Translate

mardi 1 juin 2021

La Santé avec Néo-nutrition - 26 625 molécules alimentaires aux vertus thérapeutiques inconnues

 La Santé


26 625 molécules alimentaires aux vertus thérapeutiques inconnues

Chère lectrice, 
Cher lecteur,
 
Il existe des molécules non identifiées présentent dans votre alimentation aux multiples vertus thérapeutiques. Appelées « matière noire », ce serait plus de 26 000 substances susceptibles d’avoir des effets sur votre santé !
 
Ces données, à étudier, pourraient ouvrir la voie à une alimentation personnalisée afin de mieux prévenir l’apparition de certaines pathologies. Actuellement, la majorité des connaissances nutritionnelles des scientifiques sont basées uniquement sur 150 composants nutritionnels clés , répertoriés par le Département américain de l’Agriculture (USDA) et d’autres bases d’informations nationales (FoodDB). Ainsi, elles ne représentent qu’une infime partie des facteurs nutritionnels jouant un rôle dans l’émergence de maladies. À ce jour, nous ne connaissons que le haut de l’iceberg et les chercheurs comptent bien analyser tout ce qui n’est pas visible en surface. 
 
Et d’après une étude parue dans la revue scientifique Nature, de nouvelles avancées technologiques, comme l’apprentissage automatique (ou machine learning), pourraient à terme permettre une meilleure compréhension du spectre biochimique des aliments [1].

Comprendre les enjeux de cette « matière noire »

Cette découverte n’est pas anodine. Elle ouvre tout simplement un vaste champ d’exploration à analyser quel que soit l’aliment. Autrement dit, elle montre à quel point le potentiel des actifs présents dans l’alimentation est encore très mal connu.
 
Pour vous donner un exemple concret, l'ail contient plus de 2 306 composants nutritionnels dont seuls 67 ont été quantifiés par l’USDA. Parmi eux se trouve [2] :
  • De l’allicine, un composé organosulfuré,
  • De la lutéoline, réputées pour ses propriétés anti-inflammatoires, pro-apoptotiques et anticancéreuses,
  • Ou encore de la flavone, connue pour avoir des effets cardio-protecteurs.
Sa matière noire représente plus de 2 239 composés non répertoriés dont les bienfaits sont encore à déterminer !

Plus globalement, ces substances méconnues représentent une diversité chimique exceptionnelle qui actuellement n’est pas exploitée dans les études épidémiologiques.
 
En août 2019, FoodDB a quantifié 26 625 éléments biochimiques actifs distincts pas encore étudiés et affirme que ce chiffre devrait augmenter.

Un projet pilote révolutionnaire

Cette « matière noire » est une véritable révolution dans le milieu scientifique. Elle ouvre clairement de nouvelles perspectives de traitement.
 
Et pour y parvenir, des chercheurs de l’université de Boston ont décidé d’analyser les données issues d’anciennes littératures scientifiques. D’après leurs premières recherches, ces dernières contiennent des informations précieuses sur la composition des aliments. Ils ont donc mis en place un projet pilote, FoodMine, pour analyser et recouper toutes les données répertoriées dans les études axées sur des aliments spécifiques.
 
Les scientifiques espèrent pouvoir lister plus de composés que ceux déjà identifiés par l'USDA et FooDB ensemble.

Un nouveau type de profilage en perspective

Il est évident que les composants nutritionnels actuels permettent déjà d’établir des ajustements pour préserver votre santé. Il existe de nombreuses études qui ont permis d’adapter plusieurs de nos consommations (sucres, sel, protéines, graisses…). Cependant, étant donné que d’autres produits chimiques non répertoriés entrent en jeu, il est essentiel de comprendre les mécanismes induits par « cette matière noire ».  

Les scientifiques souhaitent ainsi établir une nouvelle cartographie alimentaire, « un foodome », et proposer une médecine personnalisée. Chacun de nous aurait alors une sorte de menu avec les meilleurs aliments à consommer pour ne plus tomber malade. Un principe novateur qui ne sera possible que lorsque nous serons capables d’établir un profilage biochimique complet de notre alimentation.

Pour ce faire, il faut donc compter sur de nouvelles technologies telles que :
  • L’utilisation du Big Data et de l’intelligence artificielle pour regrouper et analyser les bases de données colossales,
  • Ou encore sur l’analyse des substances par résonance magnétique nucléaire (qui va sonder la structure moléculaire en faisant interagir l'aimantation naturelle des noyaux avec un champ magnétique) ou via une spectrométrie de masse pour mieux détecter le rôle de chaque composant.

Les prémices de la nutrigénétique

Cette nouvelle façon d’étudier les aliments marque clairement les débuts d’une nouvelle ère. Celle de la nutrigénétique.
 
