédé le 8 février dernier à 89 ans.  

Il y a eu un décalage de 24 heures entre l’annonce faite par FranceSoir et reprise par de nombreux médias alternatifs, et celle des médias plus “officiels”.[1]

Et ces derniers étaient un peu vexés. 

Par exemple, le média RFI explique :[2]

“L’annonce de la mort de Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du SIDA et prix Nobel de médecine, a mis 24 heures à être prise au sérieux après sa publication par FranceSoir.”

Et l’auteur de ce billet ajoute : 

« Penser contre soi-même », on connaît la fameuse phrase de Péguy, (...) Penser ou plutôt compenser par un travail de vérification et de croisement des sources ses propres préjugés, parfois totalement fondés, mais qui peuvent nous faire passer à côté de la vérité : c’est sans doute ce qu’il faudra méditer dans les écoles de journalisme à partir de l’annonce de ce décès du professeur Luc Montagnier par le site FranceSoir.

Je passe sur les journalistes qui estiment que leurs préjugés sont fondés…

Je croyais naïvement que ce métier reposait sur la restitution des faits. Visiblement, on n’en n’est plus là…

Car, c’est en effet le site d’information FranceSoir qui, a annoncé le premier le décès de l’une de nos grandes figures médicales du XXe et XXIe siècle. 

Le directeur du journal explique que cela est dû au fait que FranceSoir était en contact régulier avec le Pr Montagnier et ses proches collaborateurs.[3]

Les autres médias n’étaient pas, semble-t-il, en contact avec le chercheur ou ses proches. 

Cela dit tout de même quelque chose du fossé qui existe entre la presse conventionnelle et le monde libre. 

Et le Pr Montagnier appartenait résolument à ce dernier. 

Un scientifique surdoué 

Le Pr Luc Montagnier a été l’un des 13 prix Nobel de médecine de France.[4]

Il a passé son bac à 13 ans ! Il est devenu biologiste et virologue et est entré au CNRS en 1960. 

Sa carrière a été exceptionnelle. Il a été Professeur à l’Institut Pasteur où il a dirigé l’unité d’oncologie virale durant 28 ans, de 1972 à 2000. Il était membre de l’Académie des sciences et membre de l’Académie de médecine. 

Il a été Professeur et directeur du Centre de biologie moléculaire et cellulaire au Queens College de l’université de la ville de New-York, puis a dirigé un institut de recherche à l’université de Jiao-tong de Shangaï. 

Il a reçu en 2008 le Prix Nobel de médecine pour avoir co-identifié en 1983 le virus responsable du syndrome immunodéficitaire acquis, c'est-à-dire le SIDA. Cette maladie était apparue deux ans plus tôt au sein de la communauté homosexuelle. 

Il s’est passionné pour la recherche sur les infections dites “froides” ou chroniques telles que la maladie de Lyme, sur laquelle il a travaillé avec le groupe Chronimed. Ce groupe réunit près de 200 scientifiques et médecins sans conflits d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique. 

Un chercheur innovant et original 

Sud Radio a rendu un bel hommage à Luc Montagnier en interviewant deux personnes qui ont suivi son parcours à différents moments clés de sa carrière : 

  • le Pr Didier Raoult, qui travaillait déjà sur les maladies infectieuses au moment de la découverte du SIDA ;
  • et  Xavier Azalbert, Directeur de FranceSoir, qui l’a accompagné médiatiquement à la fin de sa vie de chercheur.[1]

Didier Raoult explique que la découverte du SIDA par Luc Montagnier ne doit rien au hasard. 

Selon lui, c’est l’esprit “fantasque” et “particulier” de Luc Montagnier qui lui a permis de pousser plus loin la recherche sur les rétrovirus et, chemin faisant, de faire tomber l’un des dogmes centraux de la biologie moléculaire sur l’impossibilité pour l’ARN de se transformer en ADN.[3]

Luc Montagnier fait partie des scientifiques qui ont établi un lien entre virus et cancer. Il a notamment travaillé sur ce que l’on a appelé les “oncornavirus.”

Ce sont des virus à ARN qui peuvent déclencher le cancer dans une cellule.

Avoir ouvert ce chemin de recherche constitue en soi un apport considérable à la science !

Le Pr Raoult rappelle ensuite le contexte tendu dans lequel la découverte du virus du SIDA s’est faite. 

Il y a eu une guerre d’influence avec les Américains à ce moment-là, qui s’est calmée après qu’un accord financier sur les brevets liés à cette découverte eut été trouvé entre la France et les Etats-Unis. 

Les recherches de Luc Montagnier sur l’ARN des virus intéressaient bien des parties prenantes ! Pour beaucoup d’industriels, ces travaux n’avaient rien de fantasque. 

Et 40 ans plus tard, le sujet est plus que jamais d’actualité !

Son talent, et ses découvertes, ont suscité autant la fascination que la jalousie. 

Didier Raoult rappelle par exemple que de nombreux financements de l’Institut Pasteur venaient des brevets déposés par Luc Montagnier et son équipe ainsi que des héritages de familles prestigieuses. 

La poursuite des travaux de Jacques Benveniste

Les médias et un certain nombre de scientifiques reconnus se sont détournés des travaux de Luc Montagnier lorsque ce dernier s’est passionné pour le travail de Jacques Benveniste, qu’il a “repris et étendu” selon ses propres mots.[5]

Ce dernier était chercheur à l’INSERM, spécialiste des allergies et découvreur du facteur cellulaire de l’inflammation. C’était un chercheur réputé, pas très loin sans doute de décrocher un prix Nobel, jusqu’au jour où il s’est intéressé aux hautes dilutions.[6]

Il s’est rendu compte que les dilutions successives d’une substance dans un volume d’eau laissent une “trace”, même lorsque la substance n’est plus présente dans l’eau.  

