| | | | | La Lettre de la semaine... |
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| | Chères amies, chers amis Nous espérons que vous avez passé le meilleur été possible en ces temps difficiles, marqués par la pandémie et les catastrophes naturelles. Les paysans-travailleurs ont beaucoup de mal à terminer les récoltes qui sont en tout état de cause de moindre qualité à cause des pluies, et les vignerons auront vu des parts considérables de leurs récoltes détruites. Un nombre important de nos concitoyens et leurs familles ont aussi directement subi ces événements climatiques avec des dégâts, d’importantes pertes matérielles et parfois jusqu’à des décès causés par les gigantesques feux qui ont notamment frappé le département du Var.
A d’autres endroits, ce sont des inondations ou des déluges de grêle qui ont endommagé sévèrement maisons, jardins, voitures et autres équipements. Il se confirme que les prévisions du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (le GIEC), établies depuis des décennies, se révèlent exact. J’y avais consacré un texte dans L’Humanité Dimanche récemment : Changer de système pour sauver l’humanité. |
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| | Changer de système pour sauver l’humanité | | L'éditorial de l'Humanité Dimanche du 19 au 25 août 2021. | | |
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| | Ces catastrophes nous accablent alors que nous sommes encore loin d’avoir surmonté l’épreuve de la pandémie de Covid-19, dont les effets redoublent tout particulièrement en Guadeloupe, en Martinique et en Polynésie française, occasionnant deuils et désolation. Partout ailleurs, la reprise de la pandémie avec le variant venu de l’Inde provoque une hausse des contaminations et des hospitalisations, même si on assiste depuis quelques jours à ce qui commence à ressembler à un début d’amélioration.
Toutefois, la rentrée scolaire est à haut risque alors que les dernières prévisions de l’Institut Pasteur ne portent pas à l’optimisme. L’irruption d’un nouveau variant encore plus difficile à combattre devient une éventualité très sérieuse ; il pourrait toucher principalement les pays du Sud où une part encore trop faible des populations est vaccinée. Le combat solidaire pour la levée des brevets et la coopération pour que ces pays puissent produire des vaccins sur leur sol est plus que jamais à l’ordre du jour. Sans un processus adapté de vaccination générale à partir de débats contradictoires, d’informations sur la nature et le degré d’efficacité des vaccins, avec par exemple des comités départementaux ou se retrouveraient – aux côtés des pouvoirs publics et des autorités sanitaires – des scientifiques, des médecins, les élus, les associations et syndicats, la confiance ne sera pas créée pour celles et ceux qui doutent, qui questionnent à la fois la qualité des vaccins mais aussi les agissements des trusts pharmaceutiques dont les profits ne cessent de monter. Dans cette Lettre je souhaite développer trois sujets : - La préparation de la Fête de l’Humanité.
- Les secousses à venir à partir de la situation nouvelle créée en Afghanistan.
- Un décryptage de l’important entretien qu’a donné le secrétaire d’État aux affaires européennes au quotidien Le Monde cette semaine.
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| | La Fête de l’Humanité se construit |
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| | | Nous avons commencé cette semaine le montage de la Fête de l’Humanité. Dans un format différent des années passées à cause de la pandémie et des dispositifs de sécurité que nous devons prendre pour protéger les participants et celles et ceux qui la construise, elle se tiendra maintenant dans une quinzaine de jours. Le placement des bons de soutien à l’Humanité donnant droit à l’entrée de la Fête monte en puissance. Vous vous en doutez, nous avons beaucoup hésité avant de nous lancer dans la belle aventure de l’organisation de la Fête, alors que subsistaient les incertitudes liées à la pandémie et ses développements. Aventure aussi, car il fallait reconfigurer le terrain alors qu’une partie importante de l’ancien lieu est déjà occupée par la préparation des prochains Jeux Olympiques.
Tenir un tel événement engendre beaucoup de travail et de tracas tout en coûtant très cher. Ainsi la reconfiguration du terrain à laquelle nous avons dû procéder engendre un coût de plusieurs centaines de milliers d’euros supplémentaires. Or, nous ne pouvons pas créer de déficit. Seul le placement de plusieurs dizaines de milliers de bons de soutien à l’Humanité permettra à la fois de financer cet événement original et unique, devenu au fil du temps un patrimoine populaire et national, et de participer à une vraie Fête, après tant de privations. Ses conditions de sécurité seront maximales.
Nous nous sommes battus pour que la Fête ait lieu dans ce contexte pour plusieurs raisons d’intérêt politique et général. Nous avons en effet besoin de nous retrouver pour nous détendre, nous parler, assister à de beaux concerts, partager des idées à l’heure où la pandémie, le réchauffement climatique, constituent d’implacables actes d’accusation du capitalisme financiarisé et mondialisé. Du même coup, ils appellent à réfléchir sur les moyens de sauver l’humanité du désastre qui – comme à d’autres périodes de l’Histoire – appelle à entamer un processus de transformation sociale, démocratique, écologique poussant au partage des avoirs, des pouvoirs et des savoirs, un monde humain commun : ce que nous appelons le communisme. Nous bâtissons un lieu qui vous appartient et que vous allez animer, enrichir de vos joies et idées, de vos projets, et de vos aspirations. Tenir la Fête, y participer, seront des actes de soutien aux créateurs, aux artistes, aux intermittents du spectacle qui ont été trop longtemps privés de l’expression de leur art. De même, alors que les salons du livre n’ont pu se tenir, la Fête offre la possibilité à des centaines d’auteurs et à une multitude de lecteurs de se rattraper au sein du Village du livre. La Fête sera dédiée aux travailleuses et travailleurs de première ligne, que le pouvoir refuse de considérer en augmentant leurs rémunérations. Lieu de débats, on y réfléchira en toute liberté aux actions en faveur d’une refondation des systèmes de santé, pour qu’ensemble nous inventions un projet révolutionnaire qui permette la sécurisation de chaque personne à chaque étape de la vie, tout en lui permettant de s’émanciper, dans le cadre d’un monde débarrassé de la course aux armements et des guerres, s’inscrivant dans une véritable stratégie de protection du climat et de la biodiversité. Espace unique de solidarité internationaliste, elle résonnera des aspirations des peuples à la liberté et à la justice, et sera le relai des mouvements de défense des peuples Kurdes et Palestiniens, des femmes et des jeunes d’Afghanistan, et permettra d’exprimer la solidarité avec notamment nos amis haïtiens, libanais, cubains… Cette solidarité en actes sera cette année encore renforcée avec un partenariat spécial entre l’Humanité et le Secours Populaire Français : chaque bon de soutien réglé permettra de reverser 1€ à la première association nationale pour alimenter un « fonds d’urgence » pour venir en aide à toutes celles et tous ceux, ici comme ailleurs, victimes de catastrophes naturelles et climatiques. Son stand sera aussi un lieu de collecte important. Tout a été conçu pour que la Fête soit belle. Mais la limitation du public pour cause de pandémie est aussi une menace sur la capacité de compenser les dépenses engagées, très importantes. Les recettes du bon de soutien – qui peut être défiscalisé à hauteur de 66 % – y pourvoiront pour l’essentiel, mais il sera très utile d’en continuer le placement au-delà de la tenue de la Fête. Sa réussite ne saurait se traduire par des difficultés de trésorerie supplémentaires pour nos journaux, alors qu’ils ont d’importants projets de développement en cours. Je remercie sans attendre, du fond du cœur, toutes celles et ceux qui contribuent au succès de l’évènement : artistes, militants, associations, prestataires, services de l’État, agence régionale de santé et les équipes du service médical de la Fête. Prenez possession de la Fête ! Elle est à vous ! |
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| | | | | Bon de soutien pour la Fête de l'Humanité édition 2021 | | |
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| | | | J’ai consacré cette semaine mon éditorial de L’Humanité Dimanche à la situation créée par l’impérium nord-américain en Afghanistan, avec 20 ans de guerre et d’occupation, le départ précipité des soldats après l’accord de l’administration américaine avec les talibans, ceux-là même qu’elle prétendait combattre : « Tapis rouge pour… les talibans ». Une nouvelle situation géopolitique très dangereuse et dont on n’a pas fini de mesurer les conséquences est en train de se créer au niveau régional, et même au-delà. Les démocrates, les femmes, les jeunes, les travailleurs Afghans sont laissés à la brune loi dictatoriale des Talibans. Les larmes nous ont envahi à la vue de ces femmes afghanes donnant leurs enfants aux soldats américains dans l’espoir qu’ils aient un autre avenir que celui de l’enfer. Peut-on laisser faire cela sans rien dire, sans prendre les dispositions nécessaires pour les protéger ?
