HISTOIRE et MEMOIRE
Metro CHARONNE , 8 Fevrier 1962
Au lendemain d'une nouvelle série d'attaques commises à Paris par l'OAS ( Organisation de l'armée secrète ) – organisation d'extrême-droite jusqu'au-boutiste qui veut imposer par l'action terroriste le maintien de "l'Algérie française" – les syndicats CGT , FEN , SNI et UNEF organisent - le PCF et le Mouvement de la Paix s’y associant - le 8 février 1962 , une manifestation contre le fascisme et pour la paix en Algérie . Mais la ville de Paris se trouve alors soumise au régime de l'état d'urgence .
LES MANIFESTANTS ÉCRASÉS
"La manifestation rassemble 20 000 à 30 000 personnes , dans plusieurs cortèges . Certains ont fusionné sur le Boulevard Voltaire en direction de la place de la Nation , dont l'accès était empêché par des barrages policiers . En début de soirée , les organisateurs annoncent la fin de la manifestation . Alors que la foule commençait à se disperser , les policiers se ruent sur les manifestants , près de la station de Métro Charonne ( Paris 11e Arr )" .( Journal Le Monde )
Entassés dans la descente d'escalier , empêchés de sortir par les forces de l'ordre qui matraquent et jettent sur la foule des grilles d'aération du Métro ou de protection des arbres , les manifestants sont écrasés . Neuf d'entre eux , dont trois femmes , vont trouver la mort . De nombreux manifestants sont blessés.
Qui , du Général Charles de Gaulle , de son Premier ministre , Michel Debré , du Ministre de l'Intérieur, Roger Frey , ou du Préfet de Police , Maurice Papon, a ordonné la charge ? La question est toujours posée . Il semble en tout cas que le pouvoir n'ait pas voulu céder à ce qu'il considérait être "une provocation communiste" .
Ce " massacre d'Etat ", comme le qualifie l'historien Alain Dewerpe dans son livre paru en 2006 , "Charonne , 8 février 1962 , Anthropologie d'un massacre d'Etat" , se situe "dans une situation de pré-guerre civile" : "Le pouvoir n'avait pas intérêt à ce que le Parti communiste fasse démonstration de sa force", analyse pour sa part l'historien Olivier Le Cour Grandmaison ( cité par Le Monde ) . De ce point de vue , ce sera un échec total : le 13 février 1962 , des centaines de milliers de personnes assisteront aux obsèques des victimes .
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