Pour simplifier, il s’agit d’organiser la récolte des informations sur vos habitudes alimentaires afin de les rendre informatiquement exploitables. Ainsi, toutes vos données seraient analysées via la plate-forme de Big Data pour établir « votre profil nutritionnel optimal ». Ce « foodome » prendrait alors en compte aussi bien vos antécédents que vos facteurs de risques afin de vous conseiller l’alimentation la mieux adaptée à votre santé.  
 
Les déterminants de votre « foodome » dépendront alors de vos choix alimentaires, de votre lieu d’habitation ou encore de votre statut socio-économique. Cela signifie qu'ils évolueraient en permanence et s’adapteraient presque en temps réel à vos besoins. Un peu comme une montre connectée capable de vous envoyer des notifications lorsque vous n’êtes pas assez actif. Sauf qu’ici, elle fournirait des conseils nutritionnels. 
 
Ce principe de recoupement de données existe déjà en biologie moderne avec la génomique (qui étudie le fonctionnement d’un organisme à l’échelle du génome). La transposer à l’alimentation pourrait aider les scientifiques à rechercher systématiquement de nouvelles associations qui sont, à l’heure actuelle, largement invisibles pour la recherche.

La nutrigénomique serait-elle la médecine du futur ?

Si actuellement, il n’est pas possible de changer la base génétique d’une maladie, de nombreux essais cliniques ont démontré que le corps humain est capable de moduler l’expression des gènes grâce à l’alimentation. Autrement dit : ce que vous mangez à un impact direct sur certaines mutations et renforce le rôle d'autres.
 
Ces modulations permettent alors de limiter des prédispositions génétiques aux maladies grâce à des choix de vie appropriés, dans lesquels les changements alimentaires jouent un rôle dominant. C’est ainsi que certains patients arrivent à diminuer de 70% le risque de développer des problèmes cardiaques malgré de forts antécédents familiaux [1].
 
En théorie, la nutrigénomique représente donc une excellente alternative pour pallier l’appauvrissement alimentaire lié à la surexploitation de nos terres et à la production agricole de masse. Elle pourrait directement agir sur la santé de votre microbiote et vous livrer les clés des bons choix alimentaires à faire. À terme, elle pourrait être l’une des meilleures médecines non intrusives pour prévenir des maladies et vivre plus longtemps en bonne santé [3]

Cependant, elle repose en grande partie sur l’informatisation de données médicales. Et si l’enjeu de mieux connaître la « matière noire » de nos aliments est colossal, il ne faut pas négliger les risques de l’exploitation de données aussi sensibles. Ces dernières nécessitent une grande vigilance quant à leur protection et leur utilisation. À ce jour, la RGPD, (Règlement général sur la protection des données), interdit strictement la récolte non anonymisée et l’exploitation de données personnelles aussi sensibles à des fins commerciales. Leur récolte reste tout de même dangereuse : de nombreux hôpitaux ont déjà subi des cyberattaques [4]. Et certaines entreprises malveillantes pourraient très bien s’en servir pour refuser d’assurer une personne ou accorder un prêt. 

Bien à vous,
 
Eric Müller
Vous pouvez publier ici votre commentaire sur cette lettre (ça me fait toujours plaisir).

Pour consulter les références de cet article, rendez-vous ici

Les emails peuvent se perdre. Pour ne rater aucun de mes messages, ajoutez Néo-nutrition à vos contacts (voici comment faire).
Si vous pensez que ce message pourrait intéresser un ami ou un proche, n'hésitez pas à faire suivre (utilisez la fonction "transférez ce message" dans votre boite de messagerie électronique).

Les boutons ci-dessous vous permettent de partager cet article sur vos réseaux sociaux : 

Partagez sur FacebookPartagez sur TwitterPartagez sur LinkedInPartagez sur WhatsApp
Les informations de cette lettre d'information sont publiées à titre purement informatif et ne peuvent être considérées comme des conseils médicaux personnalisés. Aucun traitement ne devrait être entrepris en se basant uniquement sur le contenu de cette lettre, et il est fortement recommandé au lecteur de consulter des professionnels de santé dûment homologués auprès des autorités sanitaires pour toute question relative à leur santé et leur bien-être. L'éditeur n'est pas un fournisseur de soins médicaux homologués. L'éditeur de cette lettre d'information ne pratique à aucun titre la médecine lui-même, ni aucune autre profession thérapeutique, et s'interdit formellement d'entrer dans une relation de praticien de santé vis-à-vis de malades avec ses lecteurs. Aucune des informations ou de produits mentionnés sur ce site ne sont destinés à diagnostiquer, traiter, atténuer ou guérir une maladie.

Néo-nutrition est un service d'information gratuit de Santé Nature Innovation (SNI Editions). 
Pour toute question, rendez-vous ici

SNI Éditions, CS 70074, 59963 Croix Cedex, FRANCE

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire