LE BRIEFING Mardi 02 mars 2021 |
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Chère lectrice, cher lecteur,Le président de la République française est, selon l’article 64 de la Constitution, «garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire». Il ne faut pas s’étonner, dès lors, de la sévérité du jugement prononcé hier par le Tribunal correctionnel de Paris contre Nicolas Sarkozy.
Pour les magistrats, cet accusé désormais jugé coupable de «corruption» et de «trafic d’influence» n’était pas un prévenu comme les autres. Il avait, face à la justice et au peuple au nom de laquelle elle est rendue, un devoir d’exemplarité. Le fait de s’en être affranchi, en cherchant à obtenir en 2013-2014 des renseignements sur une affaire en cours grâce à l’intermédiaire d’un avocat ami et d’un juge carriériste, légitime sa condamnation.
A l’orée d’un autre procès dans deux semaines sur le dépassement du plafond de dépenses pour sa campagne de 2012 – lors duquel l’ancien président français sera coaccusé –, ce jugement sévère s’impose comme un avertissement: l’heure est venue d’en finir, en France, avec ce précipice d’exemplarité qui divise juges et dirigeants élus. Un précipice avec lequel Nicolas Sarkozy, si prompt à se présenter comme une victime, a beaucoup trop flirté pour s’étonner aujourd’hui d’en payer le prix.
Bonne lecture!
– Richard Werly, correspondant permanent à Paris |
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Sarkozy assommé par la justiceL’ancien président a été condamné à 3 ans de prison pour «corruption» et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes. Il devra comparaître de nouveau en justice à partir du 17 mars pour le dépassement des dépenses de sa campagne perdue de 2012 |
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A BERNE ET DANS LES CANTONS |
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Covid-19: crispations maximales au parlementPlusieurs commissions parlementaires, à majorité de droite, mettent le Conseil fédéral sous pression. Elles ciblent la task force scientifique, la date de réouverture des restaurants et l’ouverture des magasins le dimanche |
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La junte birmane s’imagine en despote éclairéLa Birmanie a vécu dimanche son jour le plus meurtrier depuis le début du mouvement de contestation. A terme, l’armée espère introduire une forme de démocratie disciplinée, inspirée notamment par le cas thaïlandais |
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Goliath contre GoliathFacebook a cédé face à l’Australie, qui voulait redistribuer ses revenus, mais pas sur l’essentiel: il n’y aura pas de taxe au lien. Heureusement. Rien ne légitimait l’Etat à intervenir dans un match qui oppose deux groupes multinationaux et multimilliardaires |
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Renforcer la protection sociale et contrer le discours xénophobe OPINION. A Genève, sous prétexte de lutter contre le travail au noir, un comité référendaire, issu de l’extrême droite, s’oppose à la loi sur l’indemnisation des travailleurs précaires qui ont perdu leurs revenus à la suite de la crise due au Covid-19. La population genevoise se prononcera le 7 mars |
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Le fédéralisme: un coupable trop parfait OPINION. La fin de l’année 2020 n’a pas été une période facile pour le fédéralisme. Accusé d’avoir été l’un des vecteurs de l’augmentation du nombre d’infections au Covid-19, il fut ensuite blâmé parce qu’il aurait autorisé l’injustice en Suisse. A tort, estime l’historien Olivier Meuwly |
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Non, la dette ne va pas plomber la Suisse durant des générations C’est l’une des grandes peurs qui découlent des mesures prises pour lutter contre la crise: que l’on se retrouve avec un endettement public qui prenne des décennies à être résorbé. Ce ne sera pas le cas, tempèrent de nombreux économistes, la situation des finances publiques suisses étant saine, le frein à l’endettement et la croissance feront le travail |
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Quatre ans de prison pour fraude au crédit covid Un artisan basé en Suisse romande avait obtenu plus de 500 000 francs via deux crédits covid au printemps 2020 en fournissant des renseignements erronés. L’argent, utilisé notamment pour acheter une Bentley, a largement disparu. Il est reconnu coupable d’escroquerie et de faux dans les titres |
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Nils Soguel: «La peur de la dette remonte au XVIe siècle» La crainte d’un endettement excessif ne date pas de la crise actuelle. Au contraire, il est le reflet d’un dogme qui n’a pourtant plus cours, celui que l’Etat ne doit pas en avoir, pour ne pas se rendre dépendant d’un autre pays |
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Aides à la culture: agir tant qu’il est encore temps Dans son combat pour la défense des actrices et acteurs culturels indépendants, la musicienne Estelle Revaz peut compter sur de nombreux soutiens politiques, dont celui de Christian Lüscher. Tous deux demandent au Conseil fédéral d’agir sans plus attendre |
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«Fargo», quatrième farandole du crime La RTS dévoile la quatrième saison de la série de Noah Hawley, dérivée du film des frères Coen. Cette fois, cap sur Kansas City, Missouri, ses crispations entre Italo- et Afro-Américains, son infirmière psychopathe… |
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En temps de pandémie, cloué au lit avec Ramuz Dans «Une main», l’écrivain raconte le long temps du recouvrement de la santé après une fracture de l’humérus. Une belle manière de mieux comprendre les malades, du covid ou autres, qui ne voient pas la fin de leurs symptômes |
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«Escobar a tué mon père. Son fils est mon ami»Le Colombien Jorge Lara, fils d’un ministre abattu par l’ancien baron de la drogue, raconte son chemin vers la réconciliation et le pardon. Il a vécu en Suisse. Le fils du commanditaire du meurtre de son père, aussi. Témoignages |
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