C’est une petite victoire pour l’opposition zimbabwéenne. La Haute Cour du Zimbabwe a levé mercredi l’interdiction de manifester dans la capitale Harare (du 1 er au 16 septembre), décrétée par le gouvernement une semaine auparavant. Des partis d’opposition et des activistes, vent debout contre le régime de Robert Mugabe, 92 ans, avaient en effet contesté devant la justice la validité de l’interdiction, contraire, selon eux, à la constitution. BBC, The Herald (Zimbabwe)
Ce jugement qualifié par les activistes de « courageux », fait fi de la mise en garde adressée aux juges par le chef de l’Etat, le 3 septembre. Celui-ci avait accusé le pouvoir judiciaire de « négligence » pour avoir autorisé les manifestations d’opposition, tout en sachant qu’elles pourraient donner lieu à des violences.
Robert Mugabe, un « nonagénaire de plus en plus chancelant », ayant su par le passé mettre en échec tous ses ennemis, fait aujourd’hui face à un mouvement contestataire sans précédent, incarné par près de dix-huit partis d’opposition et un puissant mouvement citoyen. The Daily Maverick
Parmi les manifestants qui défient le pouvoir depuis le mois de mai, on compte de nombreux jeunes diplômés au chômage. Ils ont de bonnes raisons d’être en colère : ils ne trouvent pas d’emplois qui correspondent à leurs compétences, leurs perspectives sont sombres. Deux organisations sont particulièrement impliquées dans la révolte, l’Union nationale des étudiants du Zimbabwe et la Coalition du Zimbabwe des diplômés chômeurs. The Huffington Post
Bien qu’il ait déjà annoncé son intention de se représenter à l’élection présidentielle de 2018, « il est difficile d’imaginer que Robert Mugabe puisse briguer un nouveau mandat », pointe dans un édito IOL. Ce frêle vieillard a une élocution de plus en plus lente et pénible ; il garde les yeux fermés de longs instants quand il s’exprime. D’après les médias locaux, les manœuvres ont déjà commencé pour la place de successeur au sein du parti au pouvoir, le ZANU-PF.
« Nous entrons dans les derniers mois de l’ère Mugabe », présage The Spectator. Et ce n’est pas la santé du président qui est en cause, mais plutôt celle de son pays. Le Zimbabwe traverse une crise économique si aiguë et incontrôlable, qu’elle ne laisse aucune chance à Robert Mugabe de se maintenir au pouvoir plus longtemps. L’homme qui gouverne le pays d’une main de fer depuis trente-six ans est « mortellement blessé ».
Source Le Monde.fr
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