Il s’agirait d’une onde électromagnétique laissée par la substance. 

Les travaux de Luc Montagnier ont permis de montrer qu’il était possible d’enregistrer, dans des hautes dilutions d’eau, des radiations venant de l’ADN de virus et de bactéries. 

Pour lui, dans un certain nombre de maladies comme Alzheimer, l’autisme, Parkinson ou la sclérose en plaques, on peut mesurer ce type de radiation démontrant que les virus joueraient un rôle important dans l’apparition de ces maladies. [7]

Ne faut-il pas voir, dans cette théorie, la continuité de ses travaux sur le cancer et le SIDA ? 

Jean-Yves Bilien a produit et réalisé un film/interview avec Maxence Layet, journaliste scientifique qui explique plus en détail cette théorie.[8]

L’idée générale est que nous sommes entourés d’ondes sur lesquelles il est possible d’avoir une influence. 

Ainsi les virus, les bactéries, les organes, comme le cerveau lui-même, émettent des ondes. 

Si on parvenait à interagir positivement avec ces ondes, on pourrait mieux soigner les patients mais aussi révolutionner l’agriculture et la biologie. À l’inverse, les interactions négatives détruiraient la santé. 

Luc Montagnier pensait que les polémiques suscitées par ces recherches finiraient par être dépassées. Il était persuadé que ses recherches seraient confirmées et trouveraient de multiples applications au quotidien.[8]

Pour y parvenir, le scientifique a construit avec de nombreux collègues un réseau d’experts en Suisse, en France, en Italie et en Chine notamment qui poursuivent ses travaux. [8]

Si Luc Montagnier a vu juste, la pollution électromagnétique provoquée par la mise en place de réseaux d’antennes téléphoniques et Internet, qui provoquent une exposition permanente aux ondes, pourrait être l’un des grands enjeux de santé du XXIe siècle.

Pollution environnementale, autisme et vaccination

Les travaux de Jacques Benveniste, poursuivis par Luc Montagnier, pourraient à terme constituer une base théorique solide pour expliquer comment fonctionne l’homéopathie. 

Toutefois, cette médecine est aujourd’hui violemment contestée par une partie des médecins, même si les patients qui l’expérimentent sont généralement satisfaits des résultats obtenus.[9]

Cette haine de l’homéopathie a nourri les critiques formulées à l’égard de Luc Montagnier par une partie de la presse officielle, notamment du journal Le Monde.[10]

Mais ce sont ses propos sur la vaccination qui ont suscité le plus de réactions hostiles à son égard. 

Certains médias disent même que Luc Montagnier était antivax, ce qui est tout simplement faux.[11]

Je l’ai entendu prendre la parole sur la question de l’autisme, notamment lors d’un très beau congrès organisé par Senta Depuydt et Olivier Soulier en 2016.[12]

Luc Montagnier soulignait le risque général lié à la dégradation de l’environnement extérieur sur le corps humain, qui, selon lui, jouait sur la progression spectaculaire de l’autisme ces 20 dernières années.[13]

Pour lui, les ondes, les pesticides, la pollution aérienne et peut-être les vaccins ou l’excès de vaccination pouvaient jouer sur la santé des humains et notamment des bébés.[13]

Ces propos posés, formulés avec prudence et à la manière d’une hypothèse ont été mal-interprétés et mal accueillis. 

Car le débat scientifique, surtout lorsqu’il s’agit des vaccins, est aujourd’hui complètement biaisé par le dogmatisme de certaines corporations et les intérêts économiques de beaucoup d’autres. 

Cela ne veut pas dire que le Pr Montagnier avait raison sur tout. Mais il y a eu un décalage totalement disproportionné entre ses prises de position et l’hostilité qu’elles ont suscitées. 

Visionnaire sur le covid 19 

Malgré son âge avancé, Luc Montagnier continuait à participer activement aux recherches et aux débats de son temps. 

Au début de l’épidémie de coronavirus, il a émis l’hypothèse que le virus avait été créé en laboratoire et que l’ADN de ce virus contenait des séquences du virus du SIDA.[14]

L’hypothèse a été, dans un premier temps, moquée et rejetée par les médias. 

Aujourd’hui, elle fait partie des hypothèses officielles étudiées avec le plus grand sérieux par les grandes agences sanitaires américaines… [15]

Un homme courageux, audacieux, souriant et optimiste 

Je n’ai connu le Professeur Montagnier qu'à la fin de sa vie et je ne l’ai croisé que deux ou trois fois lors d’événements consacrés à la santé.

Je ne le connaissais pas personnellement. 

Mais je l’ai vu et écouté. Luc Montagnier prenait le temps de répondre aux questions du public. Il était pédagogue et souriant. 

Il semblait heureux d’être là en toute simplicité. 

En conférence ou en interview, il souriait toujours avant de répondre à une question et il ponctuait ses réponses de “n’est-ce pas ?”, comme s’il donnait un peu de temps à son interlocuteur de digérer ce qu’il venait de dire. 

Car ses approches, ses hypothèses, ses pensées pouvaient surprendre. 

Il procédait par association d’idées, passant de la biologie à la médecine, utilisant la physique et les mathématiques pour étayer ses théories. 

Il s’est attaqué à des trous noirs de la pensée scientifique où il fallait bien essayer de faire un peu de lumière.

Toute sa vie, il a cherché à faire sortir ses semblables des cavernes où ils habitent pour aller découvrir de nouveaux pans de la connaissance et de la science. 

Son optimisme s’est du reste traduit dans les faits. 

Il laisse derrière lui de nombreuses pistes ouvertes de recherche et des équipes motivées et liées entre elles pour mener à bien ces travaux. 

Luc Montagnier n’a pas dit son dernier mot !  

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

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