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| | | | L’éditorial de L’Humanité Dimanche du 26 août au 1er septembre 2021 – par Patrick Le Hyaric. Qui peut croire un seul instant que les talibans allaient respecter leur parole, consignée dans l’accord secret conclu avec l’impérium nord-américain ? Les Nations Unies dénoncent la traque d’anciens fonctionnaires, de militants démocrates, des droits des femmes, de l’éducation et de la culture, de la liberté d’informer ou de la paix. Seul le ministre des Affaires étrangères de notre pays ose parler d’un « gouvernement inclusif ». Belle fable ! Ce sont les envoyés de M. Trump, puis de M. Biden, qui ont fait le choix de négocier exclusivement avec les seigneurs de guerre, au détriment de toutes les autres forces politiques, associatives et religieuses afghanes. Ce sont eux déjà qui, après avoir déversé sur le pays un déluge de fer et de feux, ont imposé une constitution à « l’américaine » et choisi le chef de l’exécutif afghan, lequel arrosait avec les dollars américains les députés qui n’avaient pour unique rôle que de l’adouber. Ces derniers et les potentats locaux détournaient l’argent public venu de l’étranger pour construire leurs belles villas dans les pays du Golfe, tandis que la rébellion talibane se nourrissait aux mêmes gamelles auxquelles s’ajoutait « l’impôt » sur l’opium... | | |
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| | Le cercle de la raison macronien | |
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| | | Dans un entretien à nos confrères du Monde, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, M. Clément Beaune, dit tout de la stratégie du « président-candidat » dans la perspective des élections présidentielle et législatives. Homme d’expériences diverses, car passé du cabinet de Jean Marc Ayrault à celui de l’Elysée avant d’être nommé au gouvernement, il mérite d’être entendu. Après avoir justifié la « verticalité » qui a présidée aux décisions sur le passe-sanitaire, les contre-réformes de l’assurance chômage et de la fonction publique, « le plan de relance » sans contreparties, la « loi climat » critiquée par les membres de la Convention citoyenne pour ses graves insuffisances, il a confirmé la stratégie du président pour rester à l’Elysée : « incarner le camp de la République, de la raison et de l’équilibre de la société ». Autrement dit, celui qui n’a obtenu que 18 % des inscrits lors de la dernière présidentielle serait le rassembleur, même après le fiasco de son parti lors des dernières élections régionales. Le secrétaire d’Etat a aussi glorifié l’insupportable parole présidentielle sur le freinage « des flux migratoires » venant d’Afghanistan où règnent la terreur et la dictature. Enfin, il a confirmé : « En 2022, la présidentielle et les législatives vont se jouer sur un clivage entre ceux qui assument la complexité, la raison, la science, une forme de modération verbale et ceux qui jouent des effets de la polémique et des divisions ». Guizot disait déjà, en son temps, que seuls pouvaient participer ceux qui sont « éclairés par raison critique supérieure » ! La stratégie est bien d’incarner le programme économique, social, sécuritaire et de rejet des réfugiés de la droite, le tout présenté comme rempart à l’extrême droite ! Pourtant « le clivage » a bien été porté à plusieurs reprises par le président lui-même : celui qui existe entre ceux – « les premiers de cordée » – qui accumulent des fortunes et les premiers de corvée, « ceux qui ne sont rien » mais qui, pourtant, sont en première ligne dans la tenue du pays depuis le début de la pandémie. Tout est bon pour empêcher le débat sur l’antagonisme fondamental entre les détenteurs du capital et celles et ceux qui n’ont que leur travail manuel, intellectuel pour vivre… et trop souvent survivre. Si l’on veut bien écouter le secrétaire d’Etat, « bon sens et pragmatisme » s’opposeraient au chaos. Déporter ainsi le débat public, c’est vouloir diviser la société et associer les forces progressistes au camp de la déraison, à côtés de celles qui transpirent le racisme et la xénophobie. C’est la confirmation de la stratégie visant à faire de l’extrême droite la seule force opposante, celle susceptible d’être au second tour de l’élection présidentielle. Voilà pourquoi ministres et caméras ne valorisent, lors des manifestations du samedi, que les aspects les plus nauséabonds, notamment l’infecte antisémitisme, les abominables destructions de centres de vaccination ou de pharmacies. Ceci permet de cacher les enjeux autour de la nécessaire refondation de notre système de santé et les moyens à donner à l’hôpital public. Ajoutons qu’un simple soupçon sur un réfugié afghan aura été le prétexte pour faire occuper les radios et les télévisions dès le petit matin, mardi dernier, par des cadres de l’extrême-droite qui, une fois de plus, nous ont montré que leur poitrine de fer était dépourvue de cœur. Si cette stratégie réussissait, l’homme qui, seul, décide de tout, aurait les mains encore plus libres, pour, pendant cinq années supplémentaires, amplifier les destructions de conquis sociaux en mettant toujours plus l’Etat au services du capital, en déformant encore plus la République, en allant plus loin et plus vite dans les contre-réformes des retraites et vraisemblablement de la sécurité sociale. La voix de celles et ceux – et ils sont la majorité sociale – qui veulent reprendre « le contrôle de leur vie », celle qui appelle à plus de justice, de respect, de libertés, de solidarité, ne doit pas se laisser étouffer. Elle doit exprimer ses exigences de progrès social, démocratique et écologique. Par sa détermination et son rassemblement, cette majorité peut contribuer à ce que s’ouvrent des voies alternatives au capitalisme qui fait chaque jour, dans tous les domaines, la preuve de son inefficacité sociale, écologique et économique. C’est dire à quel point la riposte politique et idéologique est à l’ordre du jour ! |
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| | Le cercle de la raison macronien | | | | |
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| | | Je vous souhaite une bonne santé pour vous et vos proches. Amicalement, Patrick Le Hyaric
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| | | | Pour m'écrire: L'Humanité - Patrick Le Hyaric 5, rue Pleyel - immeuble Calliope 93528 Saint-Denis cedex 01 49 22 72 18 |
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